VIII- Une Grande Histoire

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Aujourd'hui, c'était la rentrée.

Le réveil d'Aiden avait sonné à 07h05. Le levé aurait pu être relativement tranquille si la musique plutôt douce au début ne s'était pas avéré être du rock énergique, et si surtout Aiden n'avait pas eu un sommeil de plomb, un sommeil si lourd qu'il avait fallut attendre plusieurs minutes avant qu'il ne daigne ouvrir les yeux et éteindre le réveil en grognant.

Le réveil aurait pu encore une fois être relativement tranquille, si, a la sortie du lit, James ne s'était pas cogné l'orteil du milieu contre le diabolique pied de son lit. Car oui, les français, ces êtres infâmes et démoniaques, non contents de lui fournir un lit dont le sommier était légèrement plus grand que le matelas, et dont par conséquent les pieds dépassaient de la couchette -fourberie traitresse que voilà-, avaient aussi pensés a un autre machiavélique détail de torture. En effet! ces fameux pieds de lit n'étaient non pas de forme cylindrique comme l'on pourrait s'y attendre, mais bel et bien de forme cubique! Et donc, ces derniers, en plus d'être posé de manière stratégique a la destruction d'orteils, étaient aussi munis d'angles droits, des angles terribles et redoutablement efficaces pour briser un os!

James en était là, à songer avec amertume a la vicieusité de cette famille, assis par terre et se tenant le pied et en se mordant la lèvre pour ne pas gémir de douleur. Il se demandait entre autre si la particularité de son lit était aussi partagée par celui d'Aiden ou si c'était réellement une machination contre lui:

_ Qu'est ce que tu fous par terre l'anglais? T'as pas l'impression que tu gênes? s'énerva le grand brun en butant contre lui.

_ Laisse moi, je souffre.

_ Tu souffres rien du tout, lèves toi j'ai dit, et fait ton lit. Je sais pas comment ça se passe dans ton pays mais ici quand le réveil sonne, on se prépare.

_ Oui, répondit sobrement James qui n'était pas de forme a faire des phrases plus construites.

_ Mais dis donc, tu es bien bavard de si bon matin, aurais tu perdu ta langue?

_ Je suis fatigué, et en plus je viens de me taper le pied contr...

_ Chhht, le coupa Aiden en lui posant son doigt sur la bouche, j'ai dit prépare toi, on est pressés. Va a la douche.

James se leva en pestant intérieurement. Il gagna la salle d'eau, et ôtant pudiquement son pyjamas, il fit couler l'eau de la douche pour qu'elle chauffe.

Fort heureusement, il n'eut pas de mauvaises surprises et pu se laver tranquillement, même si il ne comprenait pas tout a fait le système des poignées d'eau.
Chez lui il avait une poignée à faire tourner vers un point bleu pour l'eau froide, ou un point rouge pour l'eau chaude, rien de bien sorcier. Là de ce qu'il avait compris après cinq minutes a batailler, une poignée, a gauche, contrôlait la sortie d'eau, tandis que celle de droit si on la tournait vers le haut la rendait chaude, et vers le bas elle devenait froide. Toute une science les douches chez les français.

Lorsqu'il arriva dans la cuisine pour petit déjeuner, la mère déjà occupée a faire la vaisselle lui sauta dessus pour lui faire deux bises. Encore une habitude assez gênante de ce peuple vraiment tactile à en croire la main savonneuse de Marie qui ne quittait pas son épaule:

_Que veux tu manger James, demanda-t-elle en parlant pour une fois tranquillement.

_Oh, hum, une tranche de pain avec de la confiture, ça me suffira.

Il ne savait pas vraiment ce qu'ici on prenait pour le petit déjeuner, ayant dormit jusqu'à tard les deux premiers jours, il n'avait expérimenté que les déjeuners et dîners.

_Le pain au sarrasin est dans le placard derrière toi, et celui au maïs est déjà sur la table, lui répondit Marie en souriant.

James ne savait pas trop ce que voulait dire "sarrasin" mais ne posa pas de question.

Il s'installa a table, en face de Aiden:

_ Où est ton père?

_ Déjà parti. Il travaille tôt.

_ Ah d'accord.

_ Voilà.

Aiden croqua dans une drôle de longue tartine de beurre et de miel. Il n'avait visiblement pas envie de parler, alors que James mourrait d'envie d'en apprendre plus sur le lycée et la rentrée des classes et de lui poser mille et unes question. Il voulait surtout s'assurer que malgré leur relation pas vraiment dingue, il ne le laisserait pas tomber. Qu'il resterait un peu avec lui, l'aiderait et le présenterait peut être même a ses amis pour qu'il rencontre du monde. Lui si les rôles étaient inversés, il l'aurait prit sous son aile pour l'intégrer.

Cette rentrée le rendait vraiment trop stressé, déjà qu'en Irlande c'était pas folichon, mais alors là, dans un lycée tout a fait étranger, REMPLI d'étrangers baragouinant un français qu'il n'avait pas appris, il le sentait pas.

Après avoir mangé ce drôle de pain sombre, les deux garçons se préparèrent et partirent.

Ils marchèrent plusieurs minutes dans le plus grand silence, traversant Rouen, avant d'arriver devant ce qui semblait être le métro:

_ Tu as tes tickets? demanda Aiden en sortant les siens.

_ Euh... des tickets? Pour?

Aiden se retourna vers James avec surprise:

_ Tu n'as pas pris le carnet de tickets pour prendre les transports en commun que ma mère t'as donné?

_ Non... je n'avais pas compris, je suis désolé, bafouilla James gêné de son oubli pour son premier jour.

_ Mais quel abruti. Putain on a gagné le jackpot avec toi hein.

_ Pardon...

_ Bon, prends sur les miens, mais la prochaine fois que tu oublies, tu feras ton chemin seul et a pied, continua a s'énerver Aiden en montant dans le métro qui arrivait.

_ Oui merci beaucoup. Et comment on fait, demanda James toujours plus gêné?

_ Bon dieu, mais t'es vraiment a la ramasse! Y a pas ça dans ton pays de moutons?

_ Si, mais je n'y vais pas..

_ Bah tu prends ton petit billet que je t'ai gracieusement offert, tu regardes le sens de la petite flèche sur le tickets et tu le mets dans la borne. Elle le composte et tu t'assois.

James hocha la tête mais ne fit rien, il n'avait pas compris et n'osait pas demander a son nouveau frère de répéter.

Aiden le fixait en attendant:

_ Tu attends quoi?

Il décomposait lentement chacun de ses mots, exaspéré par le comportement de James:

_ Je ne comprends pas ce qu'il faut faire, désolé, je ne connais pas tous en français tu sais...

_ Je t'ai dit, espèce d'attarde, de mettre ton foutu billet dans ce machin, et d'aller t'asseoir ! Tu comprends? BILLET DANS MACHINE!

_ Pardon, je suis désolé, pas la peine de me crier dessus! s'énerva James qui constatait avec surprise une vive envie en lui de pleurer et de rouler sous un siège pour ne plus jamais en sortir et vivre en ermite du métro.

Ce fut dans cette ambiance tout a fait chaleureuse et conviviale que les deux garçons arrivèrent dans leur petit lycée pour découvrir leur classe.

***

Salut ! Nouveau petit chapitre, comme c'est la première partie de la rentrée je pense poster mercredi la seconde partie, j'hésite encore parce que je n'ai plus beaucoup de chapitres d'avances et pas trop le temps d'écrire, qu'en dites vous vous ?

Sinon je suis déjà en train de réfléchir a faire une suite du pdv de Aiden l'année prochaine !

Bye la marmaille.

JamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant