Chapitre 3 : Attaquée

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La jeune fille attendit patiemment que le jeune homme s'en aille. Il quitta la chambre en verrouillant sagement la porte derrière lui. Essayant de mettre toutes les chances de son côté,  elle s'est dit que ce soir serait parfait puisque la luminosité baisse, que les personnes normales dorment et avec un peu de chance,  ces monstres aussi. Élise détestait être enfermée,  non qu'elle était claustrophobe. Lorsqu'elle était seule, elle réfléchissait et ses pensées n'étaient guère ordinaires. Ceux-ci passaient d'une stratégie pour les semer à un scénario d'une mort atroce. La jeune fille frissonna. Elle ne pouvait pas mourir,  pas maintenant. Quelques questions lui venaient. Les réponses devaient être cachées ici,  dans cette pièce lugubre. En y réfléchissant,  cette pièce n'était pas lugubre ou glauque,  elle était moderne avec un confort d'hôtel. Cependant,  ce n'était pas la question, la jeune fille ne savait pas ce qu'ils allaient faire d'elle. Elle était initialement un sacrifice pour inaugurer cette paix établie il y a de cela plusieurs dizaines de siècles. Dans tous les cas,  il y a très peu de chance qu'ils la libèrent.

《 - Mon sang les attire... commenta Élise. 》

Des vampires ? Impossible,  cela n'existe pas. Elle se souvint alors que le garçon avait parlé de Lostines. Un mot vaguement familier pour la jeune fille. Elle se rappela qu'elle avait entendu ce mot lorsqu'elle a appris qu'elle a été désigné. Ses souvenirs étant vagues,  elle ne se souvenait pas de la situation auparavant mais seulement d'un troupeau de personnes qui la suivaient dont une qui a parlé de Lostines. Élise ramena ses jambes contre elle et les entoura de ses bras. Un geste de protection disaient les psychologues. Ils avaient raison,  cela lui faisait se sentir en sécurité. Juste une impression bien entendue,  ce n'est pas une position qui allait la sortir de ce pétrin. La jeune fille soupira et se releva pour vérifier qu'il n'y avait personne en bas. Il fallait assurer la réussite de son évasion et rien ne doit être laisser au hasard. Élise regarda par la fenêtre,  personne,  enfin pour l'instant. La jeune fille s'écarta de la fenêtre et fouilla alors méticuleusement la chambre dans laquelle elle était enfermée. Elle découvrit alors quelques habits simples et propres, une brosse à cheveux, une brosse à dents et un journal caché derrière la commode. Curieuse de nature,  elle se mit à le lire. Le livre avait une couverture noire un peu abîmé sur les bords et il n'y avait pas de cadenas.

" Cher journal,

Dans trois jours, je vais être sacrifier. J'ai tout tenté pour me sortir de là : l'attaque d'un garde (qui d'ailleurs doit être mort à l'heure qui l'est), l'escalade du mur grâce à ma couverture qui a d'ailleurs échoué à cause d'un noeud qui s'est défait et aussi la trappe dans le mur derrière la commode. J'aurais du m'échapper mais je me suis fait mal au bras (une longue entaille d'environ une dizaine de centimètres) et tous ont pu sentir mon odeur. Ces Lostines sont coriaces et finalement je n'ai rien pu faire contre eux. Ces immortels sont vraiment une espèce bizarroïde et ils gardent des humains en bas du laboratoire sous prétexte de faire avancer la science. Mon oeil ouais. Je crois que... "

Élise a arrêté de lire,  un homme assez grand était entré dans la pièce. Il ressemblait à l'autre garçon mais en version adulte. Une ressemblance flagrante tout de même. Les mêmes cheveux,  yeux,  habitudes et pleins d'autres. La jeune fille recula rapidement. Son regard n'inaugurait rien de bon. Un mélange de colère et d'impatience s'y retrouvait. Il s'avança vers la jeune fille qui était paralysée. Non, pas de peur,  c'était quelque chose d'autre. Il s'assoit à une vitesse étonnante sur le lit.

《 - Qu'allez-vous faire de moi ?, lâcha Élise.

- T'ai-je donné la parole,  sacrifice ?, répliqua-t-il avec calme mais autorité.

- Qu'est-ce que j'en ai à faire de ta permission ?!, s'énerva la jeune fille, exaspérée par son air supérieur.

- Croyez moi, je vous aurais déjà tuer si vous n'étiez pas importante. On ne m'a jamais parlé sur ce ton,  surtout lorsqu'on est qu'un sacrifice !, dit-il. à moitié énervé.

- Non mais je rêve, j'ai un prénom, je vous signale ! Je suis Élise !, répondit-elle.

- Taisez-vous, sacrifice, ordonna-t-il.

- Vous êtes sourd ? Je m'appelle Élise et pas sacrifice, rappela Élise.

- Bref, vous allez mourir dans quatre jours, et croyez moi,  ça me démange de ne pas pouvoir le faire aujourd'hui. 》

Il parlait comme si il commandait une pizza et non annoncer à Élise sa date de décès. Il se pointait comme une fleur, et cela a réussi à mettre la jeune fille en colère. Qu'il soit un chef de mafia ou de ces Lostines, elle s'en contrefichait. Elle aggripa avec hargne son lit en lui jetant un regard des plus noirs. 

《 - Dégage, lâcha Élise. 》

Elle n'avait pas réfléchi aux conséquences en disant cela. Ce mot raviva une colère au fond de son interlocuteur. Celui-ci regarda Élise avec une colère monstrueuse. Élise se sentait assez fière d'avoir pu lui dire cela. Il se leva et se colla contre Élise.

《 - Qu'as-tu dit ?!, s'écria-t-il.

- J'ai dit dégage, répéta Élise. 》

Il lui lança un tel regard qui lui fit froid dans le dos. La jeune fille se fit propulser contre un des murs opposés. Heureusement qu'elle avait mis ses mains pour réduire le choc sinon,  sa tête s'écraserait dessus. Aucune blessure apparente sur le visage contrairement à son ventre,  ses jambes et ses bras qui sont tout engourdis par le choc. Ce n'était pas fini, l'homme se projeta sur la jeune fille qui évita son poing de justesse. Cependant, il l'attrapa par le cou et se mit à la serrer en la mitraillant de regards noirs.

" Si les regards pouvaient tuer, je serais déjà morte, enfin,  si ce n'est pas ses mains sur mon cou qui le feront d'abord... se dit Élise en se débattant de toutes ses forces. "

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