L'amour.

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Elle ne comprenait pas grand chose à ce qui constituait la vie. Elle comprenait les paysages: les couchers de soleils rendant le ciel resplendissant de couleurs, mélangeant et séparant le rouge, violet, bleu, jaune, orange et plus encore. Elle comprenait la musique, s'infiltrant entièrement dans le coeur de celui qui l'écoute, rendant l'individu totalement rempli, bercé, heureux. Elle comprenait la beauté d'une plage, la magie d'une montagne enneigée. Elle comprenait certaines choses, des choses qu'elle trouvait donc essentielle, mais ces choses étaient tellement peu nombreuses comparées à celle qu'elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas le fait de se lever le matin pour affronter une autre journée inutile, elle ne comprenait pas l'utilité de garder contact avec les gens, de discuter de la pluie et du beau temps, elle ne comprenait pas l'amitié, elle ne comprenait pas le fait de travailler, elle ne comprenait pas ce qui était censé être bien et ce qui devait être mal, elle ne comprenait que peu de choses à la vie. Et s'il y a une chose qu'elle comprenait encore moins que les autres, mais qui était la seule chose qu'elle souhaitait vivre encore et encore contre son gré, c'était la beauté et la moucheté de l'amour. C'était le premier regard lancé à quelqu'un, les iris remplis d'étoiles, c'était la tension entre deux corps, c'était la première discussion remplie de gêne, c'était les petits compliments qui touchent l'esprit d'une manière différente, le premier rendez-vous amoureux où on souhaitait vraiment connaître le moindre détail de l'autre par coeur, c'était la première fois que les mains s'attrapaient, le premier baisé un peu raté mais merveilleux, les premières phrases romantiques, l'envie de se lever le matin car on a enfin trouvé un but à cette journée. C'était le besoin incompris de se plier en quatre et d'épuiser ses forces juste pour décrocher un sourire de l'autre, c'était la chaleur que le coeur diffusait dans tout le corps quand on était avec l'autre, c'était la beauté des corps partagés, cette impression de ne faire qu'un. C'était le fait d'aimer quelqu'un, de supporter quelqu'un malgré tout ces défauts, malgré qu'elle avait un rire étrange, qu'il était beaucoup trop jaloux, qu'elle était capricieuse, flemmarde, désordonnée et un peu crasseuse, malgré qu'il était grossier, égocentrique et égoïste, tout sauf romantique et aigri. C'était le fait d'aimer chacun de ces petits défauts que personne d'autre ne supporterait encore plus que toutes ses qualités. Elle aimait le fait de se donner entièrement à l'autre, d'oser dire les choses les plus enfouies, les choses qu'on ne se dirait même pas à soi même, elle aimait le fait de n'avoir aucun complexe avec cette personne, cette impression de ne former qu'un. C'était une chose magique, une chose unique, c'était la seule chose qu'elle était d'accord de vivre. Et pourtant, elle refusait de le vivre, parce qu'elle détestait le fait que tout était temporaire, qu'on regardait l'autre comme s'il était le soleil de notre vie, la lune de nos nuits, qu'on se priait de ne jamais oublier aucun des souvenirs, pour qu'au final ceux-ci viennent nous hanter jour et nuit quand la chose si belle qu'elle puisse avoir été disparaît. Elle détestait le manque qui déchirait le coeur en mille morceaux quand l'autre n'était plus la, le vide infini qui prenait la place de l'estomac, donnant des crampes si douloureuses qu'on en pleurait presque tellement l'absence de cet être était important. Elle détestait sentir ses jambes trembler, menaçant de s'écrouler, et son esprit luttant contre les larmes qui remplissaient ses yeux pour faire semblant d'être forte, et le sentiment précis du coeur qui éclate quand venait la finale conversation qui mettait fin à ce qu'on aurait voulu vivre pour toujours. Elle détestait cette douleur qui faisait croire et qui était même la réalité, que jamais elle ne partirait, que ce poids sur le coeur resterait, qu'on emporterait les souvenirs si beau ,mais si douloureux dans notre tombe. Elle détestait la peur de retomber amoureux, tant la chute était violente. Elle détestait d'avoir eu la chance de ressentir quelque chose d'aussi parfait, pour qu'il lui soit retiré si rapidement, amenant un vide impossible à remplir et à faire disparaître. Elle ne comprenait pas l'amour, elle l'enviait, mais elle le haïssait. C'était la chose la plus merveilleuse du monde, mais comme tout dans la vie, c'était temporaire. Et ça vous marquait à jamais.

Extrait d'histoire (FR)Where stories live. Discover now