Toutes ces couleurs

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Elle m'a traîné de force à l'extérieur, il faisait nuit noire, on y voyais rien. Elle prétendait vouloir me montrer quelque chose, sa voix enjouée me parcourait les oreilles. Elle répétait sans cesse « Nous sommes bientôt arrivés ! » tandis que mes yeux se perdaient dans les lumières colorées qui longeaient les arbres de la forêt.

Sa main m'oppressait au fur et à mesure que nous avancions, et la grimace qui se dessinait sur mon visage devenait de plus en plus inquiétante. "Ne m'en veux pas Sept, je n'ai pas eue le choix. " M'a-t-elle lancée alors qu'un corps sans vie longeait le sol, du sang recouvrait le coin du mur à ma droite, il m'a même semblé oublier qui j'étais pendant un court instant. Son rire recouvrait la pièce tandis que mes yeux se perdaient sur le sang coloré qui recouvrait le sol, bleus, jaunes, céladon et même roses se mélangeaient parfaitement.
Elle me parlait, mais je n'entendais pas, comme si sa voix était de plus en plus lointaine et soudain un sursaut. Mes yeux s'ouvraient sur un plafond en bois et des cris de joie m'explosaient les tympans. Peu à peu je repris court à la réalité, ce qui sincèrement ne m'enchantais pas.
C'était la fin de l'après-midi, le soleil cognait, je n'avais pas dis un mot de la journée tandis que mon rêve hantais mes pensées. La récrée se terminait et un par un nous entrions dans la section qui nous était destinée, une vague d'orphelins se ruait à la cafétéria ou de la nourriture passable nous était servie.
J'étais dans la section des 13 à 16 ans on était au moins 25 et toutes les semaines ou presque un nouvel enfant arrivait parmi nous. Le soir était tomber à une vitesse palpable et l'heure du coucher encore plus, mon envie de rêver n'avait jamais été aussi grande.

" Reviens ! " Me criait sans cesse une voix ayant l'air lointaine, tandis que je courrais à vive jambes dans la forêt.
Mes mains semblaient moites et mon cœurs battais la chamade, j'avais peur.
Mon corps était incontrôlables et mon esprit embrumé, à bout de forces, je m'écroulais à terre. Une jeune fille se trouvait là à côté de moi, elle regardais en l'air comme si quelque chose d'important y était figé, je fis alors de même et ce que je vis me retourna l'estomac.
Pendu, un pendu, pas n'importe quel pendu c'était Vaurien de l'orphelinat.

Effrayé et perdu mes yeux s'ouvraient doucement, le soleil cognait contre les fenêtre et des larmes coulaient le long de mon visage. Ce rêve paraissait si réel qu'il m'en donnait des frissons, je me suis précipitamment levé et j'ai couru en dehors du dortoir, j'avais besoins de voir Vaurien bien vivant.
Arrivé à la section des 9 à 12 ans, tous le monde dormait encore, sur la pointe des pieds je gagnais son lit, personne, il n'était plus là, le lit était soigneusement fait et toutes ses affaires avaient disparue. Je me suis gentiment écroulé me demandant si j'avais rêver de son existence, et une idée me parcourut l'esprit, peut-être avait-il simplement changer de section, déterminé à le retrouver je me redressais et partis discrètement à sa recherche.

Disparu, il avait disparu, rien dans la section 2, ni 3, ni 4, personne ne se souvenais de lui. Vaurien n'était plus qu'un affreux rêve, et ma vie, un magnifique cauchemar.
Je ne rêvais plus, mes nuits étaient d'un ennui mortel, et mes journées, une tragédie vivante.
Un matin en me réveillant j'ai regardé par la fenêtre pour la première fois depuis longtemps, et j'y ai découvert une jolie forêt.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 16, 2019 ⏰

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