Chapitre 13 : Renaissance

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J'allumais pour la dernière fois un cierge en l'honneur de la paix dans le monde et pour le rétablissement des peuples à s'aimer les uns les autres. J'enjambais la barrière qui menait à l'étage, et je gravis les marches unes à unes. Je me disais que si je voulais crever, les marches étaient l'apéritif de la mort. Arrivée au sommet, je contournais le sol salit de milliers de déchets de pigeons et me mis juste au dessus de la rosace principale. Je pleurais dans un état second comme posséder par le Diable, je sentais le maquillage dégouliner le long de mes joues, mascara, fond de teint tout fanait. Comme si mes 30 ans se changeaient en 80. Cette chère Marguerite Duras avait raison, toute jeune elle était fanée par le temps. Comme elle disait vrai. Bénie soit l'âme de Duras, maudite soit celle de Duroy. Au moment où je me jetais dans le vide, mon corps basculait en avant quand des bras me rattrapèrent in extremis. Je m'évanouis. Quand je rouvris les yeux, je vis un homme qui me comprimait le thorax pour me sauver la vie.
- Alice, les secours arrivent, reste avec moi.
C'était Nicola.
10 minutes suffirent pour que pompiers, ambulanciers, policiers débarquent par paquet. Les flics avaient crée un siège autour du saint endroit, les pompiers amenaient une échelle et les ambulanciers m'avaient mit sous oxygène et fixée sur une civière, je partis en ambulance avec Nicola, bravant une foule médusée et quelques paparazzis qui faisaient courir la rumeur de Sirkis avait tenté de me tuer. 5 minutes pour que la nouvelle soit éradiquée. Dans l'ambulance j'avais l'impression d'être ivre. Je l'étais apparemment, selon la bouteille de Poliakov a moitié bu, retrouvé à l'arrière de ma caisse. Nicola me tenait la main et dans une inconscience il me répétait
- Tout va bien mon amour, je suis la, je ne te lâcherais pas.
C'était flou, j'avais l'impression de divaguer et pourtant je sentais la pression de sa paume contre la mienne. Je pleurais, murée dans le silence c'était ma seule façon d'exprimer mes émotions. Des pleurs, par dizaines, par centaines, par milliers, je pleurais autant de larmes qu'une prairie a des fleurs. Je fus admise à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière. On me fit de nombreux examens, psychologiques, beaucoup. J'étais saine d'esprit, c'était un coup de folie. Ma famille fût contactée ainsi que mes amies. Je les ai vu. Tous, Ma mère, mon père, ma sœur, Gwen et Julie. Manifestement tout roulait pour eux, pour moi aussi je le pensais et pourtant j'étais aux portes de l'Enfer. Ma vie sentimentale se développait, je voyais tous les jours Nicola, qui passait me prendre en bas de mon travail. On se retrouvait chez lui, chez moi. 6 longs mois s'écoulèrent et je passais une période bénie. Jusqu'au jour où je me trouvais, ce mardi soir chez Nicola. On regardait la télé comme un couple banal, il avait préparé un wok de légumes, sauce soja, un ramen des plus délicieux et des fortune's cookie. J'étais gâtée, alors que je m'amusais, à lui lancer les quelques miettes de mon gâteau de la chance, condamnez moi si vous voulez, de ce point de vue, je n'ai pas changé depuis mes 14 ans.
Il râlait mais me le rendait bien. On s'amusait à critiquer les feuilletons trop nazes des chaînes de la TNT. Il me jugeait, un peu trop sévèrement à mon goût, parce que j'avais un petit penchant pour Dirty Dancing et autres films légèrement, pour adolescentes. On passait notre temps au boulot la journée, lui composait, mon travail n'a jamais été aussi productif, Morane me jetait des fleurs.
Nous passions nos week-end à faire des activités artistiques comme le dessin ou la sculpture, nous allions au musée, et nous faisions l'amour comme des romantiques. Une vraie passion en somme.
Oui, je pensais que ce bonheur d'une moitié d'année aurait suffit pour me reconstruire totalement et envisager une nouvelle vie meilleure, avec de beaux projets à la clé, je le pensais jusqu'à ce que le téléphone sonne ce mardi soir à 19h30.

L'amour en 7000 danses Où les histoires vivent. Découvrez maintenant