Chapitre 15 : Bonheur

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5 ans plus tard...

C'est en regardant le soleil se lever ce matin que je réalisais que Gwen avait toujours eu raison sur toute la ligne. Pour savourer le fruit du bonheur, il faut savoir en semer les graines. Cela fait une semaine que j'ai soufflé mes 35 bougies et c'est maintenant que je réalise que la vie est une expérience qui vaut la peine d'être vécu. Durant ces cinq années, la vie m'a fait faire des ascenseurs émotionnels intenses. Suite à ma tentative de suicide, j'ai suivi une thérapie d'un an chez un psychiatre renommé le Dr.Drescher. Elle m'a aidé et je lui dois mon entière réhabilitation. J'ai appris que la rancœur ronge l'esprit, mais que le pardon l'adoucit. Ma situation lui paraissait complexe mais j'en suis sortie victorieuse. 1 an, 1 an de thérapie, pour une vie de bénéfices. Après cela, j'ai revu mes amis, ma famille, qui ont été un soutien énorme pour moi. Puis au bout de ma troisième année, je me suis retirée en Amérique, seule. Dans l'Ouest, où je me suis engagée pour améliorée la condition de vie des Indiens et ainsi leur redonner un territoire et les sortir de leurs immondes réserves. Comme le destin était d'humeur douce, il mit sur ma route Maska, de la tribu des Nez-Percés. Je l'avais trouvé, c'était lui ma moitié, l'Homme de ma vie. J'ai passé deux ans là-bas, deux ans où il m'a fait trois beaux enfants, des jumeaux : Nikan et Sahale, et une fille : Winona. Nous sommes rentrés à Paris cette année pour nous marier. Il travaillait en tant que photographe dans une agence pub, j'avais refait surface et mon boulot était ultra productif. Puis un matin, alors que Maska et les enfants n'étaient pas la, mon interphone sonna, je me levais et alla décrocher :
- Qui est-ce ?
- C'est moi...
La voix dans l'appareil me fit un frisson qui me parcouru le corps comme le Danube traversant l'Est.
C'était Nicola. Il était de retour. Je le vis dans la petite caméra de mon interphone. Il avait vieilli. Il était blond platine désormais, il semblait diaphane. J'étais troublée et lui répondit avec une extrême froideur.
- Que veux-tu ?
- J'ai toujours su au fond de moi même que la plus grosse erreur de ma vie était de t'avoir laissé partir. Et, maintenant, je me rends compte que tu es et resteras le plus grand amour de ma vie.
- Tu as rompu ta promesse, j'ai apprit que tu t'étais remarié.
- Certes, j'ai retrouvé une certaine stabilité. Mais rien, non rien, ne sera pareil avec elle. Je ne l'aimerai jamais autant que j'ai pu t'aimer.
- Qu'est ce que tu attends au juste ? Je...
Il me coupa.
- J'ai tant de richesses à t'offrir, celle de mon âme, les secrets de ma raison, tu as la clé de mon bonheur entre les mains. Je ne sais plus comment te dire que je t'aime. Je t'aime, je n'en respire plus. Je t'aime, plus que ma propre existence. Et si tu le partages, alors rejoins moi et recommençons en effaçant les erreurs polluantes du passé.
C'était à mon tour de le couper.
- J'ai refait ma vie, je suis mariée et j'ai trois enfants.

Un silence angoissant s'installa. Je l'entendais soupirer, d'un soupir glacial.

- Nicola ?
- Je suis toujours la.
- Il faut que tu comprennes, que tu m'as déçu, il faut que tu comprennes, que j'avais investi ma vie et tout ce que j'avais dans notre relation, il faut que tu comprennes que je n'ai jamais été autant blessé avec un homme. Il faut que tu comprennes, que pour m'en sortir, j'ai traversé des épreuves plus sombres les unes que les autres, pour m'en sortir j'ai subi un séjour en asile, j'ai fait une longue thérapie pour m'en sortir et j'ai finalement réalisé que tu n'étais pas la moitié que j'attendais depuis le début de ma vie. Ma moitié je l'ai trouvé sur les terres américaines. C'est lui. Le bon. Et je suis convaincue que je ne suis pas celle qui te correspond. Je suis convaincue que tu trouveras cette femme qui te changera du tout au tout et qui fera de toi, l'homme comblé que tu souhaites devenir.

Un autre long soupir s'imposa. Je poursuivis cette mise au point.

- Je suis désolée, oublie moi mais tu ne peux pas revenir chez moi, tu ne peux pas débarquer dans ma vie alors que je suis reconstruite, bien que tu ai été une personne formidable et un artiste respectable. Je t'invite à fermer le portail devant lequel tu te tiens pour définitivement sortir de ma vie.

Il répondit et clos la discussion.

- Si telle est ta volonté. Tu auras toute ta vie mon amour indéfectible. Merci d'avoir fait rayonner ma vie.
Il partit, je le vis à travers la fenêtre. La démarche abattu comme un soldat largué par son régiment. J'avais le cœur gros. En me mettant à sa place j'avais mal. Mal car par un excès d'empathie j'arrivais à percevoir la douleur d'être rejeté par la personne que l'on pense être notre âme sœur. Je restais l'après-midi durant dans le fauteuil jusqu'à l'heure d'aller chercher mes rejetons à l'école. Mes jumeaux avait hérité des cheveux noirs de leur père et de mes yeux clairs, ma fille était une poupée, blonde aux yeux noirs. C'est en voyant leurs petites frimousses enjouées et innocentes, que je laissais échapper quelques larmes dont personne dans la voiture, ne remarqua. Je pensais au seul fait de les perdre et cette affreuse pensée m'était insupportable. Maska rentra le soir à la maison et et nous passions de belles soirées ordinaires, de vie de famille ordinaire et comblée.
J'avais apprit un mois plus tard le décès de Stéphane, emporté par une pneumonie, attrapée à cause du SIDA. Je fus touchée mais je ne me rendis pas à son enterrement. Selon ma volonté je lui déposerai des racines de pissenlits sur sa tombe. Quant à Nicola, il avait définitivement quitté la France avec ses enfants et sa nouvelle concubine et vivait désormais au Vietnam. Plus jamais je ne fus tourmentée de troubles dont ma vie avait été le théâtre. Je vivais simplement.

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⏰ Dernière mise à jour : May 03, 2018 ⏰

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