Chapitre 1

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Helen

Le réveil ce matin me paraît bien plus difficile que d'habitude, tant il avait été compliqué de me calmer hier soir, après l'excitation de connaître le nom de mon géniteur. J'allais pouvoir le retrouver. Discuter avec lui peut être. Comprendre d'où je venais probablement. Enfin mettre des mots sur mon passé et mes ancêtres.

7h24

Le prénom de mon père tourne encore dans ma tête. J'avais passé la nuit à réfléchir à comment j'allais faire pour le retrouver. La solution la plus simple m'avait paru être de me rendre à la mairie, il devait bien être inscrit quelque part, sur mon acte de naissance, ou sur le celui de mariage avec ma mère (s'il avait eu lieu, car je n'en avais jamais eu la preuve).
Mes réflexions matinales sont soudainement coupées par mes nausées. Je me précipite aux toilettes pour sortir de moi ce qui restait de mon dîner de la veille. J'avais dû manger quelque chose de pas très frais... Encore, me chuchote ma conscience. Mais après tout ce n'est que la 3ème fois cette semaine, continue-t-elle, moqueuse.

-Helen ? Tout va bien ?

-Oui oui, dis je dans un murmure rauque.

Je sens le regard sceptique de ma mère dans mon dos, qui finit par partir face à mon silence. Je m'assoie sur le sol, collée au mur vieillit des toilettes, et tente de reprendre mes esprits.
Je me décide à rejoindre ma mère dans la cuisine, elle me regarde prendre place à table et manger mon petit déjeuner.

-Tu as l'air d'avoir faim, tu manges pour deux.

-Écoute maman, si c'est pour me faire des remarques sur mon poids, je pense que ce n'est même pas la peine d'aller plus loin.

-Helen... Comment ça se passe avec Charlie ?

-Bien... Dis-je, suspicieuse

Bien c'était beaucoup dire, vu les événements des dernières semaines mais je sens le fameux sujet arriver sur la table et je cherche un moyen de l'éviter. Mes yeux cherchaient un secours quelconque depuis plusieurs secondes lorsque, miracle, mon regard se pose sur le journal, en évidence sur le plan de travail.

-Il y a une manifestation aujourd'hui. Je vais y aller. D'ailleurs, je vais partir maintenant.

Je me lève avec précipitation, récupère une veste et ouvre la porte de l'appartement.

-Bonne journée ! Lançais je en claquant la porte

En sortant dans la rue, je me demande ce que je pouvais bien faire dans Paris à même pas 8 heures du matin... Aller chez Camille m'apparaît rapidement comme une évidence.
Mes pas me guident naturellement chez elle, à une vingtaine de minutes à pied. Mes chaussures claquent sur le sol au rythme de la chanson que je chantonne en boucle depuis quelques jours.

Je suis l'dauphin d'la place Dauphine
Et la place Blanche a mauvaise mine
Les camions sont pleins de lait
Les balayeurs sont pleins d'balais

Il est cinq heures, Paris s'éveille

Mme Henri ouvre la porte en ralant car ce n'est pas une heure pour se lever ma jeune dame. Je lui souris pour la remercier et monte les 3 étages en chantant les derniers couplets.

Les journaux sont imprimés
Les ouvriers sont déprimés
Les gens se lèvent, ils sont brimés
C'est l'heure où je vais me coucher
Il est cinq heures
Paris se lève
Il est cinq heures
Je n'ai pas sommeil

J'arrive finalement devant la porte abimée de Camille et sonne. Un râle retentit de l'autre côté de la porte et une petite tête rousse sort de l'appartement. Le regard de Nicolas s'illumine et le garçon saute dans mes bras en me reconnaissant.

-Helen !

-Coucou toi. Comment tu vas mon grand ?

-Très bien, tu veux jouer aux dominos avant que j'aille à l'école ?

-Pas aujourd'hui, il faut que je réveille ta soeur d'abord. Tu me laisses entrer ?

Il acquiesce et retourne dans l'appartement. Je le suis et ferme la porte, avant de me diriger vers le fond de l'appartement. Je rentre discrètement dans la chambre de Camille et m'approche d'elle. Elle dort encore, son visage est si paisible. J'avance ma bouche près de son oreille et, avec toute la douceur qui me caractérise, hurle:

-Debout la dedans !

Elle sursaute et mets quelques instants à comprendre ce qu'il vient de se passer, tandis que je suis hilare, au sol. Lorsqu'elle comprend, elle me lance un oreiller au visage en ralant.

-Allez ! Tout Paris est debout, lève toi et viens défendre tes droits dans la rue !

-C'est mort, j'ai perdu tout mes points d'audition avec tes conneries...

-T'inquiète, ça t'empêchera pas de draguer. Lève toi.

-Qu'est ce que tu fais ici si tôt ? On s'était données rendez vous vers 12h à Bastille avec Adèle, tu as plus de 3h d'avance là.

-Tu étais mon excuse pour éviter une discussion avec ma mère.

-Contente de l'apprendre. C'était quoi le sujet ?

-Si tu es dans la cuisine, habillée, dans 5 minutes je t'explique. Je vais faire du café. Dis-je en sortant de la pièce

💠

Hello tous le monde !
Après cinq mois sans rien poster, Minuit moins vingt est de retour ! J'espère que ce chapitre vous a plus, à partir d'aujourd'hui il y en aura un par semaine.

À samedi prochain ;)

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