A ceux qui doutent. A ceux qui ont des rêves pleins la tête. A ceux dont les yeux brillent d'ambitions. A ceux qui hésitent à faire le premier pas. A ceux que la peur envahit. A ceux qui craignent l'échec. A ceux que la bataille effraie. A ceux dont le cœur bat plus vite encore et encore, ceux dont les jambes fléchissent et lâchent, ceux dont les mains tremblotent... A ceux dont le corps empêche d'aller de l'avant. A ceux que j'habite et hante: FONCEZ.
Sachez que nul n'a jamais remporté de guerre sans faire de victimes. Déclarer la guerre à vos obstacles, vos peurs et vos craintes peut être l'une des plus grandes réussites.
Permettez-moi de vous raconter mon histoire. Il y a longtemps de cela, quand ils étaient petits, j'ai été chéri, chouchouté et gâté. Ils étaient toujours si enthousiastes et excités quand ils pensaient à moi. Quand on parlait de moi l'impatience les envahissait et l'impossible devenait atteignable. On m'aimait. On me nourrissait de délices et d'optimisme. Puis un jour, ils ont décidé de grandir, de mûrir, disaient-ils. On commença alors à m'éclipser, à faire sans-moi. Je ne valais plus rien à leurs yeux, que des idées insipides, vides et inutiles. Ils ont réussi à se passer de moi et ils ont réussi à me faire taire, à me voiler... à m'effacer. Ils ont oublié toute cette vibration, ce frisson et ce saisissement que je leur procurais. J'ai été relayé au fond du gouffre, coincé dans la cellule de l'oubli et de l'indifférence entre les balivernes et les futilités puériles. Mais ce qu'ils ignorent c'est que je ne meurs jamais, je ne disparais jamais complétement. Je serai toujours là à attendre, à les attendre. Mon petit cœur battra quoiqu'ils puissent dire ou faire. Alors, du fond de l'oubli, il m'arrive des fois de lancer des petites étincelles de détresse. Un petit pincement au cœur les fait vibrer, certains me reconnaissent mais la plupart ignorent mes signes. Et ce n'est qu'au bout de leurs vies, que je suis libéré. Mais, « trop tard » disent-ils, je leur sers de belle histoire, d'un décor raffiné. On aime alors me conter en plusieurs hypothèses et m'insérer dans différents scénarios. Le « si seulement » devient mon plus fidèle compagnon. Et je reste l'ombre de tous leurs regrets et remords. Je suis le lieu de leurs plus grandes peurs et espoirs.
Mais sachez que mon histoire n'est pas toujours aussi misérable et mélancolique. Il y a de ceux, rares sont-ils, qui me gardent à leurs côtés tout au long de leurs vies. Ils croient en moi et je ne les déçois jamais. Je les berce et les emporte plus loin que ce qu'ils espéraient. La seule condition est qu'ils ne me perdent jamais de vue, qu'ils ne m'abandonnent jamais quoiqu'ils puissent trouver en cours de route. Car, il a été décidé qu'il faut placer quelques embûches sur le chemin, histoire de tester leur ardeur et passion. Croire, croire, croire. C'est la clé du voyage qui mènera vers ma réalisation.
Vous vous demandez sûrement qui suis-je pour vous faire la morale ou pour vous conter mon histoire. Permettez-moi de me présenter : Je suis « rêve ».
Ce soir, je me suis permis de t'écrire ces quelques mots. Je me suis senti à l'écart ces derniers temps. Tu m'as chassé et mon fidèle compagnon me manque. Je ne t'en veux pas, tu sais. Ce n'est pas trop tard, nous pourrions encore réaliser tous nos projets. Je veux que tu prennes le temps, juste quelques minutes, de repenser à l'enfant rêveur que tu étais, de récupérer cette rage d'optimisme qui t'habitais. Je veux que tu retrouves ce talent, cette idée, cette invention... qui te secouait. Je veux que tu prennes le risque.
Le risque de réussir. Le risque d'être heureux.