Le Boucher de Finéastreet

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3h07 du matin... au volant de ma mustang de 1963 je me dirige vers un nouveau charnier. Le coup de téléphone qui m'avait réveillé venait du médecin légiste, normalement c'est quelqu'un d'autre qui était censé m'appeler mais apparemment la vue du corps a foutu K.O. l'intégralité des agents. J'arrive alors à Finéastreet, un quartier de prostitué, j'avais des doutes sur l'identité du tueur, ça aurait été alors sa première fois dans un quartier de ce style. Je descendais de ma voiture, les pavés de la rue étaient glissant de la bruine qui tombait doucement, l'atmosphère était fraîche mais pesante, non pas à cause du meurtre mais bien à cause de la ruelle, seul un réverbère sur deux marchait. Après réflexion cet endroit puait la décadence. 

J'arrivais au pas de l'immeubles quand Léo, un collègue, s'empressa de venir me faire ses salutations.

"Bonjour Thomas, s'enquit le jeune policier

- Bonjour Léo, lui fis-je en lui serrant la main.

  Qu'est ce qu'on a ? alors que je montais les marches en lui faisant signe de venir" 

A cet instant je vis le garçon s'immobiliser le regard vide et le teint blafard, trop blafard.

"Pas grave, je prendre la suite."

Il acquiesça d'un signe de tête, et je me retournais en direction des escaliers en colimaçons qui montaient jusqu'en haut de l'immeuble, là où se déroulait l'action. Le bâtiment empestait le moisi, la papier peint était usé et présentait de multiples taches, probablement des fluides corporels pour la plupart. Les marches grinçaient au fur et à mesure que je montais. 

Une fois au bout je vis les hommes et femmes vêtus de blanc faire des aller-retours dans le couloir qui s'ouvrait à moi. Néanmoins s'ils étaient blancs ce n'est plus le cas, les blouses étaient maculés de sang. je me dirige donc vers la pièce, j'arrive à l'encadrement et parcours la pièce mal éclairée du regard. Pourtant rien du tout, je ne voyais pas de corps. Je m'empressais de regarder à nouveau, là l'évidence me frappa. Il n'y avait pas de cadavres, la pièce était les cadavres.

"Charnier ! Mon cul c'est même plus le terme là bordel...

- Oh ! Bonjour inspecteur. Me fît Victor. il est le médecin légiste principal, cheveux gris, rondouillard, rasé de près, il semblait s'amuser à l'inverse du reste.

- Combien de victimes doc  ?

- Humm... je dirais 8 ou 9, un peu dur de compter, l'assassin a explosé les crânes et autres parties des corps, ce que vous voyez sur les murs c'est le sang et les parties molles comme les yeux, les testicules, les boyaux, les cerveaux etc... Il a tous passé au mixeur. Un passionné je dirais, il s'est fais chier à évider des victimes, il les a désossé et emporté ces mêmes os. 

- Comment vous faites pour savoir combien il y a de morts ?

- Oh rien de plus simple, par contre c'est un peu technique, ça demande un peu d'entrainement. Il faut aller au bout de la pièce, se pencher au-dessus du canapé et compter le nombre de langues qu'il nous a laissé gentiment.

Ne vous inquiétez pas inspecteur, les victimes étaient encore en vie lorsque la langue a été prélevé , quel barbare irait faire ça post-mortem. 

Bon Thomas... ne tournons pas autour du pot, je te laisse 5 minutes seul. Dégote moi ce fils de pute que l'on en finisse avec ces massacres, on sait tous les deux que c'est Butcher, il a juste camouflé sa méthodologie cette fois. 

- 27 secondes me suffiront doc.

- Bon les gars tout le monde sort, l'inspecteur doit bosser ! "

Alors que la dernière personne quittait la pièce, je commençais à me concentrer. Sans m'en rendre compte car devenu instinctif, les tic tac de la pendule suspendue plus loin dans la pièce ne retentissaient plus. Le temps semblait alors figé, l'analyse pouvait commencer. 

 Le temps... Butcher en a eu beaucoup trop, ce bordel possède des murs insonorisés, les hurlements étaient inutiles, et ça il le savait, il pouvait donc opérer tranquillement sans se soucier du facteur temps. Peu de bordels ont ça, idem pour l'absence de fenêtre, il était déjà venu et connaissait les lieux.

 Le changement de méthode confirme qu'il est dans les parages, il a un terrain de chasse où il peut se défouler, mais là il a contrôlé ses ardeurs dans sa tanière pour éviter les remous. Viendra le pourquoi il a du chasser là où ça le mettait en danger.

 A part les crânes, il n'y a aucun autres morceaux d'os, pourtant les victimes ont été désossées. il n'a donc pas fait ça à la machette. Il faut alors qu'il ait une force de malade dans les bras, là où se confirme ma théorie du Décadent.

 Ceci entre en corrélation avec une décadence musculaire, augmentant la densité de ses muscles. Plus tôt j'ai aperçus une douille dans l'escalier, les proprios possèdent souvent une arme pour dissuader les trop entreprenant, l'arme a pour but d'impressionner et la douille appartenais à un calibre 44, je pencherais donc pour un desert eagle. Toutefois aucune trace de sang ni aucun impact dans l'escalier. Butcher s'est donc pris la balle, mais il semblerait qu'il s'en battait les couilles. 

 A juger la quantité de sang sur le sol, les victimes ont été torturées, les hommes probablement émasculés et les femmes je n'ose imaginer,  le viol fait aussi partit du lot, mais certainement une fois les hommes terminés. Les restes sur les murs sont à notre attention par contre. Un peu de zèle ne fait jamais de mal pour Butcher. 

Dans un déclic de la concentration, les secondes recommençaient à se manifester. Victor se positionna à coté de moi.

" Alors ? me demanda-t-il.

- Pas grand chose hormis que le boucher est probablement un décadent.

- Fais chier... tu vas t'en charger je suppose.

- Ouai, par contre on a un truc plus gros que Butcher qui se ramène, un truc capable de jarter  une décadence musculaire de son territoire. 

- Bordel de Dieu, murmura-t-il. "


The Sound of the VoidWhere stories live. Discover now