Ma véritable vie

3. Une étrange soirée

À 19h30, mon portable vibre, c'est Matteo:

T'es prête ? T'as pas oublié ?

Oui suis prête, et non
j'ai pas oublié t'inquiète

Parfait ! Je viens te
chercher dans 10 min

Oky, oky
À tout

À tout

10 minutes plus tard

- J'y vais m'an, j'ai pris mes clés, je vais revenir tard, lançais-je à ma mère en passant la porte.

En sortant Matteo m'accosta par son beau sourire:

- T'es jolie comme ça, me dit -il en me voyant arriver, il y a le mec qui te plaît là où on va ou quoi?
- Non, il y aura que nous deux, répondis je en rougissant.

Nous montâmes dans sa voiture et changeâmes de sujet:
- Alors, tu sais ce que Elena fait ce soir pour qu'elle puisse pas venir? me demanda-t-il
- Aucune idée, mentis-je 

Enfaite Elena m'avais prévenu quelques heures auparavant qu'elle serai là mais qu'elle nous espionnerait de loin. Au début je trouvais ça bizarre et j'avais peur que Matteo la voit mais j'avoue que si j'avais été à sa place j'aurais surement fait pareil par curiosité et puis Matteo n'a jamais vraiment fait attention aux détails et en plus Elena est le genre de fille à savoir se faire discrète quand il le faut.

- Et sinon, comment ça va depuis cet aprèm ? dit-il
- À part le fait que ma sœur va se faire tuer par mes parents car elle était sûrement chez Loghane tout l'aprem, il y a rien de nouveau, répondis-je, et toi ?
- Bah, enfaite je suis pas vraiment censé te le dire mais Lisa et moi on s'est disputé à ton sujet...

Je sentais le malaise venir alors je répondis:

- On a jamais été super amies elle et moi mais à ma décharge je lui ai rien fait, pas à ce que je m'en souvienne en tout cas!
- Non, c'est pas ça, c'est juste que...

Et merde, à chaque fois qu'il y a un «c'est juste que » dans une conversation ça sent pas bon, je le sens mal, très mal!

- C'est juste que QUOI !? demandais-je en commençant à m'énerver
- ELLE CROIT QUE T'ES EN KIFFE SUR MOI ET QUE TU VEUX NOUS SÉPARER! cria-t-il

C'était gênant, il avait touché une corde sensible.

- Je suis ta meilleure amie, m'empressais-je de répondre aussi calmement que possible, je veux ton bonheur, c'est pas parce que je l'aime pas trop que je veux te séparer d'elle, si tu l'aime vraiment alors j'essayerais de m'adapter et de devenir amie avec elle.

Il y eut un silence gênant puis il dit:
- Merci, je savais que t'étais pas en kiffe sur moi car t'es ma meilleure amie et je t'aime comme si t'était ma sœur et plus j'étais sûr que tu ne voulais pas nous séparer. 

Ça fait mal quand ton cruch te dis ça! J'ai envie de pleurer mais je me retiens, j'ai mal au cœur mais je ne montre rien, il ne faut pas qu'il le remarque. De toute façon nous sommes arrivés au nouveau planétarium, il se gare et nous sortons de la voiture. Nous avançons vers l'entrée.

- Tickets s'il vous plaît, demanda un grand homme ténébreux et en costard noir
- Tenez, dit Matteo
- Vous pouvez entrer, dit l'homme

- C'est joli ici, dis je pour changer de discussion et ne plus penser à ce qu'il avait dit
- Oui, c'est joli, s'exclama Matteo, on va voir notre univers, enfin plutôt notre galaxie. Et même plus précisément notre système solaire!
- Toi et les étoiles ça a toujours été une histoire d'amour !
- C'est vrai, tu te souviens quand on était petits et qu'on dormait ensemble dans la même tente quand on faisait du camping?
-Oui je me souviens, répondis-je nostalgique, on passait des nuits entières à regarder les étoiles et tu me disais que lorsque tu serais grand tu m'offrirais une de ces étoiles et qu'on vivraient heureux tous les deux sur cette étoile.
- Si Lisa entendais ça....
-Elle serai jalouse pour rien, il ne s'est jamais rien passé entre nous que de l'amitié, répondis-je à contre cœur.
- Oui tu as raison

Cette dernière phrase me fit encore plus mal que les précédentes mais en même temps c'est moi qui avait commencé. Pour rechanger de sujet, nous nous dirigeâmes vers la salle.

Vers 22h30, nous sortîmes du planétarium. En me dirigeant vers la voiture, j'eus l'impression que quelqu'un m'observait. C'était peut-être Elena. Mais sans y prêter trop d'attention, je remontais dans la voiture, plongée dans mes pensés nostalgiques. Le trajet fut plus silencieux qu'à l'allée, un genre de malaise s'était installé entre Matteo et moi.
Lorsque nous arrivâmes devant chez moi il me lança un : « Bonne nuit, à plus » auquel je répondis par un simple «Bonne nuit ».
J'entrais dans ma maison quand soudain, je vis, dans le salon, mes parents ainsi que l'homme en noir qui avait pris nos tickets au planétarium. Je me faufilais dans le couloir, je m'approchais de la porte du salon mais tout en restant à l'abri des regards, je m'efforçais d'écouter la conversation entre mes parents et cet homme étrange.

- Demain c'est le jour J, dit l'homme
- Mais elle ne sais rien de ce monde, s'exclama mon père
- Tu aurais dû nous prévenir avant, fis ma mère
- Sam, on lui a rien dit, elle ne sait rien de son monde, tu comprends ou pas ? demanda mon père
- Je sais c'était dans le contrat, dis Sam ( l'homme en noir), de toute façon c'est plus votre problème, Miaryne va retrouver sa vraie famille demain
- Ma vraie famille ? intervins-je abasourdie en sortant de ma cachette

Ils se tournèrent tous vers moi.

À suivre....