Le commencement

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"Adieu Suzette ! "
  En disant cette phrase, je réalise que ma vie prend un nouveau tournant et une grande joie m'anime. Aujourd'hui est un grand jour! Je vais enfin sortir de cette prison, pardon orphelinat où je suis enfermée depuis seize ans.

Suzette, la cuisinière et la seule personne qui m'ait jamais aimée m'avait fait des massepains, ma gourmandise favorite pour saluer mon départ. Après avoir rassemblé mes effets personnels (qui ne consistaient qu'aux massepains de Suzette et d'un châle pour l'hiver) je récupérai mes papiers, saluai les sœurs qui s'occupaient de l'orphelinat et m'en allai. Après avoir franchi la porte de la prison, la première pensée qui effleura mon esprit fut pour mes parents: étaient-ils vivants, comment s'appelaient-ils et surtout pourquoi m'avaient ils abandonnée?
 

  Une fois dehors, je fus confrontée à la dure réalité de la vie, je n'avais même pas d'endroit où dormir. Mon premier réflexe fut de chercher une auberge pour la nuit. Je me mit à marcher rapidement dans les rues sales de Paris, le soleil allait bientot se coucher et je n'avais toujours pas trouvé d'auberge qui m'acceptait pour la nuit avec les quelques écus que j'avais.
- Bonjour, je cherche un abri pour la nuit et.....
-Vas-t'-en ! me répondit l'aubergiste. J'veux pas d'mendiante chez moi, si t'as pas d'quoi payer, la porte est derrière toi!
- Non monsieur! lui répondis-je J'ai quelques écus et je peux faire quelques corvées à vot' place!
- Allons Mathurin, c'est pas chrétien d'laisser une petiote à courir les rues comme ça, hébergeons la, j'ai juré a la Sainte Vierge de faire la charité pour la remercier d'avoir guéri not' Jacquot d'la rougeole. 
- Bon d'accord. Tu peux rester pendant deux semaines pas plus. Et t'auras ta part de corvées. répondit l'aubergiste. T'en a de la chance, remercie la Sainte Vierge!
- Merci! Merci beaucoup, Dieu vous le rendra!

laissere.
Pendant mes recherches, je m'engageai en tant que lavandière sur la Seine.
Ce travail  peu prisé fut facile à obtenir.Après de maintes recherches je décidai de mettre en œuvre mon seul talent, la couture. Après trois mois de recherche pendant lesquels j'avais dormi dans la rue et m'était nourrie des massepains de Suzette, je trouvai un emploi ou plutôt une chance d'emploi chez un couturier très renommé; j'avais économisé les quelques sols durement gagnés à la lessive pour m'acheter une tenue digne de ce nom.
Chez le célèbre M de Garigues, j'avais trouvé un emploi de couturière. Après quelques mois, le grand couturier vint me voir :
M de Garigues: Cousez moi une robe.

Moi: Oui bien sûr mais ...... comment ?

M de Garigues : Je vais faire mettre à votre disposition de quoi faire, il vous faut me faire une robe. Vous avez trois jours.

En effet M de Garigues n'avait pas menti, on avait à ma disposition les plus belles étoffes afin de créer la robe parfaite.Durant mes trois jours de couture, je ne cessait de penser aux paroles de Suzette quand je lui avait parlé de mon projet de retrouver mes parent.

Suzette: Si tu veux retrouver tes parents, commence par aller voir une certaine Mme de Tannemberg en Alsace, c'est elle qui t'a déposée ici.

Le délai atteint, il me fallut présenter ma robe à M de Garigues, je peut vous dire que mon cœur battait la chamade. Après avoir examiné ma robe dans les moindres détails il me dit:                                                       
M de Garigues: Vous avez un talent indéniable pour la couture mademoiselle, la forme est parfaite, les broderies soignées et l'étoffe très bien choisie. Mais en revanche votre style est trop........... simpliste, la cour demande sans cesse du renouveau et en matière de vêtements, elle ne fait pas dans la dentelle si vous voyez ce que je veux dire.

Moi: Oui bien sûr je compte m'améliorer mais je n'ai aucune idée de ce qu'aimeraient porter les dames de la noblesse.

M de Garigues: Je vous ferait passer des gravures de mode lorsque vous serez installée dans votre atelier, des tenues vous y attendent ainsi que quelques sols. Cependant, dans notre société, vous ne pourrez briller à votre juste valeur. Une femme ne peut coudre des vêtements d'extérieur, ceci est considérécomne réservé aux hommes. Ainsi, vous aurez le statut de simple assistante, vos créations seront à mon nom. Néanmoins, je vous rémunèrerai en fonction de votre talent.

Moi: Mon....Monsieur c'est trop je...... Merci beaucoup.

M de Garigues : Que nenni, Marie-Louise c'est un plaisir ! Je vous passe un an pendant lequel je ne cessait de me faire apprécier par M de Garigues et où mes créations étaient demandées dans tout Paris, même si elles n'étaient pas à mon nom, j'en étais fière. Malgré tout, je ne perdais pas de vue mon objectif qui était de retrouver mes parents. Un jour, je pris mon courage à deux mains et partis trouver M de Garigues afin de lui faire part de ma décision, je voulais aller en Alsace voir cette certaine Mme de Tannemberg. J'allai donc dans son bureau et lui dit:

Moi: Monsieur, j'aimerais vous dire quelque chose.............

Versailles, l'envers du décorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant