C'est étrange. Quand j'étais petite et pas plus haute que trois pommes,j'adorais ma mère au point de ne jamais vouloir qu'elle parte et donc aller travailler ou aller à la maternelle. Et, en grandissant,petit à petit, quand j'ai commencé à aller mal, j'étais de moins en moins fusionnelle avec elle. Je l'ai détestée voir même haïs.Mais ça s'est passé bizarrement. Aujourd'hui je sais que je ne pourrais vivre sans elle. C'est elle qui me déplace, elle qui me réconforte, elle qui me prépare de bon repas, qui essaie de toujours garder le sourire même si elle ne va pas bien et qu'elle est fatiguée.
Si je remonte dans le passé, c'est à partir de la cinquième que notre lien s'est plus ou moins arracher. J'étais de plus en plus énerver de voir ma maman avec un autre homme alors qu'elle était mariée à mon papa. Marre de voir cet enculer me prendre ma mère. Et quand j'ai fait ma tentative de suicide, alors que j'avalais le plus de comprimés possible, ma mère était non loin de moi et avant que je parte au collège, on s'est quelque peu engueulé. Pourtant, pendant que je passais une semaine à l'hôpital, tout ce dont j'avais envie de voir c'était elle. Ma mère. Je voulais qu'elle me pardonne,qu'elle comprenne que j'avais besoin d'elle et que je ne pourrais pas vivre avec une seule moitié d'elle. Je voulais qu'elle comprenne quel'homme avec qui elle était en ce temps là n'était qu'un simple connard qui profitait d'elle.
Mes parents ne voulaient plus que je reste seule alors ma mère était obligé de rester à la maison ou de m'emmener avec elle chez son« amant ». A partir de ce moment, nous avons été prit en charge par une éducatrice et une assistante social pendant une année parce que ma mère m'avait fait sortir contre avis médical alors qu'on nous avez dit que je pouvais sortir. (les psychiatres dans les hôpitaux sont de vrais connards quand ils veulent) Et en plus des rendez-vous assez régulier, je devais voir une psychologue pendant une année. D'ailleurs celle là je l'ai vite expédier vers la fin de ma prise en charge. Après elle, je n'ai plus eu de suivis psy mais j'ai réussi à retourner au collège. J'avais complètement changer. Je n'étais plus une petite souris qu'un chat attraperai pour jouer avec jusqu'à ce qu'elle meurt. J'étais un requin. Et je sais faire mal rien qu'avec des mots. J'excelle dans ce domaine. Ma mère aussi.
Ma situation avec ma maman s'est nettement amélioré quand j'étais en troisièmes. J'avais beaucoup de somatisation alors j'ai énormément manqué. J'ai carrément été dispensé de mon cours de technologie jusqu'au retour de mon vrai professeur car le remplaçant était aussi con qu'un manche à balais. C'est d'ailleurs vers ces zones là que j'ai pu reprendre une relation avec ma mère. Il n'y avait ni haine, ni colère. J'étais heureuse. Heureuse de pouvoir dire que ma maman est la personne la plus importante à mes yeux et que je ne pourrais jamais vivre sans elle.
Mais les choses ne sont pas si simple. Certes j'étais en confiance et en sécurité avec ma maman. Je savais que je pouvais tout lui dire mais l'alcoolisme à tout gâché. Son histoire a fait d'elle se qu'elle est aujourd'hui. Elle a des défauts et des qualités. Elle est Bipolaire et sa maladie à fait qu'elle s'est aventuré sur le chemin de la boisson. Tout les bipolaires vous le diront ; ils ont tous une addiction plus ou moins forte selon leur phase. Je ne peux pas lui en vouloir. Je ne peux pas dire que je l'a déteste même si au début c'était dur pour moi de ne pas être en colère. De devoir être toujours bienveillante envers elle. Mais clairement, tôt ou tard le vase se renverse et tout part en live.
Aujourd'hui,à vingt ans, je me sent plus que proche avec ma maman. J'essaie de rester calme lorsqu'elle a bue. De ne pas la regarder avec jugement.Il m'en a fallut du temps mais aujourd'hui, avec tout les efforts qu'elle a fait en quatre ans, je fait de mon mieux pour l'aider et je culpabilise quand je l'a laisse s'acheter une bière. C'est comme si j'alimentais son addiction. Comme si j'avais une part de responsabilité dans son alcoolisme. Elle sait comment arrêter la boisson. Elle sait aussi comment continuer. Et tout ça se repose sur un médicament. Un médicament qui pourrait la tuer si elle ingère de l'alcool tout en ayant prit ce fameux comprimé. Je sais qu'elle fera tout pour me protéger même si elle craque. Elle reste ma mère.La personne qui ma donné la vie. Celle qui m'a tenue dans son ventre pendant neuf mois avant de m'avoir dans ses bras puis dans ses pattes.
Elle est moi et je suis elle. Et main dans la main, on remontera la pente.
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Agoraphobia [Phase II]
NonfiksiCela fait dix années que je vis avec l'agoraphobie. Dix longues années qui, aujourd'hui, sont de plus en plus difficiles à gérer. Si j'écris ce journal aujourd'hui, c'est pour montrer aux quelques personnes qui me liront que ce n'est pas un caprice...