Prologue

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Frida. Un nom peu commun pour une jeune fille québécoise. Une belle coïncidence si cette même personne adore l'art. Le plus beau? Elle ne se trouve même plus en Amérique.

Somnolant dans l'auto, tentant de rester le plus possible éveillée pour admirer les paysages, Frida Mercier commençait une nouvelle vie. Avec elle, sa mère, son beau-père et ses trois frères. Nous aurions pu nous intéresser aux deux jumeaux dormant sur le banc arrière, ou au plus vieux qui textait à ses amis nocturnes -il était 8h en France, donc 2h au Canada il allait sans dire-. Même ses parents auraient pu avoir un petit quelque chose. De quoi nous divertir. Le passé de famille pauvre travaillant dans les fermes de son beau-père, ou l'enfance avec une mère élevant seule cinq enfants dans un Québec des années 70. Non. C'est Frida, seule fille de la fratrie, qui nous intéresse.

La famille avait prit l'avion en partance de Québec à 16h avec un transfert à Montréal. Pour eux donc, c'était une nuit blanche. Surtout si on considérait que pour maman, pas question que quiconque aille dormir avant 20h. Six mois plus tôt, elle avait reçu une offre d'emploi intéressante. On convainc le mari, on convainc le papa que tout ira bien, on rassure les enfants; "Non l'avion ne s'écrasera pas!" "Oui en France aussi il y a la télé" "Non on habitera pas à côté de la tour eiffel" et les voilà à tout préparer.

Même si elle avait dû quitter ses amis, Frida avait prit cet évènement comme une opportunité à saisir. Déjà, elle n'avait visité de l'Amérique que les États-Unis et la province du Québec. Ensuite, elle avait comme objectif de postuler pour Dreamworlds (on change les noms, par soucis de légalité vous voyez) un jour, et des études en France étaient bien vu pour un cv. D'autant plus qu'elle aurait probablement à travailler pour des plus petites compagnies comme Unisoft, Rima ou Cheese studio. Puis, Frida comptait bien retourner au Canada un jour.

Après deux heures où elle perdit contre Morphée et manqua de ce fait les paysages, ne les voyant qu'en parcelles de moments éveillés -était-ce Paris qu'elle avait vu avec les rues dallées et les fleurs?- ils arrivèrent devant un immeuble à logements. Devant se trouvait un parc et le quartier semblait assez tranquille. Les jumeaux avaient tôt fait de disparaître et s'y rendre, évitant ainsi de devoir aider la famille à transporter les boîtes à l'intérieur.

Notre jeune protagoniste hérita d'une petite chambre de grandeur suffisante ayant une fenêtre donnant vue sur... un arbre et d'autres bâtiments.

Le temps de commencer à déballer, vérifier les documents formels, éducatifs, informatifs, montrer aux enfants le chemin pour leurs écoles respectives et souper, il était déjà 21h et Frida s'écroulait sur son matelas. Elle jeta un coup d'oeil à son ipod. Sans de wifi, elle n'avait aucune nouvelle de ses amis et elle en n'aurait pas avant la visite du gars du câble le lendemain. Probablement que dormir lui ferait le plus grand bien et même si elle avait somnolé toute la journée, désormais le décalage horaire la frappait de plein fouet et ses yeux restaient grands ouverts. Son matériel d'écriture et d'art étant encore dans une boîte, elle n'avait donc que son ipod pour se distraire.

À trois heures du matin, elle ferma enfin l'appareil, le brancha, enleva ses appareils auditifs et laissa les criquets se déchaîner dans ses oreilles pendant qu'elle laissait le sommeil l'emporter. Demain, était le premier jour d'une nouvelle vie.

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⏰ Last updated: May 03, 2018 ⏰

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Lorsque les criquets chantentWhere stories live. Discover now