appelle moi // ᵀᵃᵉᵍᶤ

T A E H Y U N G

Une horde d'oiseaux s'envolent, transformant la partie visible de ciel aux yeux de Taehyung en un véritable chef d'oeuvre.
Les mains enfouies dans les cheveux, le jeune homme regardait le paysage au travers de la fenêtre, pensif. Il y a bien longtemps que son attention s'est décrochée de son bureau, des post-it roses et jaunes, de cette marque de café, là, qui ne veut pas partir, de cet écran de veille hideux, de ces miettes disséminées ci et là.
Soudain, le téléphone sonne. Les battements du cœur de Taehyung s'accélèrent, lui qui ne s'attendait pas à être appelé maintenant a été fort surpris. Le numéro est inconnu, mais le châtain ne doute pas de l'origine de l'appel.

‹‹ Allô ?

Il a pris sa voix la plus douce.

- Ici le standard téléphonique d'aide à la personne. Il y a quelqu'un ?

- Oui. Bonjour.

Le cœur du travailleur rate à nouveau un battement ; la voix de son interlocuteur, grave, a réussi à laisser des frissons le long de son échine.

- Que puis je faire pour vous ?

Question bête. Un suicidaire appelle, et il demande ce qu'il peut faire pour l'aider. Bravo, Taehyung. Très malin. Pour sa défense, d'habitude, ceux qui appelaient ne restaient pas silencieux.

- Je sais pas. Mon lit, peut être. Ou ma vaisselle. Je déteste faire la vaisselle.

Malgré lui, le châtain sourit.

- Je doute que beaucoup de gens aiment faire la vaisselle.

- Non, c'est vrai, reconnaît l'homme au bout du fil.

- Peut être pourriez vous me dire votre prénom ?

- Min Yoongi.

- Kim Taehyung. Enchanté.

Le silence se fait.

- Quel âge avez vous, Min Yoongi ? Et qu'est ce qui vous amène à appeler notre association ?

- Il faut que je raccroche. Au revoir, Taehyung.

S'en suit alors la tonalité indiquant que son interlocuteur lui a raccroché au nez. Quasiment interloqué, le châtain regarde son cellulaire dans l'espoir que celui ci lui indique ce qui vient de se passer. Cependant, comme il pouvait aisément s'en douter, rien ne vient.

Il se laisse tomber sur sa chaise, tournant son cou face au plafond. Il se souviendra de cette voix, c'est sûr. Il ferme les yeux un instant.
Après tout, c'est juste une personne qu'il ne connaît pas qui a besoin d'aide. Comme chaque jour. Il faisait partie de cette association, à quoi voulait- il s'attendre ?

En bâillant, il reprit le fil de son vrai travail là où il l'avait arrêté, essayant de se concentrer.

Dehors, de nouveaux oiseaux entament leur ballet.