Éden

J'en avais toujours eu envie, au début inconsciemment puis par la suite bien malgré moi.

Sa douceur et sa candeur, sa façon de se glisser dans mes bras avant de s'assoupir.

Ce sourire tranquille qui promet de ne jamais se perdre, d'être toujours à mes côtés.

La partie manquante du puzzle qui faisait partie de moi dès la première rencontre.

Tu ne sais pas si c'est bien ou mal, c'est un amour innocent.

Se camoufler dans les draps contre la chaleur de son corps laiteux et laisser les cauchemars loin de son esprit.

Serrer les corps dans un besoin vital passionné, sourire et l'embrasser.

Passer une main joueuse mais tendre dans ses boucles et sentir son parfum.
Plus par réflexe qu'autonomie.

Laisser l'éclat de l'astre du jour percer par les persiennes, une belle matinée de printemps.

Une vague de tissus re dessinant les courbes de la nymphe endormie.

La serrer une dernière fois dans ses bras avant son éveil.

Regarder ses yeux monde, recelants de secrets et mystères engloutis par l'abîme du sommeil.

Son rire qui résonne dans la pièce, plus beau que n'importe quel chant d'oiseau.

Le large t-shirt qui recouvre l'être, pomme défendue, serpent presque noble.

Le pas félin, la main fébrile qui passe une mèche de cheveux derrière l'oreille et les dents qui mordent la lèvre rose inférieur.

Cette douce mélopée qui se répète inlassablement mais te paraît nouvelle chaque instant vécu.

Cette lionne m'a prise dans ses filets par ce visage aux joues rouges, aux fossettes adorables, aux lèvres fines et cet aspect de statue antique.

Cette vie dont tu es sure de vouloir partager dans un cocon irréel de douceur.

Laisse les moqueries et les jugements sur le pas de la porte.

Ces deux Ève naïves ont trouvées leur jardin d'Eden.

Parce qu'elles ont créer leur genèse commune.