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Le petit chaton s'était endormi, pelotonné dans le siège passager de la voiture de Wonsik. Il ronronnait paisiblement, sa petite queue velue enroulée sur ses genoux. La vision qu'il offrait de lui ravissait Wonsik qui ne se lassait pas de l'observer. Il savait qu'il ne pourrait jamais oublier ce si tendre visage, ces petites oreilles malicieuses, ce regard trop souvent vide et distant.

Le bonheur qui s'était répandu en lui au moment même où Taekwoon avait accepté sa proposition ne cessait de s'agrandir à mesure qu'ils approchaient de sa maison. Il était si heureux, si merveilleusement comblé. Et encore, le mot était faible. Il ne parvenait pas à mettre un nom ou encore de poser un visage sur les puissants sentiments qui l'habitaient.

Ne pouvant se retenir, Wonsik approcha sa main du visage serein de son compagnon. Il toucha délicatement sa petite joue rebondi. Sa beauté n'avait pas de frontière, elle était infime, indéfinissable. Taekwoon était unique et ne le savait pas. Il se voyait comme un monstre, une erreur de la nature. Le simple fait qu'il ait accrédité les paroles de Soyou le démontrait. Un léger pincement au cœur ramena le jeune homme à la réalité. Il allait tout faire pour rendre son petit chaton heureux, et... à la fin de la semaine, l'idée de partir ne serait plus qu'un mauvais souvenir, une idée incongrue et idiote.

Le petit nez du chaton se retroussa adorablement sous la caresse et Wonsik se détendit enfin. Une semaine à ses côtés ne lui suffirait jamais, il n'aurait pas assez de toute une vie pour le rendre heureux. Et il le souhaitait tant, c'était presque viscéral. Soupirant légèrement, il se contraignit à délaisser Taekwoon un petit moment pour maîtriser correctement son véhicule. Il venait de s'engager dans l'allée de sa maison. Ils étaient arrivés. Se garant rapidement, Wonsik sauta au bas de sa voiture aussi silencieusement que possible et la contourna.

Taekwoon ne remarqua rien et ne fut pas le moins du monde déranger dans son sommeil quand il ouvrit doucement la portière. Il se dépêcha de le détacher et s'empara avec mille précautions de son petit corps chaud. Taekwoon miaula faiblement contre lui, ses petits mains s'agrippèrent inconsciemment au gilet de Wonsik. Celui-ci grimaça dans le noir, perturbé au tréfonds de lui par cette proximité. Il adorait sentir Taekwoon si proche de lui, aussi détendu contre lui mais... cela mettait également ses nerfs à rude épreuves.

Le petit chemin jusqu'à sa porte d'entrée lui parut interminable. Taekwoon ronronnait toujours entre ses bras et cela parut tout naturel à Wonsik de déposer un léger baiser sur le bout de son minuscule nez. Le gardant bien contre lui pour le protéger du vent froid de la nuit, il batailla un moment avec la porte pour l'ouvrir. Une fois à l'intérieure, il se sentit enfin complètement en sécurité. Il était chez lui, à présent et son précieux chaton avec lui. Comme si le fait d'avoir refermé la porte derrière lui officialiser la venue de Taekwoon, comme si cela l'accréditait.

Respirant mieux, Wonsik grimpa à l'étage et se dirigea immédiatement vers la chambre qu'il avait lui-même préparé pour le petit chaton. Il l'avait peint en verts pomme et meublé uniquement d'un très beau mobilier blanc. Il savait le chaton aveugle – donc incapable de profiter pleinement de ses efforts – mais si par chance, il était encore là la prochaine fois qu'il redeviendrait animal. Il espérait sincèrement que cela allait lui plaire, car il s'y était donné à fond. Il y avait perdu plusieurs nuits de sommeil, songeant avec ravissement qu'il allait peut-être avoir le chance de l'y voir dormir.

Taekwoon gigota doucement contre lui, grognant quelques syllabes incohérentes. Wonsik le trouvait encore plus mignon que d'habitude. Il espérait ne pas le perturber trop en le déplaçant durant son sommeil mais il eut à peine le temps de l'allonger sur le petit lit et de recouvrir délicatement son corps de la grosse couette, que le chaton papillonnait déjà des paupières.