Le commencement ( Point de vue Eve)

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J'ouvre les yeux, perdue dans un lit.
Les volets fermés, l'impression que c'est encore la nuit.
Soudain, j'entends un bruit à mes côtés
Je soulève les draps et oh putain, elle est dénudée.
J sais que c'est pas bien
Mais mes yeux courent,
Passent de mon corps au sien,
Se demandent comment je m'y suis prise pour lui faire la cour.
Il semblerait que ça ait marché.
Parce que de ma chambre je reconnais rien,
Ni le lit, ni le parquet, ni le papier peint.
Oui, il semblerait que je ne sois pas rentrée.
Sur le plafond, le réveil projète
En lumière rouge, les contours nets
De l'heure, les minutes s'allongent
Dans l'obscurité,il est sept heures et j'ai envie que ce temps se prolonge
Avant que je tombe de nouveau dans les bras de Morphée
Observer encore cette femme, dépourvue de son moindre effet
Dans le sommeil encore plongée
Et entre les draps défaits allongée
Elle est tellement paisible
Probablement épuisée par nos ébats invisibles
Ce matin, si ce n'est un suçon violet
Dans le cou, pas très discret.
Mais quel doux souvenir
De cette nuit de plaisir
Rien qu'à y songer
Je frissonne, me sens replonger
Si elle avait trop bu
Elle a probablement commis ce qu'elle appelera un abus
Mais ses mains sur mon corps étaient trop assurées
Et ses yeux trop brûlants,
Son corps trop bouillant,
Pour que ça ne soit pas la vérité
Pour qu'elle ne me désire pas
Autant qu'elle l'a prétendu entre ses draps.
Et plus je la regarde
Plus je la trouve belle.
Pourtant, elle est spéciale elle.
La peau si blanche, presque blafarde.
Pourtant on est au milieu de l'été
Elle aurait dû bronzer.
Et malgré ça, c'est à peine si il est doré
Son épiderme au goût sucré.
J'ai passé l'âge de penser aux princesses.
Je vois ses défauts,
Tout ce qui sonne faux
Et j'ai l'impression que ça ne fait que renforcer ma tendresse.
Je vois ses quelques boutons mal camouflés,
Ses quatre poils mal épilés,
Mais elle n'en reste pas moins parfaite
Aussi unique que lorsque je l'ai vu à la fête.
Elle sent la vie
La nuit, le goudron sous la pluie.
Hier, elle m'a dit
Qu'elle aimait ça, le goudron sous la pluie, la pluie et son doux bruit.
Elle est douce, de physique
Comme de mental.
Avec elle c'est un mélange alchimique.
Et je sais que si je laisses trop longtemps mes yeux sur elle, ça me sera fatal
Elle est belle, comme un matin d'été
Comme une violette sous les herbes cachée
Comme un rire d'enfant
Comme un coucher de soleil apaisant
Elle est unique
Totalement atypique
Comme un cri d'espoir
Une flamme dans le noir
Comme un concert improvisé
Comme un amour qui vient de commencer
Elle respire la jeunesse
Et il y a dans ses gestes, une certaine délicatesse
Stupéfiante, surtout quand elle est mêlée au désir
Qui a hier fait en sorte que nos corps puissent se réunir.
Elle est elle-meme.
Elle est vivante, vraiment vivante
Et ça aussi, ça la rend surprenante
Les autres se contentent d'exister quant elle, elle porte sa vie comme un diadème.
Je redescends sur Terre
J'ai envie de lui dire qu'elle est belle
Pour qu'elle prenne un peu confiance en elle
Mais je dois me taire
Je suis juste là
À côté de cette fille
Dans un lit, pas loin de nos vêtements en tas
Dans cette chambre qui sent la vanille,
Et j'ai envie de la toucher,
Je suis, c'en est presque abusé
À la frontière
Entre la peur qui m'enserre
Et le désir qui me pousse
J'ai l'impression d'être cette ado qui glousse,
Amoureuse pour la première fois.
Oh merde, j'crois que je deviens romantique entre ses draps.
Ce p'tit bout d'femme dans cette chambre où on entend pas une mouche
C'est plus fort que moi, dans son silence d'endormie, elle me touche
Mes yeux s'égarent
Sur la poitrine que les draps dévoilent à mon regard
La respiration soulève
La couverture, et, comme dans un rêve,
Je me sens brûler d'un feu
Exquis et furieux
J'ai besoin de sentir le grain de sa peau
Encore une fois,
Encore contre moi
L'entendre gémir, la sortir de son doux repos
Pour recommencer, encore et encore
La douce symphonie que créé nos corps.
Mes doigts la découvrent  peu à peu.
Peau juste dorée par le soleil de juin
Heureusement qu'elle garde clos ses grands yeux de félin
Sinon je crains de ne pouvoir contenir en ma poitrine ce feu
J'observe, je dévore des yeux
Ce corps endormi dans ce pieu
Les longs cils, les joues rouges
Et je veux que ses mains bougent
Le ventre plat, les seins comme deux volcans
Qui allumeraient le feu du désir
J'ai envie de la lever, de faire du boucan ( aaah la rime en can xD )
Avec elle dans les limbes du plaisir.
Les cuisses un peu plus grosses que la moyenne
Que j'ai pourtant envie de toucher jusqu'à qu'elle soit mienne
Oui, elle est pas mannequin
Pas trop Colombine, plutôt Arlequin.
Pleine de couleurs, une aquarelle
Qu'est ce qu'elle est belle.
Mais elle a cette étincelle
Qui me fait vibrer pour elle.
Je l'ai pas remarqué, mais les heures sont passées.
Les chiffres rouges ont changés
Un beau " 9h58 " est maintenant sur le mur dessiné.
Un gémissement, je la vois se retourner.
Vers moi, je paniques,
Dans le lit, je me couche
Je sais pas pourquoi je réagis ainsi, c'est pas dans mes caractéristiques
Je reste un moment sans rien dire mais ce long silence, c'est louche.
Je crains, qu'elle se soit réveillée et rappelée
Et qu'elle ne cherche maintenant le meilleur moyen de me virer.
N'y tenant plus, j'ouvre mes paupières
Quand je la vois en train de me bouffer des yeux
Mon rythme cardiaque soudain s'accélère
Je tente de blaguer, pour détendre l'atmosphère, un peu, juste un peu.
Et puis j'y tiens plus, l'attente a assez duré
Tant pis si je me fais repousser.
Je me lève pour l'embrasser.
C'est tour à tour doux et passionné.
Et quand je sens ses mains sur moi s'aventurer,
Je sens ma raison se fissurer.
Sur le lit on a basculé,
De nouveau enivrées
Par le désir, enfiévrées ,
Nos corps se sont collés
La valse a commencé,
Aux doux sons des murmures
Et mots doux qui résonnaient entre les murs.
Après l'amour, elle s'est endormie.
Dans la chambre, y avait encore une sorte de magie.
Je me suis souvenue qu'elle aimait le café
Elle m'avait beaucoup parlé
D'ailleurs, de ce qu'elle aimait ou avait aimé
Les nuages, les gens, la nuit
Les rires, la musique, le bruit
Du vent dans les branches
Et les pulls aux longues manches
Les gâteaux, le chocolat noir
L'adrénaline, l'amour, l'espoir.
Elle aimait beaucoup de choses en réalité
Comme si s'était d'une telle facilité
Pour elle, de trouver des gens sur qui veiller
Des gens à aimer.
Je me lève lentement, la laissant dormir.
Je vais être en retard si je ne m'habille pas maintenant pour partir
Je trouve facilement la cuisine, ferme derrière moi
Pour pas réveiller la belle endormie
J'm'y retrouve comme sous mon propre toit
Fais couler le café, deux tasses Hello Kitty
Je souris en savourant la boisson
Assise sur la fenêtre, tentant de me faire une raison
Je dois partir, c'est comme ça
J'espere juste que je pourrais revenir là.
Y a une histoire belle à construire avec cette fille
J'y penses en regardant le soleil briller sur la ville
Je retourne vers le lit
À petit pas de souris
Pose la tasse
Écris mon numéro, sur un bout de papier trouvé à la ramasse
Je veux partir mais je ne peux
Je reste là à la regarder
Jusqu'à m'en brûler les yeux
Et je me penche pour lui voler
Un dernier baiser
Avant de la quitter sur la pointe des pieds.
Il est  13 heures quand je sens mon téléphone vibrer
Et, fébrilement, je tente de l'extirper, de ma poche trop serrée.
Et je souris, je ne peux pas m'en empêcher
" Ça te dis qu'on aille manger ?
Ce soir toutes les deux je veux dire.Iris.
Ps : ils ont des kirs au casis "
Et je me rappelle qu'Iris
En pointant mon verre du doigt, la première chose dont elle m'a parlé
Alors qu'on venait de se rencontrer
C'était des kirs au casis.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 17, 2019 ⏰

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