Un jour, mon cœur a été maltraité, malmené, lacéré, broyé.
Il saignait, se répandait, se dispersait, s'effaçait.
La raison n'y était plus, il n'y avait plus d'absolu.
Plus de contrôle sur mon esprit aspiré par une strix*.
Laisser les choses faire dans la souffrance, en silence.
Et soudain je butte, je chute.
Un vertige sans se rattraper à une tige.
Rien, je ne suis qu'une moins que rien.
Néant lattant me fracassant.
Vide translucide, je suis insipide.
Se ressaisir, choisir mais par quel loisir ?
En acceptant l'amour tout autour.
En acceptant la compassion sans dissension.
Je me suis redressée car assez d'être affaissée.
Je me suis battue car assez d'être un substitut.
Pour me protéger, pour ne plus être en danger.
J'ai bâti une grille devant mon arille*.
J'ai décidé de gouter à tout sans détour.
Prendre les devants tout en étant bienveillant.
M'octroyer du plaisir, provoquer le désir.
Être directe, sans que rien ne m'arrête.
Franchise aiguise sans que cela brutalise.
Jusqu'au jour où au coin d'un carrefour,
Un enfant à l'arrière-plan plein d'élan,
m'a offert une orchidée, fermée.
J'ai accepté ce présent avec comme engagement,
De prendre soin des fleurs, de mes valeurs,
De me faire confiance vers cette luminance.
Mais de ne pas devenir un agami* ou une fourmi.
Rester singulière, sans manière pour devenir poussière.
Profiter, savourer de tous les instants, de tous les moments.* vampire* grain de raisin* oiseau docile