L'océan était si calme. Avec Aisu, nous profitions des nuits pour s'orienter grâce aux étoiles, comme à l'allée. Parfois nous avions des désaccords et des débats commençaient. Aisu y mettait vite fin. Nous avions la crainte de ne pas arriver au bon endroit. Ce qui était très probable. Deux adolescents, des lycéens de première année qui étaient devenus des navigateurs, créateurs de ville. Qui aurait put le savoir ? Surtout, qui le croirait ?
Le voyage fut long. Il fallait dire que nous étions bien silencieux par moment.
Par miracle, de notre point de vue, nous avions réussi à reconnaître la ville, enfin c'était facile, elle était encore en feu... Depuis tout ce temps un brasier régnait sur cette ville. L'épaisse fumée qui semblait venir des profondeurs des enfers ainsi que les violentes pluies de cendre faisaient régner le chaos en ville. Nous espérions que cela avait au moins capté l'attention d'Altaïs. De plus un orage accompagné de sa pluie vint s'abattre sur nous. La pluie allait sûrement calmer l'incendie. Du moins nous l'espérions. Nous accostâmes avec difficulté au port, où le feu était déjà présent. Nous étions stupéfiés, car après le feu, il ne restait plus qu des cendres et des ruines à perte de vue. C'était dans ces moments que nous prenions vraiment conscience du chaos que nous avions instauré accidentellement. Nous pouvions entendre des personnes crier de douleur et de peur. Certain brûler vifs, d'autres suffoquer jusqu'a la mort à cause de l'épaisse fumée noir. C'était horrible. Nous étions complètement perdus et effrayés par la réalité des choses. Nous n'avions que 16 ans, et nous étions la cause de cela. La culpabilité nous envahissait. Aisu essaya tant bien que mal de contrôler l'eau pour mettre fin à cela. Mais toutes ses émotions l'en empêchèrent. Étions-nous contraints à partir et à abandonner ce pauvre peuple ? Le sort en décida autrement ! Car nous n'acceptions jamais de vivre dans la culpabilité, jamais !
Malgré notre terreur, l'orage qui résonnait dans le ciel, la pluie de cendre, la chaleur insupportable, encore une chose nous donna du courage, l'Espoir. Comme aurait dit un grand Homme de l'Histoire:
"La peur nous guide".Nous décidâmes d'un regard de nous précipiter dans le brasier et de guider vers la sortie les survivants abandonnés à leur sort. Nous les guidâmes vers le port en leur disant que si le feu revenait ils devraient sauter dans l'eau. Mais ils ne comprennaient pas ce que nous leur disions et de plus je ne savais même pas si ils étaient en capacité de nager. Mon latin n'étant pas assez perfectionné, nous nous contentâmes de les amener au port.
En quelques secondes, je ne vis plus Aisu. Je venais de me retrouver seul contre mon grès. Ce qui m'a fit complètement paniquer. La solitude me hantait. Je ne faisais que le dire:
- Je suis seul, au milieu des enfers !Pourtant je ne croyais pas aux religions. J'étai un homme de sciences malgré tout. Mais à cette époque, j'avais d'énormes doutes.
Je venais de changer d'époque avec des pouvoirs extraordinaires avec mes amis. Et maintenant je me retrouvais seul, au milieu d'un brasier, sans voir une autre personne de vivante, seulement des cadavres calcinés. Jusqu'à entendre un cri d'enfant. Je me mis à courir vers dans la direction sans réfléchir.
Pour ne plus être seul, ou pour le sauver ? Je n'ai toujours pas la réponse.
Le garçon était bloqué dans une maison qui commençait à s'effondrer à cause du feu. Par réflexe, je cassais un mur par télékinésie, afin de créer une ouverture puis j'empêchais la maison de tomber sur lui. Ce qui me pris énormément d'énergie, alors qu'elle semblait limitée. Mais j'aperçus l'enfant qui était bloqué par une poutre. J'allai vers lui, incapable d'utiliser davantage mon pouvoir, et soulevai la poutre de toutes mes forces. Mais celle-ci me tomba dessus. La poutre que j'avais réussi à dégager été trop lourde pour la retenir de tomber sur ma jambe droite et elle m'écrasa les os. Je hurlai de douleur en pleurant.
Le jeune garçon qui semblait perdu était libre. Il me regardait et semblait chercher une solution. Sauf que je n'allai bientôt ne plus pouvoir retenir la maison par télékinésie.
Je lui fis difficilement un sourire sincère malgré la douleur et lui fit signe de partir vite. Une fois le jeune garçon en sécurité, j'étais totalement épuisé. La maison s'effondra, me laissant dans un léger dôme avec l'horrible douleur de ma jambe. Je pouvais entendre le feu qui éclatait les poteries tout en se rapprochant de moi. Le manque d'oxygène commença à me faire suffoquer. Plus le temps passait, moins je sentais mes membres. J'étais complètement immobile et paniqué à l'idée de mourir. Pourtant, je n'avais pas si peur de la mort, comme si elle n'allait pas vraiment venir. Mais l'idée de brûler vif, elle, me terrorisai. Le feu commença à me brûler la peau des jambes, provoquant une douleur indescriptible.
Je hurlais de toutes mes forces en espérant que quelqu'un m'aide. Après m'avoir calciné les jambe, le feu remonta lentement jusqu'au haut du corps. Je voyais plus que les flammes qui me brulaient.Par tout les malheurs du monde je n'entrais pas dans le coma. J'attendais donc avec impatience ma mort, elle qui mettrait fin à toutes mes souffrances. Une fois le feu passé et après m'avoir brûlé de la tête aux pieds, je n'avais plus rien, plus d'espoirs, plus de forces. Le vent brûlant venait déposer des cendres sur mes brûlures, et cette sensation était inoubliable.
Mais je n'accepterai pas de mourir ainsi. Je venais de prendre conscience de ce qu'était les vraies responsabilités, mon pourvoir pouvait rendre service à tant de personnes. Et Aisu... Je me rappelais de son visage, de ses cheveux. C'est elle qui m'avait donnée la force de surmonter la nuit, immobile en suffoquant.C'est au petit matin que j'ai entendu des bruits, et je ne manquai pas de crier : « À l'aide ! » avec les toutes dernières forces qu'il me restait. Personne n'avait répondu, mais quelque chose se dirigeait vers moi. Je pouvais l'entendre marcher sur les débris. Cette chose grattait sur la pierre et les branches qui se trouvaient au dessus de moi. Elle avait de l'odorat. Soudain la lumière du soleil m' avait aveuglé. Je vis une louve devant moi. Elle essayait de me dégager. Son regard était si familier. Puis j'entendis une voix, elle aussi familière:
- Attend je vais le faire.
J'eu à peine eu le temps de réfléchir à qui me faisais penser la voix, je vis Tay soulever tous les débris à mains nues avec une facilité extraordinaire. J'étais soulagé de ne plus être seul. Quand je vis ma jambe, elle était simplement gonflée, mais pas de brûlures. Je ne comprenais pas encore, croyant avoir rêvé je me suis contentais de me relever sous les regards de Tay et la louve. Grâce cette louve, Tay a put me trouver et me sauver. Je lui dois beaucoup, à cet animal. Je repensais à la découverte de mes pouvoirs. Nous avions fait tellement mal à ces pauvres bêtes... Tay avait commencé à me raconter les dégâts de l'énorme incendie que nous avions provoquer. Une de ses phrases me donna de l'espoir:
- Bah s'tu veux Alta et moi on a...
Je le coupais vite, il venait de parler d'Altaïs, ce qui signifiait qu'il savait où elle était :
- Alta, Altaïs ?
- Ha oui c'est vrai... Montre lui, dit t'il en parlant à la louve. Soudain, la louve s'était transformée en Altaïs ! J'étais stupéfié. Cela signifiait que le pouvoir d'Altaïs touchait la métamorphose ! Et Tay une force incroyable. D'ailleurs à ce moment là, je remarquai les mêmes tatouages que nous avions au même endroit, l'avant bras droit.
Tay me dis:
- Tourne toi.
Sans comprendre je l'avais fait. Après une métamorphose Altaïs n'avait pas de vêtements sur elle... Tay lui en avait donné.
Je restais tout même interrogateur sur mes brûlures disparues. Était ce un rêve ? Non, impossible la douleur était beaucoup trop intense. Je refusais d'avoir rêvé, d'avoir surmonter cette épreuve dans un rêve. Je me demandais même si tout ce que je vivais était un rêve. Mais lorsqu'on rêve, les paysages changent constamment. Ce n'était pas le cas. J'aurais même peut-être préféré être dans un rêve quand j'y repense. J'aurais eu le contrôle de tout. Mais il faut affronter la réalité.Je leur expliquai ce qui c'était passé de notre côté. Que j'étais revenu avec Aisu, nos pouvoirs, les tatouages qui restaient un secret. Quand Altaïs prit la parole;
- Personnellement, je me suis réveillée avec Narco, oui, mais aussi avec Sam, Ayame, je les vus il y a seulement trois jours.
À ce moment là, les choses devenaient encore plus compliquées que prévu. Et Tay en rajouta:
- Moi avec Rin et Lila.
Je soupirai rien qu'a l'idée du bordel que ce serait de les retrouver et les amener à Déosse, qui était restée sous la responsabilité de Miki et Gensana. Surtout pas Narco, au secours sinon.
Il manquait donc cinq personnes avant le retour, en comptant Aisu qui ne devait pas être loin. Plus qu'à espérer que les autres ne l'étaient pas non plus.
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Les îles de Déosse: Les origines
General Fiction"On a toujours le choix, il faut juste en assumer les conséquences" Drata