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Les rayons d'un soleil d'août filtraient à travers d'épais rideaux jaunes, et colorés. Quelques tâches de soleil commencèrent à recouvrir le sol, vêtu d'un magnifique tapis blanc, sur lequel séchait un liquide vermeil, vestiges d'un massacre, d'une boucherie, qui se mélangeait à la traînée étincelante d'étoiles immaculées. La poussière,  vieille colocataire de cette pièce jonchée de souvenirs, aux couleurs joyeuses et accueillantes, se maintenaient en apesanteur.

En quelques minutes seulement, la lumière, froide et révélatrice, se balada sur le corps tiède, qui se trouvait sous une fenêtre entrouverte, d'où s'échappait un filet d'air pur. Une jeune fille gelée, s'asphyxiant, étendue sur un parterre rêches que le temps avait marqué depuis des années, cherchait les derniers souffles de vie. Le trou béant dans son estomac et les boyaux qui en sortaient lui arrachaient des gémissements rauques.

Frisk sentait encore les coups assénés. Elle souffrait, et souffrirait encore, tant qu'elle resterait submergée par cette ombre qui se tenait devant elle.

Il était revenu.

Cette seule et unique pensée lucide la tira brusquement de son état végétatif. Elle tenta d'ouvrir les yeux dans une exclamation silencieuse, tentant une dernière fois de lever un bras vers son agresseur.

De là, elle gesticula, força sa respiration. Elle le voyait très clairement, et admiraient ses griffes encore plantées en elle. Qui? Elle le savait tout aussi bien que vous. 

Ses tripes se mirent à onduler dans un vain espoir tels des serpents agonisants, s'échappant hors de son corps mourant, fuyant à toute allure. Ses yeux scrutaient le squelette qui lui faisait face. Un colosse aux reflets d'argents, que la folie avait capturé. Elle paniquait. Manquait d'air. Elle l'entendait hurlait, au dessus de sa figure. Il hurlait des mots horribles. Machinalement, elle lâcha un mot :

"Au revoir."

Mais aucun son ne sortit de ses maigres lèvres. La chose qui se trouvait là avait pourtant entendu. Un rire hideux s'échappa de son immonde faciès, enfonçant encore sa prise, remuant ses griffes dans les entrailles de Frisk.

Une main squelettique saisit la porte blanche et immaculée du fond de la pièce, dans un concert de cris horrifiés. La main était aussi grande que sa brèche. Elle ferma les yeux, et les ferma si fort, que des ombres noires entamèrent un ballet sur ses paupières closes.

Elle attendit. Et les bruits cessèrent un temps. 

Elle sentit alors un contact chaud derrière sa tête. Brûlant. Chaleureux. Une main la caressait, descendit sur son dos, tandis que l'autre frotta ses cheveux courts. Elle était pétrifiée, ne pouvait plus bouger.

Le contact devenait plus insistant, et caresses devinrent enlacements. Plus fort. Toujours plus fort.

Alors, elle sentit tout l'amour paternel se déverser en elle. Elle ouvrit les yeux. Elle le connaissait bien, maintenant. Elle observait les rivières s'écouler des yeux de Gaster.

Sa tête anguleuse portait des lunettes d'où des gouttes venaient s'écraser sur les verres. Des iris grises métalliques contenaient tout le désespoir d'un père. Sa blouse blanche était tâchée de teintes de rouges; il tenait ainsi Frisk dans ses bras. L'odeur était pestilentielle. La propre odeur de la jeune fille était pestilencielle.

- Pourquoi, Frisk... ? supplia une voix brisée de sanglots qui s'effaçait au gré des secondes.

Elle ne bougeait plus.

- Je t'avais guérie, Frisk.

Elle était immobile.

Son père bon et loyal qui l'enlaçait si fort afficha l'expression la plus triste qu'elle n'ait vu de sa vie. Une goutte de sang glissa de sa main qui lui tenait le bas du dos.

Une nouvelle brise légère souffla d'entre les barreaux, dernière brise que Frisk inspira.

- Ne me laisse pas, gémit son père adoré.

- Pardon, articula-t-elle silencieusement.

Mais il ne l'entendit pas. Alors, il dut à contre-cœur observer l'ultime expiration de sa petite fille chérie.

Elle avait dompté sa mort, et toute parcelle de vie s'extorqua de son corps en un instant. Elle s'effondra, se laissant aller dans les bras de son papa, qui fondit en larmes de plus belle. Elle était enfin libre de ce calvaire. Elle était seule, seule, libérée de son fardeau, et s'apaisant enfin après tant d'années de profond désespoir.

Gaster pleurait, encore et toujours, animé de pensées plus sombres encore que celles-ci. Frisk, en apprenant la vérité, le fait qu'elle n'était qu'une expérience, aussi aimée qu'elle le soit, avait mit fin à ses jours.

Le docteur retira précautionneusement le couteau logé dans les entrailles de la jeune fille. Sa dernière crise de démence l'avait poussée à commettre un geste impardonnable. 

Celui de quitter le monde des vivants.


Pendant longtemps, le père endeuillé ravivait un souvenir douloureux de sa fille perdue. Il avait changé de ville, changé de vie. Puis vint un jour où un jeune homme, de l'âge de sa fille disparue, croisa sa route.

- Chara est schizophrène, avait dit sa gouvernante à son attention. S'il vous plaît, prenez soin de lui.



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Schyzophrenia Syndrome [HORRORTALE Fanfiction] (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant