La peur. Elle pétrifie une personne qui avait pourtant de bons arguments a faire passer mais qui, une fois la peur installé, la personne tremble, regarde ailleurs, bouge nerveusement l'une de ses jambes. Ses bras sont croisé contre sa poitrine et aucun mots ne sort. Prise au dépourvu, la crise d'angoisse fait son apparition.Elles sont toute les deux liés et, lorsque une prend le contrôle du cerveau de la victime, celle-ci ne peut rien faire que de reculer. De se remettre dans sa bulle et d'y rester jusqu'à ce que la peur ou l'angoisse disparaisse ou deviennent supportable. La peur n'engendre pas forcément la fuite, parfois elle donne une petite dose d'adrénaline qui fait qu'on l'affronte, même si on doit y mettre toute ses forces. Mais pour moi, il n'y a pas d'adrénaline. Elle me pétrifie ou me ramène à l'intérieur de ma maison. Il faut voir ça comme si la Peur était quelque chose de collant, noirâtre et impossible à enlever. Et cette chose se propage sur mes organes, mes muscles, mes os. Mon corps entier.
La peur nourrit mon angoisse qui nourrit mon agoraphobie. On me dit tout les jours que c'est normal d'avoir peur mais qu'il fallait toujours aller outre celle-ci. Mais j'ai vécu la plupart de ma vie à avoir peur. Mes seules belles années de cours était la maternelle et le CP. Aujourd'hui, je me rend compte qu'à à peine huit ans, ma vie était merdique. Les professeurs n'y faisait pas vraiment attention mais quand on finit seule sur un banc pendant les récréations à regarder les autres s'amuser, rire de moi, me raquetter, me laisser marcher dessus. J'ai essayé d'être amie avec des tas de gens. Au début ça allait parce que la plupart des gens qui étaient en primaire avec moi, ont été en maternelle avec moi. J'ai cru pendant longtemps que je pouvais faire confiance à ces personnes que je connais depuis maintenant, une quinzaine d'années, mais aujourd'hui,seul une personne me parle. Et encore. J'ai tout perdu au fil des années.
Et j'avais peur. Peur d'être abandonnée par des personnes auquel je tenais énormément. Et maintenant que j'ai été abandonnée par ses personnes là, j'ai peur de les revoir. Peur de reprendre contact,espéré quelques choses pour finalement me refaire piétiner au sol et tomber encore un peu plus profond. J'ai peur d'être heureuse.Peur d'avoir une vie. Peur d'avoir peur. Peur d'avoir droit à une vie, un travail. Peur d'avoir une relation amoureuse, de l'aimer et d'être brisée par la suite. Peu de personnes, du moins dans mon entourage, vie bien le fait que je ne puisse pas partir. Pas même pour faire des courses, mettre la poubelle dans le conténaire ou bien aller chercher le courrier. Je vie dans une grotte aux parois sombres, un petit feu illuminant que très peu mais assez pour me réchauffer. Quelques photos sont accrocher sur l'une des parois de la grotte tandis que d'autres servent à nourrir le petit feu de fortune. Je fais des crois sur mes photos de classe lorsque je vois les visage au sourire forcer. Et ceux qui n'ont pas eut le plaisir de connaître le feutre indélébile, je regarde leur visage, j'essai de me souvenir. Me souvenir de cet année de quatrième. Me souvenir de ma peur de retourner en cours. De revoir les visages qui étaient mes amis. Les visages qui ne me jugeait pas de leur regard hautain, comme si leur vie de « populaire » était parfaite.
Finalement, je ne peux compter que sur des amis que je n'ai jamais vu dans la réalité. Ils étaient là, devant leur écran à essayer de m'offrir une vie plus belle que celle que je quittais le temps de quelque heures pour parler à ces personnes que je peux compter sur les cinq doigts d'une de mes mains. Je m'évadais. Je souriais,riais. Je n'avais plus peur. Du moins, seulement le temps que quelque heures. Le temps de quelques heures.
Quelques heures soulageante, libre, sans maladie. Quelqu'un de « normal ».
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Agoraphobia [Phase II]
Документальная прозаCela fait dix années que je vis avec l'agoraphobie. Dix longues années qui, aujourd'hui, sont de plus en plus difficiles à gérer. Si j'écris ce journal aujourd'hui, c'est pour montrer aux quelques personnes qui me liront que ce n'est pas un caprice...