Tragnar se réveilla dans le creux d'un arbre. Le soleil s'était déjà levé, et le vent bruissait doucement sur les feuilles. Une étendue d'arbres bien verts l'entourait, et non pas des arbres blancs, qui pue la mort et bougent sombrement la nuit. Il reprit ses esprits, lentement.Il se souvenait. Les morts qui le poursuivaient ne pouvaient pas aller plus loin, mais la raison, il n'en savait rien. Il marcha sur la route, et croisa une auberge. Le gérant, un vieil homme barbu, l'accueillit avec un grand cri de joie. « Enfin ! Un client ! Mais... Vous êtes un soldat ?
-Euh... Oui...
-Ce... Cela veut dire que vous êtes plusieurs !
-Non... Mes compagnons... sont... sont... mort.
L'aubergiste se gratta la barbe puis lui indiqua une chambre. Tragnar sortit unécu d'or et le lui donna. Le vieil homme, émerveillé, lui offrit la plus grandechambre, étant donné qu'il n'y avait personne, et un repas bien chaud arrosé devin. Après s'être repu, Tragnar monta à sa chambre et se coucha habillé. Il tenta de trouver le sommeil, sansrésultat. Le mort revenait sans cesse dans son esprit, tant et si bien qu'il rêvaque le cadavre le déchiquetait, lui plantait ses dents acérés dans la peau, luiarrachait les intestins...
Il se réveilla en sursaut. Le soleil s'était levé. Il se leva, reprit sesesprits et décida de partir. Il descendit les marches grinçantes, atteint laporte en bois et l'ouvrit. L'aubergiste, le voyant partir, s'écria : « Attendez !Vous ne pouvez pas partir maintenant ! Laissez mois au moins vous donnerdes provisions ! » Tragnar accepta d'un hochement de tête. L'aubergistelui donna un âne ainsi que des légumes et du vin. Le voyageur le remercia puispartit. Il ne savait pas où il était, mais il devrait surement avancer vers lesud pour atteindre Kingdomsea. La route était presque déserte, et il y avaitbeaucoup de crevasses. Il croisa un prêtre qui priait tout en marchant. Il fonce droit vers l'auberge. C'est le vieilhomme qui va être content. Quand le religieux vit le soldat, il s'écria :« Ah ! Quelqu'un ! Ou sommes nous, mon cher ?
Tragnar répondit : A première vue, nous sommes sur une route. Mais dans ladirection ou vous allez, c'est la mortqui vous attend, dans la mienne, c'est la sécurité. Du moins je l'espère. Le prêtrehésita : Euh... Mais où sommes-nous exactement ?
-Je n'en sais rien.
-Ah... rassurant. »
Tragnar continua sa route. Il ignorait que le chemin avait été aussi long à l'aller.Après tout le royaume est grand, très grand. Il reconnut soudain un village qu'ilavait croisé. Mais ce village était... vide. Les toits étaient consumés, et descadavres étaient recroquevillés dans les rues. Un groupe de cinq hommes s'avança,habillés en peaux de bêtes et armés de haches et de piques. Tragnar portainstinctivement sa main à son fourreau. Il sortit son épée et chargea.
VOUS LISEZ
La prison des ténèbres
AksiLe seigneur du royaume meurt. Les demandes de trône affluent. Les meurtres aussi. Une grande menace pèse sur le monde. Une force ancienne se réveille. Quel choix vont-ils faire ? Trahir, ou être dévoué ? Respecter ses valeurs, ou survivre ? Tuer, o...