Maladivement Séduisant

CHAPITRE 79

ELLIE

Je lâche un soupir de soulagement lorsque la porte s'ouvre sur Angeline qui m'accueille à bras ouvert.

« Entre Ellie, je ne savais pas qu'il faisait aussi froid dehors. » Me conseille-t-il en se penchant pour jeter un œil sur les alentours.

Je ne me fais pas prier et me glisse à l'intérieur.

J'ai beau considéré Gaspard comme quelqu'un de très avenant, je suis assez surprise de constater que c'est la première fois que je vois l'endroit où il vit. J'admets que c'est assez contradictoire quand on se remémore le fait que je le fuyais littéralement au début de l'année mais il a toujours été très ouvert et je ne pensais pas honnêtement que cela prendrait autant de temps pour lui à m'ouvrir les portes de son appartement.

Enfin bon je m'égare, je suis bien trop heureuse par la tournure qu'a prise cette journée pour m'embrouiller avec ce genre de pensées.

Quand on parle du loup...

Gaspard arrive dans le salon et me fait un grand sourire.

« —Ne fais pas attention au bordel. » Me dit-il en m'attrapant par le bras pour me conduire vers le canapé.

Je balaie rapidement la pièce du regard et manque de lui rire au nez en constatant que sa vision du bordel et bien différente de la mienne mais je m'abstiens.

Angeline s'installe à ma gauche et Gaspard à ma droite ce qui me donne l'impression d'être encerclée.

Je me racle la gorge et ils semblent s'en rendre compte.

Gaspard se relève tout en attrapant mon manteau que je lui tends avant de marmonner qu'il va préparer des chocolats chauds.

Je me tourne alors vers Angeline qui semble aux anges. Lorsque je suis avec eux, j'ai tendance à oublier que nous n'avons que 21 ans. Ils semblent si projeter dans le futur, ils sont fiancés, partagent le même appartement et semble être tout simplement en paix avec eux-mêmes.

Quand je compare ma vie à la leur, je ne peux m'empêcher de ressentir un pic de jalousie qui s'estompe rapidement lorsqu'Angeline prend la parole.

« —Ca fait si longtemps qu'on ne s'est pas vu. » Me dit-elle sincèrement heureuse de me voir.

Je hoche la tête. La situation a tellement changé depuis que je l'ai vu. Je me rappelle, j'étais si déboussolée à l'époque. Je ne savais pas sur quel pied dansé avec Lowell. Si l'on m'avait dit qu'il serait libre et qu'il dormirait dans mon lit, j'aurais ri, oui, simplement ri. Ca semble si lointain, et pourtant cela fait à peine deux mois que tout cela est arrivé.

J'ai tendance à regretter le confort de ma vie passée, celle où je n'avais aucune surprise mais je ne peux nier que d'avoir Lowell dans ma vie rend les choses beaucoup plus vivantes. C'est comme si j'étais sous apnée et que je parviens enfin à respirer maintenant qu'il est à mes côtés.

« —Alors, tu as finalement réussi à conquérir le cœur de... » Reprend-t-elle, un sourire aux lèvres.

« —De Lowell. » Complété-je en essayant de retenir ce sourire qui apparait dès que je parle de lui.

« —Oui, je ne sais pas si Gaspard t'avait expliqué la situation mais... » Commencé-je et elle acquiesce pour me signaler qu'elle est au courant.

« —Eh bien, il est libre désormais et nous vivons ensemble. » Annoncé-je d'une voix forte, fière comme un paon qui se pavane. J'ai conscience d'être légèrement arrogante mais c'est si satisfaisant pour une fois d'annoncer une nouvelle qui est une bonne chose.