Dans la voiture qui me ramène chez moi je n'arrive pas à dormir, je croule sous la fatigue depuis l'accouchement mais je ne peux pas et ne veux pas détacher les yeux de cette petite boule de chair rose emmitouflée dans des couvertures.
J'observe sa petite bouille endormie et souri toute seul en remarquant qu'un filet de bave s'écoule de sa petite bouche entrouverte. Je caressa alors sa petite main potelée qui serrait mon doigt comme une bouée de secoure. Je l'aime tellement, non ce n'est pas de l'amour, c'est de l'adoration, une adoration sans faille et sans limite.
Arrivés à la maison je le couchai dans notre lit avec mille précautions et envoyais mon mari dormir dans la chambre d'amis. Seul moi peut le protéger. Je restais à le surveiller toute la nuit, le protégant des dangers du monde.
Je fis ça pendant un mois. Mon mari me disait de me reposer, de le laisser s'occuper du bébé mais je refusa. Je sombrai dans la folie, un soir, je me regardais dans le miroir et vis une folle les yeux injectés de sang et l'air cruel, un rire m'échappa.
Mais bien sur ! Le monde est fou, il est dangereux et inhumain, il faut protéger mon enfant de ça. Je m'approchai du lit ou il dormais et le pris doucement dans mes bras, il se réveilla et les yeux plein d'amour tendis ses bras vers moi. Je le serrais tendrement et murmura " bonne nuit". Alors je reposais le petit corps sans vie et partis.
