Les ailes de la Délivrance

Chapitre II - Suite - ELLE

ELLE

On arrive devant l'entrée du Brume Café. Ce bar que je ne connais trop bien pour y avoir passer de belles et longue nuit de cassage de crâne, mais il est loin d'être mon lieu de prédiction. Petit, étroit, mal odorant, on s'y retrouve très vite serrer et cela en devient vite une horreur. Les gens vous collent, des hommes à vous faire vomir profitant que l'endroit soit bondé pour vous mettre la main au cul. Non ce lieu n'est plus fréquentable aux alentours de minuit.

Je finis ma cigarette en attendant que Monsieur termine de pianoter sur son téléphone quand j'entends qu'une voix grave m'interpelait dans mon dos :

— Bah alors ma jolie, tu es toujours en vie ? Ça fait un moment que je ne t'ai pas vu dans le coin ?

Me retournant, je lui sors mon plus beau sourire et d'une voix enjouée je lui réponds :

— Bah non Aldo, comme tu vois je suis toujours belle et bien vivante. J'ai juste fait une petite pause, histoire de me ressourcer. Mais je dois bien t'avouer que tes beaux bras m'ont manqué.

— En tout cas tu es toujours aussi ravissante.

Il me lance un clin d'œil et avant de m'ouvrir la porte, me demande :

— C'est ta compagnie de ce soir ?

Je me retourne et constate qu'il est en pleine conversation avec un groupe de mec. Voyant ma non réponse, le videur enchaîne :

— Non pas que je porte un jugement à ta façon de vivre, car ceci ne me regarde pas mais si c'est bien cela, j'aimerai que tu sois vigilante. Fait attention à lui, ce n'est pas un enfant de cœur. Il a une réputation qui commence à bien faire parler de lui et pas flatteur si tu comprends ce que je veux dire ?

Prenant note de cette révélation, je reste muette. Non pas que je doute de sa sincérité, Aldo n'est du genre à mettre la merde entre les clients.

— Ne t'inquiète pas c'est juste pour ce soir, je veux juste prendre le large. J'ai besoin d'évacué plus que les autres jours. Et puis tu me connais cela n'est seulement que pour quelques heures. Pas de sentiments, pas d'attache, juste du bon temps.

Il se penche sur moi et me souffle à l'oreille :

— Cela ne s'arrange pas ?

Pour réponse je lui fais un un mouvement de tête négatif. Mon sourire s'évapore et mes pensées se mettent à voguer au loin.

— Allez ma belle, courage. Surtout fais attention à toi.

— Oui, oui Monsieur le gros nounours promis !

Je me hisse sur la pointe des pieds, - oui parce que du haut de mes un mètre cinquante-six, je suis loin d'égaler ses un mètre quatre-vingt-dix- pour lui déposer un léger baisé sur sa joue froide.

Mon beau brin se fait enfin l'obligeance de me rejoindre, s'excuse, sert la main du videur et nous entrons dans l'antre de la débauche !

L'endroit est étroit, sombre, animée par des jeux de lumières rouge et vertes. La musique est un chouya trop fort, ce qui veut dire qu'il va falloir se la jouer serrer pour me faire entendre, ce qui est loin de me déplaire. En face de moi adossé au mur, un groupe d'étudiantes sont assises sur une banquette autour d'un sceau de glace tenant bien au frais une bouteille de ce liquide rendant les gens plus joyeux, plus festifs. Nous avançons au fond du bar, pour nous rendre dans un renforcement plus intime, pouvant accueillir pas plus d'une dizaine de personnes. Je remarque qu'un homme y est déjà installé. Quand il nous remarque, il se lève et assène une accolade à mon mec du soir. Me détaille de haut en bas et de bas en haut, regarde son pote et lui tire un de ce sourire messager, celui qui n'ont pas besoin de mots pour se faire comprendre.