Chapitre 1

26 4 10
                                    



-Alice on va être en retard , il est presque 17 heures!

Je grognais sous mes couverture, mon dieu comment peut il faire aussi froid alors que nous sommes en mai. Ah oui, c'est vrai je suis en Angleterre, j'ai quitté mon pays natal il y a maintenant un mois.

Cette pensée m'arrache un soupir, le soleil qui vous brûle la peau, les gens qui crient, les après-midi à paresser, et le chant des vagues me manquent, ma vie d'avant me manque parfois. Je suis partie dans l'espoir de me reconstruire une vie décente, de recommencer à zéro, mais pendant ce temps c'est plutôt un échec. Soudain une vive lumière m'aveugle.

-Alice, tu dors encore! Tu vois devoir trouver une sacrée excuse pour Raphaël, c'est la troisième fois que nous sommes en retard cette semaine.

-Je lui dirai que tu m'a retenue en otage pour avoir osé trahie les codes de la mode en portant mon «horrible pull de grand-mère».

Les yeux encore à moitié clos je l'entends rire.

-Le pire c'est que ça aurait pu être vrai, mais je tiens trop à ton avenir pour ça . Alors sors de ce lit et va bosser. Sinon je t'oblige à porter des talons jusqu'à la fin de ta vie.

-Tu es un monstre sadique Chlo.

-Peut-être, mais je suis un monstre vachement mignon quand même! Elle se lève et avant qu'elle ne disparaisse de ma chambre elle se retourne, un sourire satisfait sur les lèvres.

-Je t'attends dans la cuisine, si tu n'es pas là dans dix minutes, lavée et coiffée, je te promets que je pars sans toi. Oh et arrête de m'appeler Chlo, je déteste ce surnom.

Pour toute réponse je lui balance mon oreiller. Elle l'esquive avec facilité et me laisse seule face à mon retard. Comment veut-elle que je me prépare en dix minutes, on doit avoir une notion du temps totalement différente. J'adore Chloé, et cela fait maintenant six mois que nous vivons en colocation.Pour être franc les débuts ont été...catastrophiques. Je pensais qu'avec tous ces habits de marque, son air hautain, et ses manières de princesse, Chloé était une petite fille à papa .Et avec mon regard froid, mon caractère exécrable, qui était surtout dù au mal du pays, et le peu de mots que je lui accordais, Chloé pensait que j'étais une gamine associable, et droguée qui détestait la vie.

Puis un soir nous nous sommes disputées, et après quelques assiettes brisées et un bon nombre d'insultes que je n'oserais vous répéter, nous nous sommes mises à pleurer, toutes les deux. En y repensant le spectacle devait vraiment être étrange. Enfin , après cette...histoire, nous avons eu la merveilleuse idée de boire, et oui tout le monde sait que les barrières se brisent avec l'alcool. Alors j'ai confié à Chloé que mon père était mort, que ma mère ne l'avait pas supporté et qu'elle avait sombré dans l'auto destruction, quelque mois après elle mourrait d'une overdose. Quand mon père est mort je n'ai pas pleuré, je le détestais. Il était infect avec moi et ma mère, heureusement il n'a jamais osé lever la main sur elle, il ne s'occupait pas de nous, il disparaissait parfois pendant des jours sans nous donner de nouvelles, il ramenait des filles à la maison, il trempé dans des affaires louches, mais elle fermait les yeux, elle ne disait jamais rien. Alors quand il est mort j'ai eu honte, j'ai eu honte de ressentir de la joie au fond de moi, et je pensais que ma mère aussi le ressentait, je pensais qu'elle allait enfin pouvoir avoir une vie heureuse, alors je ne me suis pas méfiée, je ne me serais jamais doutais qu'elle avait aimée, et que cet amour la détruirait. Comme une idiote je ne l'avais pas vu venir, j'avais un magnifique appartement, je faisais de grandes études, j'étais presque heureuse,puis elle est morte. Alors j'ai décidé de tout quitter, nouveau pays, nouveau travail, nouveaux amis, nouvelle vie.

Je crois que Chloé était aussi brisée que moi, sa mère est partie avec un autre homme quand elle avait onze ans, et à ses vingts ans son père l'a mis dehors. Juste parce qu'elle aimait les filles. Elle s'est retrouvée à la rue avec jute sa valise et sa peine. Sa confiance en elle était détruite et elle a longtemps culpabilisé. Elle s'est vu comme une erreur pendant des mois, pensant qu'elle avait tord et que quelque chose clochait chez elle. J'ai encore du mal à croire que des parents puissent mettre leurs propres enfants dehors pour ça ou que gens ne tolèrent pas l'amour, mais bon l'humanité n'est pas faites que de bonnes personnes, sinon les licornes existeraient et le ciel serait toujours bleu. Enfin tout ça pour vous dire qu'aujourd'hui Chloé et moi sommes inséparables, on est certes totalement opposée au niveau de notre caractère, mais on s'est battues ensemble pour survivre, je crois qu'elle est la seule amie que j'ai, non en fait on est plus que des amies, on est une famille.

C'est perdue dans ces souvenirs que je me rends à la cuisine, il est 17h02 j'ai mis neuf minutes pour me préparer, je suis trop forte. En arrivant je la vois s'agiter dans tous les sens. Quand elle m"aperçoit elle se rue sur moi en hurlant.

-Alice c'est horrible, je vais mourir, mon dieu comment je vais faire !

-Hein quoi ?Je la vois continuer à fouiller les placards, elle commence vraiment à m'inquiéter

-Hé Chloé qu'est ce qui passe ?

-Il... Non c'est trop horrible j'y survivrai pas.

-Quoi ?

-Il y a plus de café Alice, comment je fais moi !

Je mets quelques secondes avant de comprendre sa phrase.

-Tu as mis le cuisine dans un tel état pour du café ? Tu m'as fais peur Chlo !

Elle me regarde avec une moue boudeuse, elle ressemble à un gamin coupable qu'on a prit la main dans le sac, elle sait que c'est mon point faible ,je ne peux pas lui en vouloir avec cette bouille.

-Écoute, il faut que j'aille bosser et toi aussi on est déjà en retard...

-Je sais mais je...

Je lui coupe la parole, et lui lance un sourire complice.

-Donc on pourra s'arrêter en chemin pour s'acheter un café, Raphaël nous en voudra autant qu'on est cinq ou dix minutes de retard de toute façon.

Je vois ses yeux s'illuminaient, ah elle et son café, quelle grande histoire d'amour.

-Alice tu es géniale , je t'adore !

-Je sais, je sais, je suis parfaite.

-Ne prends pas trop la grosse tête non plus, ça ne te va pas.

Je lève les yeux au ciel et attrape les clefs sur la banque quand je sens qu'on m'arrache mon précieux des mains.

-C'est moi qui conduis, tu n'as dormis que trois heures, et je suis trop jeune pour mourir.

Je lève les yeux au ciel, mon boulot ne me permet de beaucoup dormir c'est vrai. Je travaille dans un bar, et j'aime beaucoup ce boulot, j'adore les ambiances qui se dégagent de ce lieu, il y a de la vie et j'ai besoin de ça . Mais les horaires sont compliquées, je travaille souvent le soir tard, et il m'arrive d'enchaîner avec une journée, sans dormir. Chloé, elle ne travaille là-bas qu'à mi temps, sa mère lui envoie de l'argent tous les mois, au début elle l'a refusé, mais elle a très vite changé d'avis, la vie est chère en Angleterre.

J'attrape un gâteau avant de partir, on est samedi la soirée va être longue.

N'oublie pas de respirerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant