Chapitre 26 : Travail (al)cool-lectif

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Ma première pensée ce matin en me réveillant a été pour ma tête. J'avais la bouche pâteuse, les yeux gonflés à cause de la fatigue et j'avais besoin de prendre une douche pour remettre mes idées en place à cause du petit mal de tête dû à la consommation un peu excessive d'alcool.
Une fois passé sous l'eau chaude, je fus capable de penser à nouveau correctement.

Et merde. Qu'elle idée j'ai eu d'inviter Matt et John pour venir faire l'exposé à la maison !
Re merde. Le muet fait partie de notre groupe et je crois qu'il ne sait pas où j'habite. Ni même s'il se souvient qu'il doit venir bosser avec nous. Quoique. J'ai pas trop envie de revoir sa tête avec le cadeau qu'il m'a offert hier. De la crème d'autobronzant ? Sérieusement ? C'était quoi le message ? Que j'étais dégueulasse à voir ?

Je jette un coup d'oeil dans le miroir et mon assurance en prend un coup.
Ok. Mais là c'est pas du jeu parce que j'ai un peu la gueule de bois. Je ne suis pas aussi blanc d'habitude, si ? J'ai pas non plus ces grosses cernes. Non, ça c'est juste parce que je me suis couché plus tard à cause de la fête de mon faux-anniversaire. Pas vrai ?

Je fronce les sourcils et secoue la tête, ce qui fait presque hurler mon cerveau de douleur. Décidément, il ne s'est pas remis de le veille celui-là.
Suite à l'appel de détresse de ma boîte crânienne, je décide d'aller prendre un comprimé pour faire passer mon mal de tête et ajoute dans mon frigo personnel quelques bières que j'avais achetées avant la venue d'April à la maison.
Je sais, c'est con mais je veux pas passer pour un mec fragile devant les mecs tout à l'heure alors, même si je sens que mon cerveau va me le faire regretter plus tard en me frappant à coups de massue dans le crâne pour me traiter d'imbécile et d'irresponsable, je prends le risque.

Voilà bien une heure que nous sommes tous les trois dans ma chambre. Je suis assis sur une chaise à l'envers, les bras posés sur le dossier. Matt est allongé par terre en train de jouer avec un élastique et John fait semblant d'être studieux avec un stylo dans la main, assis près du bureau. Nous n'avons presque rien écrit encore, seulement une quinzaine de lignes se suivent sur une feuille à carreaux en guise d'introduction. Mouais. J'ai connu plus productif.
Et même si je sais que sa présence ne changerait quasi rien, je ressens une certaine colère envers celui qui manque à l'appel.

- Vous pensez qu'il va se ramener..., je fais semblant de réfléchir sans vraiment savoir pourquoi et prends un air blasé, je sais plus comment il s'appelle. Mais, ce glandeur-là?

Matt et John s'échangent en regard, presque complice. Ça me fait presque peur.

- Si tu parles de Michael, oui il va venir, m'affirme John l'air amusé.

- Il va pas prendre le risque de se faire tabasser par toi en ne venant pas tu sais. Il est pas très intelligent mais quand même ! S'esclaffe Matt.

Je me sens offusqué pour je ne sais quelle raison et tente donc de changer de sujet.

- Bon, en attendant ce travail va pas se faire tout seul. Alors si vous ne voulez pas que je vous botte les fesses parce qu'on a une sale note, vous feriez mieux de vous y mettre ! Dis-je en rigolant.

Quelques minutes plus tard, un bruit suspect me parvient jusqu'aux oreilles.

- Vous avez entendu les gars ?

Ils me regardent tous les deux d'un air surpris.

- Non, rien.

J'hausse les épaules et nous nous remettons au travail.
Mais l'instant d'après j'entends de nouveau quelque chose. Ce n'est quand même pas mes parents, si ? Ou alors la femme de ménage ? Pourtant je l'avais prévenu de ne pas venir aujourd'hui. Je réfléchis jusqu'à ce que le son d'une porte qui se referme résonne.

Lonely is so lonely aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant