But everything you say, baby I'm on my knee

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Au moment où elle devait se rendre à l’aéroport pour rentrer à Londres après un long tournage qui l’avait obligée à se donner jusqu’à l’épuisement, elle eut un déclic, une révélation inattendue pouvant paraître incongrue. Et si finalement, elle ne retournait pas là-bas ? Et si finalement, elle faisait ce qu'elle avait envie de faire ? Parce que non, elle n’avait pas envie de retrouver les mêmes visages, les mêmes lieux, les mêmes ressentiments désagréables dès que quelqu’un oublie son existence, dès que quelqu’un la met de côté, dès que quelqu'un la dénigre. 

Et ça arrivait souvent. 

Toute seule, elle n’avait pas ses problèmes, et toute seule, personne ne pouvait lui infligeait une telle douleur. 

C’est ainsi que le lendemain, elle se retrouva dans une chambre modeste d’un hôtel trouvé en urgence. Contrairement à l’île qu’elle venait de quitter, l’hiver se faisait bien sentir ici et un petit sourire se dessina sur son visage quand elle se dirigea vers la fenêtre. Peut-être que finalement, il lui fallait juste quelques jours de repos où elle pouvait réfléchir. 

Sa queue de cheval était tellement faite haute, que quelques-uns de ses cheveux retombaient sur son visage. Ses doigts de pieds étaient frigorifiés, elle avait des frissons pleins de dos, ses yeux étaient encore gonflés du sommeil auquel elle venait juste de s’extirper, et en cette journée hivernale, tout ce qu’elle souhaitait, c’était oublier. 

Elle regardait les flocons s’entasser dans l’allée centrale, en bas, en tenant fermement dans ses mains les pans de son gilet qui la gardaient quelque peu au chaud. Ses paupières se fermèrent lourdement, et, plongée dans un demi-sommeil, elle s’imaginait la vie qu’elle aurait eue aujourd’hui, si les choses s’étaient passées différemment. 

imagination

I/ France, Paris, 2012. ♫

Elle se réveilla, un minime sourire au coin des lèvres en voyant de la neige recouvrir toute la verdure extérieure. Personne n’était à côté d’elle, mais la chaleur ambiante et l’odeur de café présente laissait penser que quelqu’un s’était réveillé avant elle. 

Sans se ménager ou émerger, elle se leva rapidement, son sourire s’étirant de plus en plus. Elle ouvrit la porte, et arriva dans la pièce principale de son petit appartement. Elle traversa le salon en ramassant le t-shirt masculin qui jonchait le sol. Et en arrivant dans la cuisine, la caféine chatouillant de plus en plus ses narines, elle le trouva dos à elle. 

Désormais, son sourire était indélébile. 

Sur la pointe des pieds, June s’approcha de lui, jusqu’à entourer ses bras autour de son torse, en déposant doucement son menton sur le haut de l’épaule du jeune homme. Il eut un petit sursaut, mais ne bougea pas plus. 

-Bonjour, lança-t-il joyeusement avec un accent à couper au couteau. 

Il se retourna vers elle, une spatule dans la main. Puis, une pointe de bonheur s’empreignit autour de la jeune femme, s’entourant chaleureusement de son cœur, à son échine, jusqu’à ses joues qui devinrent un peu plus rouges que d’habitude.

Wild Souls 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant