Les ailes de la Délivrance

Chapitre II - Suite - LUI -

LUI

Tatiana m'a harcelé toute la soirée. Elle me la fait encore à la Barbie « Bébé, excuse-moi je ne voulais pas que l'on se prenne la tête... Tu me manques... Viens me chercher... et Blabla... » Heureusement qu'elle n'a pas le permis et que ses parents habitent en pleine campagne à 20 min de la ville. Je l'ai convaincu que je passerai la prendre demain et qu'elle en profite de cette nuit au calme pour réfléchir. La pauvre quand elle se rendra compte que je ne viendrai jamais et que je serai inscrit sur la liste des portés disparu. Enfin ce qui compte c'est que j'ai réussi à la garder loin de l'apparte pour ce soir. Cela aurait été désobligeant de passer à l'acte dans ma caisse. Un événement comme celui-ci, se doit de se dérouler dans un endroit digne de ce nom et non un coup à la va vite dans ma caisse. Un rendez-vous inoubliable, pour un avenir remarquable !

J'étais soulagé jusqu'à ce que je les attrape tous les deux, en plein milieu de la piste de danse bien trop proche de l'un de l'autre.

— Ça va ? Je ne vous dérange pas ? Faite comme si je n'étais pas là.

Surprise et l'air confuse Sybille ne m'adresse aucun regard et prend la direction de la sortie. Je me tourne vers mon acolyte et l'empoigne de rage par le col.

— Mec tu joues à quoi ? Tu me connais non ? Ce qui est à moi n'est pas à toi. Elle m'appartient pour la nuit, après si le cœur t'enchante tu pourras la baiser autant que tu veux, ok? Maintenant je te conseille de déguerpir avant que je te réduise en bouillie. Est-ce que tu m'as compris ?

— Tu es le diable incarné !

Le Foudroyant du regard, je le lâche, lui remet sa chemise en place et sans que je m'y attende il m'attrape par le poignet, fais un pas vers moi et fini par me dire :

— Ne t'avise plus de poser tes sales pates sur moi !

Sa peau est devient rougeâtre, ses yeux se transforment en un amas d'éclairs comme si une tempête se préparait à éclater. D'un mouvement de recul, je me défais de son empoigne et une soudaine illumination me vient à l'esprit. Ce sont là, les signes permettant de distinguer que tout comme moi il n'est pas comme vous.

Comme dans un combat des mortels, je sens tout mon être se transformer en une boule de feu géante. Mes veines se durcissent et me brûle telle une coulée de lave. Mes pupilles se chargent de flammes, celles provenant des entrailles de l'enfer, chargeant mon adversaire de vision d'horreur. Le voyant tangué, je lui lance un sourire satanique et m'efforce de reprendre une apparence dite humaine. Quelques secondes lui suffisent pour prendre ses jambes à son cou et partir de ce trou à rat.

Le temps pour moi de m'éclaircir les idées, et je passe à notre table pour m'enfiler un dernier remontant avant de la rejoindre, elle. Elle qui me donne tant de file à retordre. Elle, qui sans le savoir porte sur ses épaules la lourde tâche d'assurer mon avenir, celui qui fera de moi votre pire cauchemar.

Je pousse la porte, cherche Sybille du regard et l'aperçois adossée contre la rembarde, une cigarette à la main, tremblante de froid. Il faut que je me la joue doux et charmeur, encore, et oui encore ! Tout le contraire de ce qui me définis, paraître détendu et gentleman ne font pas partie de mes attribues. Non moi je suis plutôt brutale, sans pitié et j'aime que l'on m'obéisse, que l'on s'agenouille à mes pieds. Là d'où je viens, je n'ai nul besoin de faire autant de cinéma pour obtenir ce que je veux, il me suffit d'un geste, d'un mot pour que l'on satisfasse mes moindres désirs. Ici je suis obligé de me cacher sous une apparence ennuyeuse à mourir pour que mon identité ne soit dévoilée. Ainsi je me dois d'être vigilant avec le comportement que je d'adopte car je suis sur une corde raide. Si je ne parviens pas à mon but, je ne serais pas promu, ma place sera destinée à un autre que moi et il en est strictement hors de question. Ce titre me revient de droit, ainsi qu'une armée de soldats prêt à se battre en mon honneur ! Dans cette guerre qui s'apprête à éclater, une vengeance personnelle s'en est mêlée. Comme vous pouvez vous en douter, il y a bien longtemps que je m'y prépare, et ma rage de vaincre ne fait que s'accroître tant la soif d'une victoire écrasante m'habite. Vous vous demandez sûrement pourquoi je manigance tout ceci, et l'importance de son impact ?