Un parc.
Un espace encastré entre divers bâtiments composés d'un nombre presque infini d'étages. Un carré qui laisse entrevoir un bout de ciel, aussi petit qu'un timbre. Du gazon, un rectangle de sable où quelques enfants glissent sur le vieux toboggan et se balancent.
Un seul banc.
Le viel homme s'y assoit, jetant de miettes aux pigeons qui semblent se reproduire par milliers dans cette partie de la ville. Ils devaient aimer les hautes altitudes des gris immeubles.
Le viel homme est souvent seul, parfois rejoint par un parent épuisé qui veille sur sa progéniture.
Étrangement, personne ne lui adresse la parole, si ce n'est le policier qui fait sa ronde routinière. Et encore, il s'agit d'une salutation de courtoisie, souvent un seul hochement de tête avant de poursuivre son chemin.
Le chat errant.
Il guette l'occasion qui lui permettra de se remplir le ventre. L'heure à laquelle l'ancien s'installe sur le banc, attirant les volées de pigeons lui parait opportune.
Le viel homme.
Il ne sait pas comment se conduire envers le félin. D'un côté, il se dit que la loi de la nature lui dicte que ses oiseaux doivent bien mourir à un moment. Comme lui, dans un futur proche, comme le chat qui semble aussi vieux que lui, aussi malade. Mais il les aimes ses bêtes...
Le jour suivant.
Il a pris de la pâté pour chat et repars chez lui avec le félin ronronnant dans ses bras.
