Ma Bohème T2

Chapitre 28 : Quand le passé s'amuse à jouer au boomerang

Moi : Arrêtez vous, s'il vous plaît. J'aimerai descendre.

Le chauffeur du taxi stoppe alors son véhicule afin de me laisser sortir.

Mika :(attrapant mon poignet) Louise ?

Moi : J'ai besoin de prendre l'air. Je vais rentrer à pieds.

Mika: Je viens...

Moi : (le coupant) Vraiment, je... J'ai besoin d'être seule.

Mika: (me laissant partir) Très bien. Je t'attends à l'appartement, il faut absolument qu'on discute.

Qu'on discute, oui, non, je ne sais pas ce qu'il nous faut réellement. Je lui offre un "oui" pour lui faire plaisir. Avant de tourner les talons pour partir vagabonder dans les grandes avenues parisiennes, respirer cet air encore humide des pluies de ce matin. Je marche sans vraiment savoir où je vais, sans réel but. Je ne sais pas ou va nous mener cette conversation et entre nous je n'ai pas du tout envie de l'entamer. Ce matin je me suis rendue à ce fameux rendez-vous avec le docteur Morrison. Jusqu'à la dernière minute Mika a tenu à m'accompagner. Il veut prouver qu'il sera présent à chaque instant. Après tout quand on y réfléchit c'est un peu son rôle. Nous faisons désormais partis de ce que les gens appellent communément  "un couple". Et comme il aime si bien le sous-entendre nous sommes "une équipe" qui doit se soutenir au quotidien. Sauf que là, je ne peux m'en vouloir qu'à moi seule, seulement et uniquement à moi. Pourquoi je suis tombée dans ce cercle vicieux plus jeune ! Pourquoi ai-je été si bête et si naïve ! Même plusieurs années après je subis toujours les conséquences de cette maudite maladie qu'est l'anorexie ! Ce mot ne sortira jamais de mes lèvres, j'ai comme un blocage. Je n'arrive à en parler à personne en dehors de mon frère jumeau et de ma mère. Je crois... Je crois que j'ai honte de ma faiblesse. Malgré toute ma bonne volonté pour l'oublier. Elle finit par réapparaître et détruire ce que j'essaie de construire. Si seulement, je n'avais pas rencontré ce Matthieu rien de tout cela ne serait arrivé. Je n'avais peut être pas beaucoup d'amis au lycée voir aucuns, j'aurais du me contenter de la présence de Jérémy. J'ai fait la connaissance de Matthieu un soir après l'un de mes cours de dessins où ma mère m'avait inscrite,lorsque je suis entrée en seconde. Il était venu chercher son petit frère. De suite ça avait été ce qu'on appel le "coup de foudre" pour chacun. Enfin c'est ce que je croyais. Très rapidement on a commencé à se voir après les cours du lycée. Il se trouvait que le sien n'était qu'à quelques minutes du mien. Puis lorsqu'il venait chercher son petit frère. On se voyait aussi le week-end avec la couverture de Jérémy et ses soirées.  Et puis un jour durant mon année de première patatra ! Il m'annonce qu'il doit déménager et suivre ses parents dans le sud de la France. Je vois la dernière année de ma vie disparaître en un claquement de doigt. Mais comme tout bons amoureux que nous étions, nous nous sommes promis que la distance ne détruirait pas notre amour. Je lui ai donc fait mes adieux dans un merveilleux bain de larmes, similaire à ceux de ces magnifiques séparations comme dans ces films en noirs et blancs. Mais le truc c'est qu'on s'est jamais retrouvé et c'est à ce moment qu'a commencer ma descende aux enfers à petit feu. Deux petits mois après notre séparation géographique, je reçois une notification sur Facebook qui m'annonce qu'il venait de se mettre en couple. Alors que deux jours avant au soir il me prônait encore de magnifique vers d'amour. Je pense que à partir de cet instant que tout à chamboulé, je voulais faire disparaître cette tristesse et cette sensation qu'un quelque chose s'était brisé en moi, pour faire simple un énorme mal être. En larme ce même soir et seule à la maison, je me suis dirigée vers les toilettes et j'ai eu ce geste...  Au même moment mon téléphone vibre, ce qui me sortir de ma torpeur quelques secondes.

Message de ma ballerine :

Louise, s'il te plaît rentre. Nous devons parler au plus vite. Je ne bougerai pas tant que je ne t'aurai pas vu...
Je t'aime.