Chapitre 5

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« Alors, que dit ce fameux carnet ? »

Commença Neav en pointant du doigt le cahier à la couverture en cuir sombre posé sur la table basse. Lui et Ayana venaient de s'assoir sur le canapé de la pièce.

« J'ai eu un peu de mal à lire, malgré la beauté des boucles fines, l'écriture était presque illisible, trop petite et trop serrée.
- Ça ressemble bien à mon grand-père tout ça, c'est d'ailleurs pour ça que je n'ai pas du tout réussi à le relire.
- En tout cas le journal appartient à un certain Yvan, ton grand-père s'appelait comment ?
- Je crois qu'il se nommait bien Yvan mais nous, ses petits-enfants, nous l'avons toujours appelé Papy Yv, ça le faisait rire. »

Ajouta le jeune garçon en laissant échapper un léger gloussement. Ayana se mit à sourire, elle était heureuse de voir son ami comme ça. Neav se reprit et dit :

« Et sinon, quest ce que tu as réussi à en tirer ?
- Je vais te raconter tous ce que j'ai pu comprendre.»

***

Journal du grand-père :

Préface (page 2) :

Journal dYvan Carien.
Toute personne trouvant ce livre est priée de le rendre d'urgence à son propriétaire.
Tout ce qui est dit dans ce journal est purement vrai. Il fallait absolument que je parle à quelqu'un de ces étranges phénomènes, cependant personne ne me croira et tous me prendront pour un fou, c'est pourquoi j'écris ici. De plus, si quelque chose m'arrivait, il y aura toujours une trace de toute cette histoire.

Page 3 :

Je rentre chez moi, un tableau à la main après mon cours d'art plastique. Le professeur nous a donné un nouvel exercice aujourd'hui : nous devions peindre la toile dune bâtisse du XVIIIème siècle, et ses jardins. N'ayant pas fini le tableau, j'avais décidé de le ramener chez moi. En rentrant dans la maison, je l'avais directement posé dans ma chambre et l'avais complètement oublié.
La nuit, je m'étais réveillé en sursaut et en sachant pertinemment que je venais de faire un cauchemar sans pour autant m'en souvenir. Je n'avais plus fait de cauchemar depuis des années et ce fut un réveil très désagréable qui me maintenait éveillé, me faisant trembler durant les heures qui suivirent, jusqu'au petit matin.

Page 4 :

Nouveau jour.
J'ai fini le tableau.
Je me réveille tard dans la nuit sans raison. Une lumière verte presque fluorescente se diffuse dans ma chambre. J'en cherche la source jusqu'à trouver le tableau. Je ne me souvenais pas avoir utilisé de la peinture fluorescente et décida de m'en occuper le lendemain matin.

Page 5 :

Nouveau jour.
Je me penche, dès le retour du collège, sur le problème lié au tableau. Je ferme mes volets et éteins toutes les lumières sauf celle de ma lampe de poche. Un carnet et un crayon à la main je m'approche du tableau et de sa faible lumière verte.
Je touche du doigt une des fenêtres de l'ancienne demeure que j'avais dessinée éclairée pour montrer quelle était habitée. Le tableau commence dès lors à grossir et à devenir de plus en plus lumineux. Il finit par m'absorber dans le paysage représenté.
Après ça, c'est le trou noir.

Page 59 :
Nouveau jour.
Je suis rentré hier avec Talia. Elle, qui était une femme du XVIIIème siècle à absolument tenu à venir avec moi pour découvrir mon propre temps.

Page 60 :

L'aventure est dorénavant finie et je l'espère, close à jamais.
Tout ce que j'ai vécu doit rester entre ses pages et ne pas en sortir

Page 61 :

Nouveau jour.
Cette aventure ne finira donc jamais. Je dois repartir, Talia est malade. Elle risque de mourir si je ne trouve pas le bon antidote qui n'existe qu'au XVIIIème siècle, son siècle d'origine. Si je ne la sauve pas je ne m'en remettrai jamais.

Page 89 :

J'espère que cette fois-ci cette histoire est belle et bien fini. Talia est sauvée.
Je crois être moi-même tomber malade mais c'est trop tard, je ne peux plus rien faire. Il n'y a plus d'antidote et je ne peux pas retourner en cherché, je risquerai de ne pas en revenir. Tant pis je sombrerai dans la folie.

Dernière page :

Suite à tous ce qui s'est produit, j'ai pu choisir ma vocation : peintre. Chaque tableau est un nouveau passage.
De plus, je suis maintenant marié à Talia qui na jamais voulu rentré chez elle du fait de notre amour.

***

Ayana raconta à Neav tout ce quelle avait réussi à déchiffrer.

« Entre les pages 5 et 60, c'est tout un charabia incompréhensible qui est écrit. Ça parle de danger, de XVIIIème siècle, de secrets et aussi d'un antidote, et à plusieurs reprises, d'amour et de temps.
- C'est étrange tout ça. » Ajouta le jeune garçon. « En tout cas, mon grand-père avait raison, il a bien sombré dans la folie.
- Ah ! D'ailleurs ta grand-mère s'appelait comment ? Tu ne me las jamais dit.
- Talia !
- Comme dans le journal.
- Oui Cependant, je ne savais pas que ma grand-mère venait dune autre époque
- Personne ne devait le savoir à part elle et son mari, peut-être aussi les gens de l'autre siècle.
- Oui. » Ajouta pensivement le jeune garçon.

Ayana remarqua qu'il avait l'air perdu dans ces pensé et se dit quelle devait peut-être le laisser un petit moment seul, vu l'énorme nouvelle qu'il venait d'apprendre. Elle se détourna de lui et aperçu l'heure qui se rapprochait rapidement de dix-sept et décida daller leur préparer un goûter.

Lorsque l'heure pleine sonna, Neav sortit une nouvelle fois de sa torpeur et partit à la recherche d'Ayana, qui était dans la cuisine. Il ne lavait pas vu partir.

Une fois que les deux s'étaient retrouvés, ils s'assirent à table et commencèrent à goûter en silence. Ayana le rompit en reparlant du mystérieux carnet :

« Et tu n'était pas au courant (non plus) pour les tableaux de ton grand-père ?
-Non ! Cependant, ce tableau me dit quelque chose.
- Sérieux !?
- Oui !

Et le garçon se leva en invitant son amie à le suivre.

                             ***

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