Chapitre 1

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Après avoir effectué un long somme, mes yeux s'entrouvrent. Je découvre une lumière nouvelle, éclatante. Le paysage est époustouflant: les arbustes, fleurs, papillons et abeilles se mélangent en toute homogénéité. L'herbe fraîche me caresse mes jambes ensoleillées tandis que la douce odeur de la rosée me prend le nez. Ici, je me sens si libre, si fragile mais pourtant si protégée. Je n'ai aucune idée de l'endroit où je me trouve. Cependant, je peux de nouveau reprendre mon souffle, qui me manquait depuis bien trop longtemps. Soudain prise d'une envie folle de liberté, je ne prends pas ma voiture ou je ne fais pas non plus de l'auto-stop comme la plupart d'entre vous pourrait penser. Non. Je cours. Simplement et purement. Mes cheveux me giflent le visage mais qu'importe! Je suis libre, enfin! Je cours à n'en plus pouvoir, à m'en arracher les poumons. Prise d'un sursaut, je stoppe ma cadence et je halète bruyamment. 

Un bruit sourd et agaçant me parvient peu à peu à l'oreille, un bruit non conforme à cet endroit. Un bruit étrange, étranger si je puis dire. Je cris, je demande de récupérer cette liberté qui m'avait été donnée. Le bruit se rapproche, m'étouffe. Je cligne une centième de secondes mes paupières. Quand je réaltères ce mouvement machinal, un tout différent paysage m'attend; un paysage fade, sans aucune clarté : un mur blanc, vide, atroce: mon habituel plafond de ma chambre. Celui qui m'a accompagné dans ma solitude, mon enfermement et mes malheurs: je vous présente l'enfer. Nous sommes le vendredi 23mai, je dois me lever; mon réveil vient de sonner.

Mon voyage avait été parfait. Malheureusement, la vie m'a imposé à la réalité que je ne peux plus éviter. Mon envie de liberté.

Suite à cette révélation intérieure, une voix familière me tira de mes pensées:

- Bouge toi! Tu vas être encore en retard,idiote! S'exclama ma mère de manière vulgaire

-Ouais, j'arrive Marie

La relation entre  ma mère et moi est toujours conflictuelle. D'ailleurs je ne l'appelle jamais maman mais Marie. Depuis la mort de mon père, elle est devenue alcoolique et n'a plus su s'occuper correctement de moi. Elle me traite mal, m'insulte et critique ma scolarité. C'est vrai, je ne suis pas une bonne élève; je serais dans une série américaine on m'aurait probablement qualifiée de "bad girl". Je ne suis pas non plus une fille populaire ou qui se sociabilise. Cependant, rien ne justifie la manière dont elle me traite... Je suis simplement une fille de 15ans qui va être en retard au lycée pour la centième fois depuis le début de l'année!  Soudain, je regarde l'heure: il est 7h45! Je prends une courte douche, enfile mes vêtements usés et dépassés, prends mon sac et me dirige vers le lycée après avoir claquée la porte derrière moi.

Après la réprimande quotidienne de mon professeur, je m'assois au fond de la classe. À ma place habituelle, un garçon à l'air hautain et arrogant est assis. Je le dévisage et déclare:

- C'est ma place ici.

- Oh, beauté relax. Prends de la 'be, j'en vends si tu veux. Répondit-il en louchant sur ma poitrine

-Dégage, pervers contrai-je révulsée

Finalement, je pris place à côté en lui lançant un dernier regard rempli de dégoût. Après une journée d'ennui et de solitude, je rentrai à la maison. Toutes les lumières étaient allumées et ma mère titubait et chantait à tue-tête "c'est la danse des canards...", ivre.

Durant toute la soirée, j'ai dû m'occuper de la débarbouiller et la coucher. Minuit étant passé, la fatigue possédait tout mon corps, je m'affalais sur mon lit et tombait dans les bras de Morphée. Le lendemain matin, la même sérénade recommença. Cette journée s'annonça la plus exécrable de toutes car, la veille Marie était plus ivre que toutes les autres fois.

J'arrivai de nouveau en retard, à mon habitude. Toute la structure éducative avait mis des meetings en place afin de régler mon cas mais rien ne marchait. Ils m'avaient proposés un psycologue, du boudhisme, un réveil ou toutes les choses folles que peuvent vous sortir des personnes désespérées. Rien n'y faisait. La semaine précédente, j'avais eu rendez-vous important avec le directeur et il m'avait menacé. Je me rappelle encore ses mots: "Si j'apprends que tu es encore en retard, tu seras renvoyée". Mon professeur ne m'ayant jamais dénoncé à mon directeur, ma situation se présentait bien. Jusqu'à ce jour-là:

Le professeur Mr.Vernère (surnommé le Vénère) m'accueillit avec un mou d'agacement et il pinça ses lèvres comme pour retenir ses mots. Le voyant faire, je le questionnais avec une pointe sarcastique:

- M. Vénère, excusez moi Vernère, quelque chose vous chagrine? 

Un fou rire secoua la classe entière à la prononciation du jeu de mot de notre professeur.Le visage de celui-ci vira au rouge, visiblement très en colère et il s'exclama:

- Mlle Jordan, vous vous pointez tous les jours en retard et vous O-SEZ me parler sur ce ton?? Je vous excuse chaque jour et encore vous utilisez le sarcasme sans raison? Vous, les jeunes, restez sur l'ordinateur jusqu'à pas d'heure, arrivez en cours en retard sans raison et vous trouvez cela acceptable Mlle.Jordan?

Blessée par ces jugements faux, sachant qu'il ne connaissait rien à ma vie, je tourne au rouge écarlate, et hurle:

- Vous ne connaissez rien de moi, OK? Vous savez ce que je fais, MOI, pendant que VOUS, vous faites je ne sais quoi? Non? Un silence de plomb s'installa dans la classe et je repris au bord de la crise de nerfs:

- Chaque jour, chaque soir, je reste jusqu'à minuit, une heure, deux...

Il me coupa:

- Devant ton téléphone? Ne cherches pas à te rendre intéressante!

- Intéressante, MOI? Mais putain,monsieur! Ma...

Il resta sans voix puis, s'écria:

- Je vous demande pardon, mademoiselle?

- Rien. Allez, j'me tire!

-Katy, si tu franchis cette porte, tu es renvoyée. Tu as été prévenue. 

Sans me retourner, j'ai franchi cette porte et c'est à partir de là que ma vie a basculé.

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Coucou, voici le premier chapitre de It is (not) a happy ending!

J'espère que cela vous a plu! Merci de laisser un commentaire pour me donner votre avis et de voter, ça me ferait énormément plaisir!

(Et cela ne prend que quelques secondes)

Bisouuuuuuuus.

-M

It is (not) a happy endingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant