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Après trois jours à réfléchir sur mes agissements j'en suis finalement venu à la conclusion que je devais aller m'excuser auprès de Louis. Que je vous explique :j'ai appelé les garçons des dizaines et des dizaines de fois. Aucun n'a répondu, jamais, je finissais tout de suite sur la messagerie.J'en étais donc venu à la conclusion que je devais commencer par m'excuser auprès de Louis.

Ça faisait déjà quelques jours que j'essayais de me convaincre que je devais y aller, que je me motivais, mais non, rien n'y faisait. Je ne voulais pas y aller, je ne trouvais pas la motivation pour. Cependant, je commençais à en avoir réellement assez que les garçons m'ignorent, c'est pourquoi quand je m'étais levé ce matin j'avais décidé de me rendre chez Louis pour aller m'excuser.

Le premier jour, j'étais arrivé très tôt, vers huit heures je crois, le fait de ne pas s'être excusé empêchait une partie de moi de dormir convenablement ce qui faisait que je passais de très courtes nuits. Je ne dormais déjà plus beaucoup depuis que j'étais parti mais depuis que tous mes amis me faisaient la gueule pour quelque chose que je n'avais pas dit contre eux c'était encore pire, mes nuits duraient deux heures, trois au plus, c'était insupportable, surtout que j'étais fatigué et que cette fatigue je la ressentais très bien.

Enfin, j'étais donc arrivé le premier jour à huit heures devant chez Louis, j'avais sonné de nombreuses fois et avaient attendu plus de dix minutes à chaque fois avant d'appuyer à nouveau sur le bouton, mais non, rien n'y avait fait, personne ne venait m'ouvrir ou ne me répondait. J'avais donc fait le tour de la maison, regardant rapidement à travers les fenêtres espérant y capter un quelconque signe de vie mais non,tout était resté calme, silencieux et comme mort.

J'avais patienté toute la journée devant la maison, me disant qu'il était peut-être sorti, mais non,rien, personne. J'avais alors prit la décision de revenir le lendemain, je n'avais rien de mieux ou de plus intéressant à faire de toute manière. C'est pourquoi je fus de nouveau devant chez lui le lendemain, faisant les mêmes gestes que la veille, avec,malheureusement toujours le même résultat.

Le jour suivant, mes espoirs de le voir étaient très faible, et j'avais apparemment raison puisque personne ne se présenta. La seule personne que je pu entrevoir fut sa voisine d'en face : une femme aux cheveux grisonnants, aux pommettes tombantes, au double menton et aux rides plus que présente.Elle me fixait depuis sa fenêtre, semblant se demander si elle devait appeler la police ou qui que ce soit pour prévenir que je restais ici depuis quelques jours.

Le jour suivant, je fit le même manège, sauf que cette fois la voisine me fixait de manière tout sauf discrète. Bien décidé à savoir si Louis était revenu entre temps je me dirigea vers la maison de sa voisine, elle saura peut-être me dire si elle l'avait vue. Lorsqu'elle me vit arriver elle se recula de sa fenêtre, se mettant hors de ma vue et m'ouvrit la porte juste après que j'ai frappé à la porte.

-Excusez moi ? Pouvez-vous me dire si le locataire de la maison d'en face est revenu entre temps?

-Et je peux savoir qui le demande ?Demanda-t-elle d'une voix peu aimable.

-Heu... Un ami à lui, je suppose...

-Vous supposez ?

-Disons que c'est ce que j'espère. Je lui fis mon plus beau sourire, relevant mes fossettes.

Son regard de grand-mère s'adoucit,elle faisait moins austère, moins stricte, plus douce et bienveillante avec un sourire sur ses joues tombantes et ridées.J'avais toujours pensé que les grands-mères étaient les voisines les plus sympas, et je ne pensais pas me tromper.

-Il n'est pas revenu, ça fait quelques jours que sa maison est vide.

-Oh, je vois merci madame. Pardon pour le dérangement

Je lui envoya mon plus beau sourire auquel elle répondit avant de me retourner et de marcher jusqu'au perron de l'imbécile qui était aux abonnés absents. Je laissa libre court à mes pensées, me demandant où il pouvait bien être,ce que les garçons pouvaient bien faire, ce que Nick faisait. Je réalisa que cela faisait longtemps que je n'avais pas eu de ses nouvelles, ce qui était étonnant de sa part, mais bon, il avait toute sa vie là-bas, je ne pouvais que comprendre s'il ne voulait pas tout abandonner comme ça du jour au lendemain...

Je rentra pendant que la nuit tombait ce soir là, lorsque je poussa la porte de mon appartement il faisait même nuit noire, je mangea rapidement et regarda sans grand intérêt une série, puis, bien décidé à retourner faire le guet le lendemain je me coucha assez tôt. Lorsque j'arrivai le lendemain matin j'effectuai les mêmes geste que d'habitude, pour en arriver à la même conclusion que les jours précédents : « Louis n'étais toujours pas là ». Peu décidé à rester de nouveau devant chez lui je m'apprêta à partir lorsque je vis la voisine sortir avec son chien.

Je la salua et au moment où j'allais tourner les talons pour rejoindre ma voiture je vit son chien lui échapper et courir le long de la rue. La pauvre femme poussa un petit cri, et, ne suivant que mon instinct de bon garçon je partit à la poursuite du canidé pour le ramener à sa pauvre maîtresse.

Je courut un moment derrière le chien avant que ce dernier ne s'arrête pour faire ses besoins, je me trouvais alors dans une partie de la ville que je ne connaissais pas.Un parc avec une jolie fontaine de pierre m'entourait, au milieu, un chemin de terre serpentait entre deux étendue d'herbe, il était calme et semblait mort. Le chien se coucha, lorsque j'eus l'impression qu'il s'était endormi je m'approcha doucement, voulant récupérer sa laisse pour ne pas qu'il s'enfuit. Quand ce fut fait,je prit place sur le banc juste à côté, tenant fermement sa laisse, le laissant dormir, voulant moi aussi me reposer avant de faire la route en sens inverse, sans compter que je ne savais pas où j'étais.

J'observai le parc : les arbres étaient haut et leurs feuilles à l'origine vertes viraient au orange et au rouge, de temps en temps, lorsqu'un coup de vent les surprenaient, je pouvais en voir plusieurs tomber, retourner à la terre, la brise qui relevait mes cheveux les faisaient atterrir au sol en douceur, comme si c'était des choses fragiles, vivantes qui devait retourner à la terre, à l'état de poussière une fois leurs vies terminées. Et c'était presque ça, les feuilles appartenaient à l'être vivant qu'était l'arbre tout comme les cheveux appartenaient à l'homme, lorsqu'un cheveux se détachait il était mort, un autre repoussait à la place, c'était le cycle de la vie, et devant l'arbre, dans ce silence confortable, la laisse bien en main et le chien endormit à côté de moi je réalisa que c'était ça, le cycle de la vie.

Des choses mourraient pour en laisser d'autres naître et exister à la place, car chaque chose à son commencement, chaque chose à sa fin, chaque chose à sa place,chaque chose à son origine, chaque chose à une raison d'exister,car chaque chose apporte quelque chose au monde, que ce soit en bien ou en mal, chaque chose à le droit de vivre, d'exister. C'est le cycle de la vie d'une certaine manière, c'est l'évolution.

Je revins à moi lorsque je sentis tirer sur la laisse, le chien était réveillé. Je me leva et prit le chemin du retour. Je me trompa et tourna en rond plusieurs fois mais j'ai finalement réussi à retrouver mon chemin. Lorsque je frappa à la porte, la dame m'ouvrit avec un grand sourire sur les lèvres, elle prit le chien dans ses bras en disant :

-Mon petit Edward ! Tu m'as tellement manqué ! Merci jeune homme. Finit elle en s'adressant à moi.

-Pas de quoi !

Les jours suivants lorsque je venais chez Louis, Amanda, sa voisine, venait me dire bonjour et m'offrait un café, j'avais essayé de refuser au début, mais j'avais très vite compris que ce que Amanda voulait, Amanda avait. J'en ai beaucoup rit, ce petit bout de femme était tellement têtue et chaleureuse quand on la connaissait que je ne pouvais pas imaginer ne plus avoir de ses nouvelles. Cependant, un matin, alors que je sortais de chez elle pour regagner la voiture, mon instinct me poussa à retourner vérifier s'il n'y avait personne chez Louis. Lorsque je me rendis compte que non, personne n'y était, je poussa un soupir las. En redescendant les marches de son perron je tomba sur les fesses, des feuilles mortes imbibées d'eau qui se trouvaient sur la deuxième marche étaient la raison de ma chute. Je resta un moment assis, m'insultant pour mon étourderie, quand je releva la tête, je m'attendais à croiser le regard moqueur d'Amanda, mais non. A la place je vit une voiture rouge se garer devant la maison du mécheux.

Maybe I Hate You [Larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant