CHAPITRE 27

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Alertés par le coup de feu, des hommes accoururent au deuxième étages et pénétrèrent dans la pièce, où la jeune femme en larme braquait un pistolet sur son mari. Ces derniers en firent de même, et Ada se retrouvait avec plus de huit personnes qui la menaçaient à leur tour de leurs armes. Mais elle n'avait pas peur. Mourir était un sentiment qu'elle avait beaucoup côtoyé avec Nathanaël.

- Baissez vos armes. Ordonna Nathanaël tandis que ces hommes formaient un demi-cercle autour de lui afin de le protéger. - Laissez-nous seuls.

- Mais...

- Que le premier qui conteste mon ordre soit abattue par son voisin.
Se regardant entre eux, ils abaissèrent leurs armes d'un commun accord et sortirent de la pièce à reculons.

Quand ils furent de nouveau seul, Nathanaël tourna son visage vers l'endroit où il imaginait qu'Ada était, puis il se remit à avancer vers elle, et Ada tira un autre coup de feu. Il s'immobilisa, et quand il refit un pas vers elle, elle tira une fois de plus.

- Que comptes tu faire Ada ? Tu veux me tuer ? Vas-y. Qu'est-ce que tu attends ? Tires moi dessus si cela peut te soulager. Tu m'en veux d'avoir presque coucher avec cette femme sous tes yeux, ou est-ce parce que j'ai détruit ta vie ?

Le bras tremblant et le visage creusé par toutes les larmes qu'elle avait versée, Ada s'enflammait de l'intérieur. Mais elle n'arrivait pas à tirer. Sa tête lui disait de le faire, d’abattre ce salopard une fois pour toute, mais son cœur lui, était partagé.

- Tire, tues-moi si c'est ce que tu veux.

- Tu n'es qu'un être abjecte Nathanaël Asimov. Murmura Ada les dents serrées.

- Dans ce cas tue-moi, et libère toi. Ce n'est pas plus compliqué que ça, en plus tu as déjà une petite expérience.
Lui rappeler qu'elle avait tué, la remit dans un état encore pire.

- Je l'ai fait pour toi ! Pour te sauver la vie ! Hurla-t-elle.

- Mais je ne t'ai rien demandé.

- Tu n'es qu'un être abjecte.

- Ça tu l'as déjà dit, donc tire ! Tire Ada ! S'énerva Nathanaël en lui criant dessus.

Déboussolée et complètement en proie à la panique et à la colère, Ada vida son chargeur, et ne s'arrêta pas, même quand le pistolet lui fit savoir qu'il n'y avait plus de munitions. Et toutes les fois où elle avait tiré, elle avait manqué sa cible car Nathanaël se tenait là en face d'elle sans aucune égratignure. En sanglots, Ada continuait d’appuyer sur la gâchette, même si plus rien ne sortait, si ce n’est les petits cliquetis informant que le chargeur était vide.

Lentement, il marcha à elle et l'attrapa, mais Ada se débattait, le repoussait, le frappait de toute ces forces. Jamais elle n'avait autant haï qui que ce soit aussi fort. Et jamais elle n’aurait cru une seule minute qu’une telle haine pouvait habiter un cœur.

- Lâche moi ! Ne me touche pas ! Tu n'es qu'un salaud ! se défendit-elle en le frappant.

Mais il l'ignora, mit ses bras en croix, et continua de la serrer plus fort, tandis qu’elle pleurait.

- Je ne veux plus vivre comme ça. Je ne peux plus, je vais devenir folle si je continue. Le supplia t'elle en pleurant.
Nathanaël l'encercla entièrement de ses bras, pendant qu'elle continuait à taper sur son torse en pleurant, encore plus qu'elle ne l'avait jamais fait.

Au bout d'un lapse de temps, Ada arrêta de le frapper, mais ses larmes n'avaient pas tari pour autant. Contre lui elle pleurait. Il la souleva, fit un clap avec ses mains pour se situer en fonction de l’écho, et continua dans sa chambre. Sans la lâcher, il clapa de nouveau pour se repérer, et il continua d’un pas lent pour se mettre sur le lit, avec Ada qui pleurait toujours dans ses bras. En douceur il la berça tendrement en lui caressant le dos.

À L'ombre D'un RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant