Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissent
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme ces fleurs-là
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne
Souvenir, souvenir, que me veux tu? L'automne
Faisait voler la grive à l'air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone
Tout est mystère dans l'Amour,
Ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance(1) :
Ce n'est pas l'ouvrage d'un jour
Que d'épuiser cette science.
Je ne prétends donc point tout expliquer ici :
Mon but est seulement de direà ma manière
Comment l'aveugle que voici
(C'est un Dieu), comment, dis-je, il perdit la lumière ;
Quelle suite eut ce mal, qui peut-être est un bien ;
J'en fais juge un amant, et ne décide rien.
La Folie et l'Amour jouaient un jour ensemble :
Celui-ci n'était pas encor privé des yeux.
Une dispute vint : l'Amour veut qu'on assemble
Là-dessus le conseil des dieux ;
L'autre n'eut pas la patience ;
Elle lui donne un coup si furieux,
Qu'il en perd la clarté des cieux.
Vénus en demande vengeance.
Femme et mère, il suffit pour juger de ses cris :
Les Dieux en furent étourdis,
Et Jupiter, et Némésis (2),
Et les Juges d'Enfer, enfin toute la bande.
Elle représenta l'énormité du cas :
Son fils, sans un bâton, ne pouvait faire un pas :
Nulle peine n'était pour ce crime assez grande :
Le dommage devait être aussi réparé.
Quand on eut bien considéré
L'intérêt du Public, celui de la Partie,
Le résultat (3) enfin de la suprême Cour
Fut de condamner la Folie
A servir de guide à l'Amour.http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/amourfol.htm
Sa joue est le reflet d'une ère évanouie
Où la beauté vivait, mourait comme les fleurs,
Avant que ne soient nés ces attributs trompeurs
Usurpant sur les fronts les grâces de la vie.
Il est des jours de brume et de lumières vague,
Où l'homme, que la vie à chaque instant confond,
Étudiantla plante, ou l'étoile, ou la vague,
S'accoude au bord croulant du problème sansfond;
La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupe nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Si j'ai du goût, ce n'est guère
Que pour la terre et les pierres.
Je déjeune toujours d'air,
De roc, de charbon, de fer.
VOUS LISEZ
Mélange; Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Ronsard
PoesiaVoilà quatre poètes réunis, éparpillés, mélangés à ma guise. (ne pas tenir compte de la couverture)