Plic ploc. Ainsi va la pluie sur le béton sale et abîmé, sur les trottoirs. Les petites gouttes tombent à toute vitesse, comme impatientes d'entrer en contact avec le sol, dur et froid. Une fois par terre, les gouttes, toutes sœurs, se rejoignent et coulent ensemble. Elles arpentent les rues de la ville en courant sur le sol, laissant sur leur passage une petite traînée humide, entraînant avec elles tous les déchets, toute la saleté et la tristesse de la rue.
Puis leur passage disparait. Quand le soleil revient la pluie s'évapore. Ainsi va la pluie dans notre monde: elle finira toujours par disparaître. On ne voit plus qu'elle était là, comme si elle n'était jamais venue. Cependant, même si on ne la voit pas, elle était là. Seul ceux qui l'ont vue peuvent en témoigner. Les autres ne le sauront pas, et d'ailleurs ils ne ressentent pas le besoin de savoir. Pourtant la rue sera plus propre et plus forte après son passage, on ne s'en apercevra pas.
Personne ne le remarquera, personne ne cherchera à savoir pourquoi ainsi va la pluie. Personne ne s'intéresse à la pluie. Mais la pluie est présente.
Le jour où quelqu'un la regardera, sans parapluie, les yeux levés vers sa source: les beaux nuages majestueux, tout en levant les bras vers le ciel, appréciant sa tiédeur et sa beauté, alors la pluie cessera. Elle laissera sa place au soleil . Et ce quelqu'un, qui aura vu et senti la pluie, se souviendra et saura. Il comprendra pourquoi ainsi va la pluie et attendra avec impatience de l'étreindre une nouvelle fois.
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L'oiseau violet
PoetryVoici un livre, une sorte de mini recueil avec des textes poétiques ou des mini nouvelles. Les parties du livre font référence à des passages de la vie difficile, avec des métaphores, des images ou des personnifications de la nature. Plutôt triste...