Chapitre 1

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Elle restait allongée sur le dos. Les forces nécessaire pour se relever lui manquaient. Ses paumes la brûlaient, ses oreilles qui bourdonnaient l'empêchaient de garder son équilibre. Elle ne parvenait pas à réfléchir. Que lui était-il arrivé ? Que faisait-elle ici ? Pourquoi avait-elle si mal à la tête, aux mains, à sa jambe droite ? Pourquoi ? Cette question semblait résonner dans sa tête. Tombant de fatigue, elle se laissa glisser dans le néant des bras de Morphée sans même s'en rendre compte. Ce fut lorsqu'elle entendit des voix autour d'elle qu'elle s'en aperçu.

Hésitante, elle ouvrit discrètement un œil. Elle était allongée dans un lit et recouverte par une couverture de laine duveteuse. Celle-ci était douce et dégageait un délicieux parfum de lavande. Le lit accolé au mur offrait une vue parfaite sur l'ensemble de la pièce. Étant petit, il ne prenait pas beaucoup de place et permettait à la pièce de posséder une petite table ronde en bois ainsi que, près du mur au pied du lit, une armoire encadrée par deux petites fenêtres qui baignaient la chambre d'une chaleureuse lumière. Au fond de la pièce se trouvaient deux portes en pin. L'une d'elles était ouverte et semblait donner sur le salon tandis que l'autre, close, empêchait de déterminer ce qu'elle renfermait. À sa droite, un homme et une femme discutaient. Fermant les yeux de peur d'être surprise, Thalia écouta leur discussion.

- Qu'est-ce qu'on en fait ? demanda l'homme qui lui tournait le dos. On ne peut pas la garder. Odin ne voudra pas.

- Mais regarde la, ce n'est qu'une enfant, s'apitoya sa femme. Il ne peut pas la renvoyer.

- Il ne peut pas non plus la garder, la coupa son mari. Elle est apparu de nul part, tu l'as vu de tes propres yeux !

- Mais, elle est blessée. Elle a besoin de soin. On pourrait peut-être...

Elle n'eût pas le temps de finir sa phrase car son fils venait de revenir avec deux gardes qui patrouillaient dans les rues du royaume.

- Ah, enfin..., soupira le père. Entrez, je vous en prie.

Les soldats pénétrèrent dans la chambre et s'arrêtèrent près du lit de la jeune fille. Thalia n'avait toujours pas osé bouger. Le plus grand des gardes se tourna vers la femme.

- A-t-elle dit quelque chose ? Son nom, peut-être ? lui demanda-t-il.

- Non, rien. Elle ne s'est toujours pas réveillée.

- Avez-vous un brancard pour la transporter ?

- Oui, bien sûr, s'empressa de répondre le mari. Je vais vous le chercher.

Il ouvrit la seconde porte de la pièce qui laissa apparaître un escalier en colimaçon. Il le monta, son fils sur les talons, et disparut à l'étage.

- Puis-je vous demander une faveur ? questionna la femme.

- Je vous écoute.

- Cette jeune fille est blessée et j'aimerais que vous l'emmeniez voir les guérisseurs du palais.

- Quels genres de blessures ?

- On dirait qu'elle a été torturée. Elle a des marques sur le corps et pas de simples hématomes.

- Torturée, dîtes-vous ? retourna-t-il surpris et songeur à la fois. Bien, bien, je verrai ce que je pourrais faire...

- Oh, et je crois que sa cheville est cassée. Sans soin, elle ne pourra probablement plus marcher.

Le père et le fils revinrent alors avec un brancard qu'ils déposèrent à proximité du lit. Le second garde qui était resté sur le seuil de la porte, rejoignit son compagnon. Ils prirent délicatement la blessée et la reposèrent en faisant attention de ne pas faire de mouvements brusques. Ils saluèrent, tous deux, le couple et le fils et se dirigèrent vers le palais avec le brancard. Ils traversèrent plusieurs ruelles en silence jusqu'à ce que le plus jeune des deux n'entame la conversation.

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