One Shot

67 4 17
                                    

Un groupe hétéroclite se tenait devant la grande porte de la muraille qui protégeait le village de la Vielle Tour. Actuellement, les gardiens de la porte refusaient de les faire passer, énervant le mage qui crachait ses poumons à hurler toutes les insultes possibles contre les gardes qui semblaient complètement bourrés. Cela faisait maintenant une heure qu'il enrageait contre eux, sans résultats. Derrière lui, ses trois camarades de route étaient actuellement en train de jouer aux cartes, assis dans un coin de verdure sous un arbre.

Mage – Bourses molles ! Menuailles ! Sottards ! Malmesert !...
Ranger – Carré ! ( Montre quatre as )
Guerrière – J'abandonne ! ( Montre ses cartes )

La jeune femme, dépitée, laissa tomber ses cartes sur le tas et se leva tout en s'étirant. Pendant ce temps, le dernier du trio sortit une quinte flush royale, surprenant son compagnon qui regarda successivement le voleur et ses cartes.

Ranger – C'est pas possible ! T'as triché !

Il disait non avec la tête mais, à travers son masque de tissus, on pouvait voir un rictus de fierté. Il était difficile de savoir si c'était parce qu'il était fier d'avoir gagner loyalement ou pas. La guerrière se tourna vers le mage qui était encore en train de hurler des invectives violentes mais les gardes de la porte ne semblaient plus l'écouter.

Mage – Chiabrena ! Paltoquet ! Pétoule ! Fifrelin ! Argoulet ! ...
Guerrière – Il a pas encore fini ?!
Ranger – Laisse-le se défouler...
Guerrière – On perd notre temps. Je vais chercher un autre passage. Garde mes affaires, Thomas.
Thomas – Pourquoi moi ?
Guerrière – La dernière fois qu'Edwig a gardé mon sac, je n'ai pas retrouvé certaines de mes affaires.

La femme posa son bouclier sur son sac déjà au sol puis sembla se concentrer. Elle ferma les yeux et son corps commença à se métamorphoser. Des poils bruns recouvrirent son corps, des canines apparurent et le bas de son visage se rallongea. Puis, ses bras et ses jambes rétrécirent et elle se mit à quatre pattes. La femme s'était transformée en une belle louve aux yeux toujours aussi vert.

Thomas – Sois prudente, Lou, et reviens avant le coucher du soleil.

La jeune femme les quitta au galop. Les deux hommes se réinstallèrent pour une partie de cartes, sans essayer d'interrompre leur camarade qui semblait avoir un sacré stock d'insultes. La louve ne mit pas beaucoup de temps à revenir. Après une demie heure, elle était déjà de retour et demandait à ses camarades de les suivre. Les deux hommes attrapèrent le mage, chacun prenant un bras pour le tirer, puis ils s'enfoncèrent dans les bois longeant la muraille. Une fois dans la forêt, le mage se calma et se plaignit d'avoir mal à la gorge, ce qui n'étonna pas le reste du groupe. Ils arrivèrent devant un petit passage, à peine assez haut pour passer à plat ventre.

Lazarus – Il va falloir qu'on rampe ? Vous êtes sérieux ? Vous n'avez pas une meilleure solution ?
Thomas – Parce que tu crois vraiment qu'insulter les gardes pendant des heures étaient une bonne solution ?
Lazarus – Ça marche, d'habitude.
Thomas – C'est parce qu'ils n'en peuvent plus de t'entendre brailler mais ses gardes étaient bourrés. Ils s'en foutaient !

Le voleur soupira et entra en premiers dans la crevasse sous la muraille suivie ensuite par la guerrière louve qui tirait ses affaires grâce à un traîneau improvisé avec sa couverture. Le ranger suivit puis se fut le tour de Lazarus, dépité.

Lazarus – C'est la dernière fois que l'on me reprend à me traîner au sol ainsi.
Thomas – Oui, oui... Lou, Edwig, vous avez repéré quelque chose de suspect ?

Lou s'était caché derrière un buisson et remettait sa tenue tandis que Edwig regardait le plus loin possible à l'horizon. D'ici, il pouvait voir un petit village avec, au centre, un grand manoir, sûrement celui de leur cible, l'Intendant Bragg.

Aventures - Les compagnons des cuves [ One Shot / Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant