Le ciel étoilé - [FF REDDIE FR]

Chapitre 3

Il avait des cheveux noirs de jais, et de drôles de choses autour des yeux. C'est ce qu'on devait appeler des lunettes, et qui sert à mieux voir. Mon premier réflexe, malgré moi, fut de vérifier si elles n'étaient pas cassées. Et je tombai nez à nez avec son visage.

C'était le premier que je voyais en dehors de celui de mère. Et je ressentis quelque chose d'étrange à l'intérieur de moi, surtout au niveau de mon cœur. Comme si je le trouvais... Beau ?

Il avait de fins traits, une peau lisse, contrairement à celle de mère.Il avait l'air de quelqu'un de pur et serein. Il ne ressemblait pas du tout aux hommes aux dents pointues ! Je fus fortement rassuré.

Sur lui, il avait une sacoche. J'étais intrigué par le contenu ; peut-être était-ce quelque chose que mère n'avait jamais rapporté,un objet inconnu ? J'en sortis alors un objet en forme de cercle, assez fin, et sur une extrémité, se trouvait des sortes debijoux brillants qui formaient en quelques sortes une fleur en pleine éclosion. Je ne savais pas où la mettre ; alors j'essayai autour de mon poignet, mais c'était évidemment trop grand.

Puis je réfléchis plus clairement : c'était beaucoup trop grand pour le mettre sur les bras ou les jambes... Impossible à faire passer autour de la taille, c'était trop petit... Alors, sûrement sur la tête ?

Je me mis face au seul miroir qui était présent dans la tour, et posa alors l'objet sur ma tête. Et ça allait parfaitement. Ça me donnait un air presque... Royal ? Mère m'avait déjà conté des contes sur des rois et des reines, et sur les illustrations, ils portaient toujours ce genre de choses sur leurs têtes...

C'est le premier élément déclencheur qui me fera en quelques sortes découvrir qui j'étais réellement.

Cet homme n'avait rien de royal, son accoutrement était beaucoup trop banal. Serait-il... Un voleur ? Mais il a un air trop pur pour en être un...

Mais j'eus alors une idée : je cacherais la sacoche, ensuite j'allais passer un marché avec lui, pour qu'il soit mon guide, et m'emmène voir les lanternes, et une fois que nous serons revenus, je la lui rendrais.

Au fond, j'avais tout de même peur qu'il s'enfuie, ou soit vraiment une mauvaise personne. Je l'assis alors sur une chaise, et l'emprisonn agrâce à mes cheveux. Ce n'était pas très agréable, mais au moins, il n'avait aucun moyen de s'échapper lors de son réveil.

Quand il se réveilla, il remarqua immédiatement son état, et commença à se débattre. Je m'approchai alors de lui, essayant d'avoir l'air confiant et légèrement menaçant, alors qu'au fond, je ne l'étais pas du tout.

Tout d'abord, d'un air calme, je lui demandai son prénom. Apparemment, il se prénommait Richie Tozier. Un drôle de prénom, mais soit. Puis je lui demandais pourquoi, et surtout comment, il était arrivé ici.Il m'avait raconté son périple jusqu'à la tour : comme quoi il était bien un voleur – comme je le pensais, malheureusement –, et qu'il se faisait poursuivre par la garde royale car il avait volé la couronne du prince, et qu'alors en les semant, il était arrivé ici.

C'est en racontant cela qu'il se rendit compte qu'il ne voyait la sacochenul part, et commença à paniquer. D'un air amusé, je lui dis alorsque je l'avais cachée en sécurité, et c'est ainsi que je pus faire la transition au marché que je voulais lui proposer.

Je me dirigeai vers ma peinture pour la deuxième fois de la journée, mais cette fois-ci, la démonstration se montrerait fructueuse.

« Voyez-vous...Richie, je suis enfermé dans cette tour depuis ma naissance. Je n'en suis jamais sorti, car le monde est dangereux, selon ma mère. Sauf que j'ai toujours voulu voir en vrai ces lanternes lancées le jour de mon anniversaire.

-Ah oui, les lanternes qu'ils lancent pour le prince disparu !

-Oui, sûrement. Je ne sais pas l'origine, mais bon, vous venez de me l'apprendre. Bref, comme ma mère a refusé et qu'elle est maintenant partie pour quelques jours, j'ai réfléchi à une sorte de marché : vous m'emmenez voir les lanternes, en étant mon guide dans le royaume, et une fois cela fait, je vous rendrai votre sacoche.

-C'est-à-dire que, mon joli, je ne suis plus vraiment le bienvenu au royaume...Après ce que j'ai fait...

-Vous n'allez pas être arrêté en une journée, si ? Puis, vous êtes un voleur, vous devriez savoir comment vous cacher dans les moments critiques !

-Pourquoi êtes-vous si borné ? Vous irez les voir quand vous serez plus vieux, et que vous aurez eu le cran de vous rebeller !

-Vous savez ce qu'est un rêve, Tozier ? Je ne suis jamais sortid'ici, et j'aimerais quelque chose d'un peu plus exceptionnel le jourde mon dix-huitième anniversaire. »

Il ne répondit pas à ma question. Sûrement l'ai-je embarrassé, et qu'avec sa vie de brigand, il n'a jamais réellement eu de rêve, à part voler d'objets de grande valeur.

Après une minute de silence qui nous avait tous les deux rendue inconfortable, il accepta finalement ma proposition, et il insista qu'il fit cela pour sa maudite sacoche. Ce qui au fond, me faisait mal au cœur, car malgré son comportement légèrement désagréable, il avait l'air d'une bonne personne, et je commençais à l'apprécier.

Mais il le faisait également parce que je lui faisais un peu pitié, au final, et qu'il pensait que tout le monde avait droit de vivre ses rêves, même si lui n'en avait pas réellement.

Et que plus tard, je serai le seul vrai rêve qu'il aurait vraiment eu.