Je déteste t'aimer. (Tome 1)

🌻Quarante-deux🌻

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Bordel…prise de panique je me recule, cependant Trent m’empêche de continuer en plaquant sa main derrière ma nuque et en m’attirant à nouveau vers lui, scellant nos lèvres au passage.

Cette fois-ci ce n’est plus le smack que je lui ai fait qu’il me donne, mais un baiser…un vrai, comme l’on voit dans les films. Tout est spontané, j’imite le mouvement de ses lèvres et me laisse aller. Certes il y’a l’entrechoc des dents, toutefois la sensation exquise présente balaie vite ce petit incident.

J’ai les mains accrochées à son cou tandis que les siennes sont plaquées sur le bas de mon dos et ma nuque. La chaleur qui émane de nos deux corps respectifs est pire qu’une désintégration. Tout mon for intérieur est en ébullition et je risque de me pisser dessus, tellement cette sensation est nouvelle et me dépasse.

Nos langues se tournent autour comme dans une danse muy caliente. Son haleine sucrée et mentholée fait chavirer le peu de raison qui me restait. Je n’imaginais pas à quel point c’était si bon d’embrasser une personne. Putain de bordel de merde.

Nous nous séparons à bout de souffle, la respiration effrénée et nos cages thoraciques se soulèvent à un rythme impressionnant.

Je me noie dans ses pupilles dilatées, transparentes et je peux y entrevoir mon reflet. Pas besoin d’être un devin pour savoir que mes lèvres sont gonflées, le sang bat furieusement dans mes tempes, mon pouls. Mon cœur est au bord de l’implosion, et j’arrive encore à me demander comment ne me suis-je pas désintégrée sur place.

Je frémis à la caresse de Trent sur ma joue, et ferme brièvement les paupières. Mon Dieu. J’ai eu mon premier baiser, et il est loin d’être détestable comme je l’avais pensé. C’était simplement un pur…délice. Et qui aurait cru que ce serait Trent qui me le donnerait? Il embrasse terriblement bien l’enfoiré!

Oh putain! Je me fige dans l’eau, le regard perdu dans le vague. Merde, bordel! Qu’est-ce qui m’a pris de me laisser aller? Je n’aurais pas dû faire cela. Rien de ce qui est arrivé n’aurait dû avoir lieu. Merde je m’en veux. J’ai été faible, négligente. Un petit écart de ma part, et hop je me suis retrouvée dans ses filets. Je m’en veux putain!

__ Est-ce que tu regrettes? S’enquiert-il sur un ton qui fait remuer mon bas-ventre.

Il soulève mon menton de son pouce et index afin que je croise son regard.

Bon sang! J’aurais donné cher pour être dans un autre endroit qu’ici  maintenant.

Je me perds dans ses orbes bleu-gris semblables à un ciel dégagé, la respiration saccadée. Il m’observe les yeux plissés comme il sait s’y bien le faire, attendant une réponse de ma part alors je déclare le seul mot qui me paraît raisonnable:

__ Oui.

Ma voix est enrouée, et je n’ose plus le regarder dans les yeux.

__ Ramène-moi, je veux rentrer, enchaîné-je.

Seul son souffle me réplique. Il n’effectue aucun mouvement, se contentant de me fixer comme s’il cherchait à lire mes pensées les plus sombres. J’ai la gorge toute sèche, et je m’humecte involontairement les lèvres.

Je l’entends pousser un juron dans sa barbe.

__ Comme tu veux.

L’ambiance qui règne dans l’habitacle durant tout le trajet ne m’aide pas à garder les idées claires. Le silence est pesant, lourd, comme si nous ne devions pas respirer le même air. C’est uniquement la voix de Nina Simone ayant repris feeling good résonnant qui allège un peu l’atmosphère tendue.