ma mecanique

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Le centre avait été attaqué, la forêt avait été brûlée, le nombre de victimes était élevé, mais tous étaient présents... sauf un.

Ils me l'avaient pris. Leurs phrases résonnent encore dans ma tête. Et son visage reste gravé sur ma rétine. J'avais envie de crier, de mourir. J'avais mal. Pas physiquement, mais mentalement.

Je n'avais rien pu faire, mon corps avait refusé de m'obéir. Il était à ma porté et je n'ai rien pu faire. Je vivais une sensation dont j'avais peur. Cela vous est déjà arrivé, à vous ? Dans vos rêves vos pensées, vos mouvements sont ralentis, votre corps refuse obstinément d'obéir, comme si vous étiez en train de mourir...

J'avais tout simplement manqué de temps. Le temps... cette chose qui nous dépasse, qui nous rend libres en nous enchaînant, comme prisonniers de lui. On croit toujours que l'on a le temps de tout, jusqu'à ce qu'il vous rattrape, jusqu'à ce que le tic-tac de votre cœur s'arrête.

Je pensais pouvoir le lui dire, prendre mon courage à deux mains et lui crier que je l'aime, que je le voulais avec moi...

Quand je l'ai vu disparaître, la mécanique de mon cœur s'est arrêtée, il s'est brisé. Les larmes sèchent, mais les blessures restent. On n'oublie pas. On fait semblant. Pour les autres j'étais simplement triste, pour ceux qui connaissaient la vérité j'étais anéanti.

Je regrettais l'époque où il me suffisait de tourner la tête pour l'apercevoir dormir sur sa table. Sa chemise légèrement relevée laissait entrevoir sa peau, sur laquelle je rêvais de pouvoir poser mes lèvres. Maintenant je donnerais tout, simplement pour le revoir.

Chaque matin, une ... une seule chaise vide me rappelle que j'étais dépourvue de courage. Trois mots. J'étais incapable de prononcer trois mots.

Ce soir-là, il a disparu. Mon cœur s'est perdu. Des blessures sont apparues et plus d'une larme a coulé. Je t'aime... Trois mots simples à dire, qui prennent une infime seconde à prononcer et qui prennent une place énorme dans votre cœur. Ces trois mots qui vous font rayonner, mais qui peuvent vous détruire. Comme moi sans lui. Les rouages de mon cœur se sont bloqués, le circuit de mes sentiments s'est interrompu, les blessures se sont ouvertes, le sang a coulé, le bruit de mon cœur s'est arrêté. Ma montre s'est refermée tout comme mon cœur.

Je n'éprouvais plus rien.

J'étais froid comme la glace.

J'étais tout simplement... mort.

s

la mécanique de mon coeurWhere stories live. Discover now