Mes pas dans le froid, accompagnée par l'effroi,
De le faire encore une fois,
Ces ébats charnels sans lois,
De la subir encore une fois!
La nuit où je deviens une vulgaire proie...Cette nuit, toujours la même depuis,
L'esclusion de mon appart' avec le p'ti!
Pour quelques billets verts que je maudis,
J'ai perdu la dignité de ma vie.Sur le trottoire j'attends celui,
Qui de mes cris,
Aura nourri ma famille.
Il me touche et sourit,
Je pleurs, mais toujours sans le moindre bruit.
Ça cogne à l'intérieur de mon esprit,
Vomir, j'en aurais tellement envie...
Mais quand je pense à mon p'ti,
Je me dis,
Que c'est ma nuit le nourrit.Alors comme tous les soirs,
Je les retrouve sur le trottoire.
Ces hommes que j'haïs,
À me dire que les cachets,
Ne servent pas qu'à soigner...
Si seulement j'avais la force de m'en aller...Mon gamin,
Je ne peux plus lui donner la main...
C'est trop tard, dans mon corps le venin.
Me rabaissant au statut de chien.
Le nourrire est pourtant mon seul besoin.
Alors, le matin,
J'essuie mes larmes, déposées la veille sur le coussin,
Un sourire au fusain,
Pour mon gamin.Dehors, je ne suis plus que la femme des rues,
J'entends les insultes,
"Sale pute",
C'est ce que je suis devenue...Ils sont entre potes,
Reviennent de soirée,
Passant en voiture, me crient "Salope"
Ils ne pensent plus à ma dignité déjà oubliée...Mon gamin si tu savais,
Le prix des lendemains,
Ah si tu savais,
Comme j'aimerais être Demain.Et si un jour je ne reviens pas,
C'est que je serai allée te chercher un papa...
Très loin, si loin...
Les camions vont si vite,
Ce monde t'es inconnu mon gamin,
Éloigne-toi-en, tout va si vite...À demain mon chéri,
Petit enfant béni.Moi, prostituée, plus femme. Chienne.
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MAUX D'ENCRE
PoetryUne lame glisse dans un léger frottement sur le vieux papier, abîmé par le temps. L'encre se deverse peu à peu et laisse deviner au fur et à mesure des vas-et-viens incessants de la plume, des lettres... Discrètes dans un premier temps. Puis toujour...