Chapitre 1- L'air de la voiture

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14 août, 2018

Nous y voilà... Dans cette voiture qui avait le don de me donner l'envie de vomir à chaque fois que j'y rentre. Je ne souffre pas vraiment du mal des transports mais l'air de cette voiture me rend VRAIMENT malade. Ce qui me fait demander... Est-ce que j'ai envie de rester dans cette ville ? Ce n'est pas spécialement un moment que je redoutais. Quand mes parents m'ont annoncé qu'on allait déménager, ça ne m'avait fait ni chaud ni froid. À vrai dire je l'avais vu venir, ça faisait déjà environ cinq mois que ma mère était au chômage et qu'on avait un peu de mal avec nos dépenses donc ça me semblait évident. Je me rappelle que ma première question quand à cette nouvelle était:

"Est-ce qu'on aura une meilleure vue sur les étoiles ?

- Hum... Sûrement... m'a répondu ma mère

- En même temps, c'est pas compliqué ! compléta mon père"

Il n'avait vraiment pas tort. On habitait dans un appartement en plein milieu de la ville, coincé entre les autres immeubles. Pas vraiment un lieu propice pour l'astronomie donc. Nos fenêtres soit donnent directement sur l'immeuble en face, soit ont une moustiquaire. On habite dans le sud. Enfin, "habitait", en théorie.

Au revoir, ville et lycée pourri, vous n'allez pas me manquer. Malgré que j'aie passé mon enfance dans cette ville, je n'ai jamais vraiment été un gars avec beaucoup d'amis, le seul dont je me rappelle était en maternelle. Ça remonte à tellement de temps que les seules choses qui me soient restées en tête avec le temps, c'est qu'il était roux, presque rouge, et portaient des lunettes. Je ne me souviens même plus de son nom, c'est dire ! Et tout le monde sait ce que représentent les sans-amis pour les connards... Des cibles idéales. Et quand on est seuls, on ne peut compter que sur les adultes sensés aider et sa répartie. Et quand les premiers ne savent pas réagir, la seconde option à utiliser est la seule vraie. J'ai réussi à me sortir de pas mal de merdes grâce à mes réparties qui sont apparemment plutôt violentes. Merci à tous les films et jeux vidéos qui m'ont inspiré. Mais peut-être c'est un mal pour un bien (non) vu que tout le monde m'ignorait, j'ai commencé à écrire sur un carnet des histoires qui me venaient à l'esprit ou juste des idées de trucs à faire... ou mes devoirs...

Mes parents montent enfin dans la voiture et celle-ci démarre. Je regarde bien à mes cotés si j'ai mon sac avec moi. Il est bien là, lui et son carton dépassant bien du sac. Dans ce carton, il y a mon télescope. Étant donné de l'environnement dans lequel j'ai vécu, ça peut sembler bizarre mais ça le serait vraiment si c'était un cadeau de mes parents mais heureusement, je l'ai reçu chez mes grands-parents à la campagne. J'ai presque passé la nuit entière à regarder les étoiles. Depuis, j'ai une sorte de passion pour l'astronomie, si forte que mon père m'appelle souvent: "Lumière de l'espace" et ma mère "Petite étoile". Une passion un peu mal choisie mais bon...

Bref, je regarde une dernière fois mon immeuble, mets mon casque, et sors mon carnet: Je marque vite sur une page "Une nouvelle histoire ?", tourne la page et commence à écrire

"C'est dans un air vomitif que Thomas Otaro, Lumière de l'espace, commence son nouveau chapitre !

En plein déménagement...

Dans les bouchons...

Sans amis...

Qui reprend le lycée pire pour le bac...

...

Cette année s'annonce fantastique..."


[EN PAUSE] [ARRÊTÉ À JAMAIS] À travers une fenêtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant