Le traitement : partie 1

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Après une nuit de repos à l'hôpital, nous sommes rentrés à la maison. Ma petite sœur Izabella dîtes "Iza" s'est précipité à la porte pour nous accueillir, je la voyais les larmes aux yeux garder la tête haute, en face de moi. Je l'ai serrée dans mes bras en la rassurant puis ai monté les escaliers vers ma chambre, en haut, je me suis allongée sur le lit en regardant le plafond.

A quoi cela va me mener ? Est ce que je dois accepter ce traitement ? Je suis mitigée...

Je ne veux pas souffrir plus, je ne veux pas les faire souffrir plus, ma famille, mes amis... Ma sœur !

Des mois de souffrance pour un résultat incertain, que faire ? Je déteste dire ça et surtout penser ça mais je pense que je suis trop faible. Même si je m'acharne, je ne serai pas assez puissante pour supporter un traitement trop dur. Je pense même que si mes parents sont si accablés, c'est qu'ils le savent aussi.

Je dois réfléchir à cela, et je le sais, mon médecin m'en a parlé mais ne m'a pas donné son avis, il a préféré me laisser y réfléchir et m'a dit que je pourrai le contacter si je veux son avis. Mais je sais aussi ce qu'il va me dire...

Je n'aime pas m'accabler sur mon sort, rien que l'année dernière je continuais à faire pleins de choses ! Du cheval, un peu de danse, et même du tennis ! Seulement, mon état physique me le permet de moins en moins, je suis faible c'est vrai. Aujourd'hui, maintenant, je veux juste me vider la tête, faire quelque chose qui ne me rappelle pas tout le temps "tu es malade", "tu ne peux pas faire cela", "tu es indisposée", ...

C'est pourquoi j'aime aller à l'université, là-bas, peu de gens savent, alors personne ne me juge, personne ne chuchote dans mon dos comme au lycée. Ici, j'étudie les sciences de langue et notamment les langues étrangères, j'adore ça. Aussi à la fac, tout le monde est différent, ils ont tous un "truc" un peu particulier, le mien c'est le cancer.

Bref, plus je parle, plus je réfléchie, moins j'ai envie de faire ce traitement. Il est violent et je ne supporterais pas, je préférai profiter à fond du temps qui me reste et puis si je pouvais, de voyager.

Ma mère toque à ma porte et l'entre-ouvre ;

_ Je peux entrer ?

_ Vas y entre !

Je me mets en position assise sur mon lit et tapote à côté de moi pour lui indiquer de venir s'asseoir.

_ Le docteur t'a donc bien parlé et informé du nouveau traitement ?

_ Marvin s'il te plaît.

_ Pardon ?

_ Marvin, le "docteur" s'appelle Marvin.

_ Oui...

_ Il m'en a en effet informé, et j'y ai réfléchie.

_ Qu'en penses-tu alors ?

_ Je pense que je ne veux pas le faire.

_ Quoi !? Tu rigoles j'espère !?

_ Non ! Il est très violent et je ne le supporterais pas. Je veux pas gâcher le reste de ma vie à être dans un lit d'hôpital !

_ Tu vas te battre Paola ! C'est indiscutable ! Je refuse que tu te laisses mourir sans rien faire !

Elle se met soudainement à hurler et se lève brusquement.

_ Je ne. veux. pas ! Je veux profiter du temps qui me reste ! Voir les gens de l'hôpital passer à côté de ma chambre en m'implorant de leur pitié ça me rend dingue ! Je ne veux plus vivre ça !

Je sens que les larmes montent doucement à mes yeux, je me suis toujours refusée à pleurer devant les autres mais là, je sens que j'aurai du mal à me retenir.

_ Je refuse que tu ne fasses rien !

_ Je m'en fou de ce que tu refuses ! C'est MA vie, MON corps, MA maladie ! En plus de ça je suis majeure, je choisis ce que JE veux !

Ça y est, je pleure. Pourquoi ne veut-elle pas comprendre ? Est ce qu'elle s'en fou de ce que je ressens ?

_ Paola !

_ Barre toi de ma chambre ! Vite !

Elle me regarde une dernière fois avec un visage dépité et un regard amère plein de larmes. De la rage ou de la tristesse ? Je ne sais pas ce qu'elle ressent actuellement, ni même ce que je ressens.

Elle se dirige vers la porte, me jette un dernier bref coup d'œil et sort de la chambre sans plus rien dire.

Dans ma têteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant