Partie 7 : Luxe et or

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Je marche. Pendant ma traversée des bois, j'arrive en direction d'une clairière, recouverte par les rayons froids du Soleil. Le vent caresse mes cheveux, tandis que j'entre dans la clairière. C'est là que se trouve la maison d'Eol, une petite bâtisse de bois recouvert par la mousse. Eol a à peu près mon âge. Il vivait avant ici avec son grand-père. Mais depuis longtemps maintenant il vit seul, en ermite, à l'écart de la population d'Esperantia qu'il rebute.
Je regarde la petite clairière, mais je ne voyais rien à part les arbres. La maison d'Eol n'était pas ici.
Me serais-je perdu ? Ça serait bien la première fois.
J'essaye donc de regarder derrière moi, mais là, un frisson me glace le dos, m'empêchant de me mouvoir librement.
Je continue donc de regarder devant moi, contre mon gré, et j'avance, sans vraiment savoir où mes jambes me portent. Je sors donc de la clairière.

Quelque temps plus tard, toujours dans la forêt

Je vois le temps se couvrir petit à petit, le brouillard se faisant plus épais. Les rayons du soleil ont du mal à passer à travers ce rideau de brume opaque, et je sens mes yeux se fermer par moments.
C'est là que j'entends un bruit derrière moi. Je tente de me retourner une nouvelle fois, encore en vain. Pourquoi est-ce que mon corps ne m'obéit pas ?
Le bruit semble me contourner, pour enfin arriver face à moi. Je ne vois rien. Mes yeux se sont fermés. Lorsque je les ouvre, je vois ce qui semble être une silhouette.
Selon moi, il s'agit d'un homme. Je ne peux cependant pas être complètement sûr : il portait une longue cape marron foncé, surmontée d'une capuche. Malheureusement pour moi, il était bien encapuchonné.
Une aura de mystère entourait cette homme, alors ça, plus le brouillard, plus la capuche, voilà qui faisait de cet homme un personnage bien mystérieux et cliché.
Pour insister sur l'aspect cliché, il s'adresse à moi avec une voix plutôt grave :

« Toi qui vit dans luxe et or,
Toi qui voit malgré ta cécité,
Toi qui vit alors que tu es mort,
Dis-moi ce qu'est la vie lorsque l'on vit aimé.

Toi qui vit sans en comprendre le sens,
Toi qui hurle dans la nuit étoilée,
Toi qui est rempli d'un vide immense,
Dis-moi ce que ça fait d'être abandonné.

Toi, homme éternel qui vit sans vivre,
Toi, roi immortel que le pouvoir enivre,
Toi, dieu des hommes autoproclamé,
Dis-moi ce que ça fait d'être abandonné.

Dis-moi ce que ça fait d'être abandonné. »

Ses mots m'ont atteint en plein cœur sans que je sache pourquoi. Après ceux-ci, le brouillard désépaissit, laissant apparaître le lieu où je me trouvais. J'étais dans ma chambre, dans le château.
Que fais-je ici ? Je suis certain d'avoir été dans la forêt ! Comment se fait-il que je sois ici ?

Était-ce toi ? Shirokutan ?

Kami No Isan : Prince LegacyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant