CHAPITRE 1: Découverte Macabre

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Oldwitch, petite ville perdue au fond de la forêt, éloignée de toute capitale bruyante. Une ville ou tout le monde se connaît, avec ses traditions, ses propres fêtes. Paysage de carte postale pour touristes de passage, qui viennent admirer ses gargantuesques conifères, ses majestueuses montagnes qui l'entourent et son lac reposant pendant quelques heures.

Mais tout le monde se rappellera à tout jamais de l'été 69, un scénario digne d'un auteur horrifique tourmenté par ses propres créations. Un cauchemar éveillé, une abomination qui traumatiserait Satan lui-même.

C'est ici que vivait Michael, qui, au lieu de sortir avec ses camarades, passait ses week-end sous des voitures empestant l'essence et l'huile de moteur dans le garage de son père défunt.

C'était loin d'être le boulot qu'il voulait avoir, il travaillait pour l'ancien meilleur ami de son père contre un petit salaire qui lui suffisait amplement pour quelques sorties occasionnelles.
Son garage se trouvait à côté d'un marchand de voiture et tous les jours le jeune garçon à la touffe de cheveux indisciplinée contemplait avec envie les carrosseries flambants neuves qui brillaient sous le soleil. Il laissait accumuler sa frustration de ne pas pouvoir se payer une de ces beautés mécaniques. Son salaire était en grande partie pour la maison, il vivait avec Thomas, son petit frère d'un an son cadet et sa mère , serveuse au Memphis Diner, un restaurant de la ville.

Ce soir-là, il allait rentrer chez lui après une dure journée, de son point de vue à lui en tout-cas. Il avait juste réparé un réservoir percé et changé deux roues sur une Buick Skylark.
Le reste du temps il matait des nichons dans un magazine coquin caché dans un hebdomadaire automobile tranquillement installé près du ventilateur.

L'air s'était vite refroidi, le ciel déjà bien obscurci, il enfila son cardigan et s'apprêtait à faire quelques centaines de mètres à pied jusqu'à chez lui.
Lorsque son patron l'appela.

_Michael ! Reviens j'ai un truc à te montrer.
Le jeune garçon fut tout de suite intrigué, son patron n'avait pas l'air de l'appeler pour le blâmer ou pour critiquer son travail. L'homme prit une petite clé sur le mur et sa lampe à pétrole pour s'éclairer dans la cour arrière, envahie par la broussaille, les mauvaises herbes et les vieilles pièces usagées.

_Suis-moi !

Derrière le garage se trouvait une petite grange en bois, qui devait dater,
Michael pouvait voir la lumière de la lampe passer entre les planches sombres coupées à la va-vite.

Le barbu sortit la clé de sa poche et la fit tourner dans la serrure du cadenas, lorsqu'il entendit le clic, il poussa la grande porte qui se frottait au sol boueux. Une voiture se trouvait à l'intérieur, plutôt belle mais terriblement endommagée. Les pare-chocs étaient bousillés, les phares brisées, le capot déformé par un choc, mais sa carrosserie noire brillante à tout de suite plu à Michael

_Écoute Michael, ça fait un an et demi que tu travailles avec moi et... Je sais que ton plus grand souhait et d'avoir une voiture. Il y a deux ans un matin, un gars louche est venu ici et m'a demandé si je pouvais la réparer, il l'a déposé ici et devait revenir le lendemain pour me payer et pour que je puisse commencer le boulot, mais il est jamais revenu, et comme je suis un amoureux des Chevrolet, je l'ai gardée ici et j'ai pas appelé la fourrière.

_Merci beaucoup Richard, mais comment je vais faire pour la retaper ? Je veux dire, j'ai pas assez de fric, les pièces doivent coûter un bras ! Le parechoc déjà me prendra un rein !

_Je suis prêt à payer les pièces mon petit. C'est un cadeau.

Le visage de Michael s'éclaircit, il se voyait déjà au volant de l'Impala 67. Avec Lucy, la fille de ses rêves sur le siège passager. Ou ses potes complètement bourrées à l'arrière après une soirée. Cette voiture, c'était ce qu'il lui fallait.

Il rentra chez lui, ses imitations grotesques d'Elvis Presley agaçait les habitants de la rue Kennedy et faisait hurler les chiens, mais il s'en fichait, une voiture l'attendait et il n'avait rien à payer. C'était le comble pour lui.

Le grincement du portillon attirait l'attention de son Border Collie, Juke qui surgit de l'arrière-cour, il sauta sur Michael, content de le voir revenir, il était samedi soir, un week-end ordinaire.

Les jours passaient et Michael mettait du cœur à la réparation du bolide le soir après les cours, il se faisait aider par son petit frère. Sa mère voyait tout ça d'un bon œil, les deux frères ne se chamaillaient plus.

Il termina son travail une semaine plus tard, jeudi soir, mais il faisait nuit depuis longtemps et toute sa famille était déjà dans les bras de Morphée. Il voulut quand même faire démarrer sa voiture.
Le ronflement du moteur sonna pour lui comme une victoire, il avait réussi.


CHAPITRE 1: Découverte Macabre

Il était tard lorsque Anthony, jeune garçon de l'est de la ville rentrait chez lui après avoir passé la soirée chez sa petite amie. Les grillons sifflaient dans les touffes feuillues des jardins.

La joie du jeune blond se dissipait secondes après secondes, il n'était plus autant rassuré que quelques minutes auparavant, loin du manoir de sa
bien-aimée.
Il regarda tous les petits carrés transparents des maisons qui laissaient apercevoir les familles tranquillement installées chez elles, bien au chaud et en sécurité.

Anthony Hallager était un peu paranoïaque, il était incapable de savoir ce qui se passait, si ce n'était que création de son imaginaire ou quelque chose de réel, il n'avait ni vu ni entendu ce qui pouvait le mettre dans cet état donc il reprit sa route.

Il prit un grand bol d'air nocturne pour se calmer, il n'y avait rien autour de lui. Il répétait cette phrase pour se rassurer.

Il voulut traverser le parc, pour arriver plus rapidement chez lui. Il se voyait déjà dans sa chambre, les volets verrouillés à double tour, pour échapper au regard de toutes les choses étranges qui pourrait se tapir dans l'ombre de son jardin.
Sa famille était très superstitieuse et croyait aux esprits et à l'au-delà.

Il vit des phares ronds s'allumer au loin, comme deux yeux maléfiques qui le fixait, une voiture immobile, à l'entrée du parc, l'obscurité empêchait à Anthony de voir son conducteur.

Il se mit à courir à toutes jambes entre les arbres, il voulait aller loin, très loin d'ici, la voiture ronflante rôdait autour de lui, elle attendait patiemment qu'il quitte sa cachette. Un maigre tronc de sapin, son cœur voulait exploser. L'adrénaline avait envahi ses veines. Il scruta les environs derrière l'arbre, la silhouette noire de la voiture approchait, il se retira pour ne pas être éclairé par les phares du pur-sang. Il pouvait entendre sa propre respiration et ne pouvait pas la contrôler, il mit sa main devant sa bouche pour limiter le bruit.

Il voulait sortir de sa cachette et maîtriser le conducteur de cette putain de voiture avec un fusil, mais il n'avait rien dans les mains, pas d'armes à feu, pas de couteau, pas de barre de fer, que du gazon sous ses pieds. Il était à la merci de cette personne qui le suivait.
Il entendait les buissons se faire écraser lentement par les pneus de l'auto, elle était là, elle arrivait, la terreur sournoise.
Anthony vit le faisceau des phares des deux côtés de l'arbre. Le conducteur savait qu'il était caché ici, Anthony entendait le moteur juste derrière le sapin, il avait replié ses bras sur son ventre pour être le moins large possible, mais ça n'aurait pas servi, il était trop tard pour qu'il puisse faire quoi que ce soit.

Les limites de la douleur l'avaient happé, en quelques secondes il s'était retrouvé au milieu de la route, le ventre écrasé déformé par les roues du véhicule qui lui étaient passés dessus plusieurs fois, son futur cadavre gisait au milieu de la rue devant l'entrée du parc. L'os de la jambe droite à nu, son sang s'infiltrait dans les crevasses du bitume alors que la réalité autour de lui se diluait dans une bouillie informe comme une grande partie de ses organes sous sa chair, ses lèvres desséchées ne faisaient que trembler. Il avait envie de crier, mais quelque-chose l'écrasait l'œsophage et l'empêchait de faire sortir quoi que ce soit de sa bouche, le sol s'éloignait à mesure que cette sorte de corde se resserrait, le privant, secondes après secondes d'un peu plus d'oxygène.

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⏰ Last updated: Apr 15, 2019 ⏰

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