Cette histoire n'a ni queue ni tête car Ricky ne bénéficie d'aucun des deux. Enfin si, mais s'apparentant à un lombrique, il confond parfois lui-même sa bouche et son anus (ce qui, osons le dire, peut poser quelques désagréments sociétaux), alors nous ne casserons pas cinq pâtes à un mille pâte et décréterons que Ricky n'a ni queue ni tête. Il se meut avec grâce en cette belle journée de Srondacteee (saisons correspondant à l'automne pour les humains mais je vous rappelles que nous avons affaire à une sous espèce du lombrique, par conséquent il ne parle pas l'humain) dans les délices parfumés d'un fumier. Au carrefour de deux crottins, il réfléchit au sens de sa vie et tourne à droite. Il faut savoir que Ricky a deux passions : les pieds et l'équitation. Le premier peut s'expliquer au fait que, n'en possédant pas un seul, il a pu développer une certaine fascination à propos de l'organe. Et d'un autre côté, il n'est pas intéressé par les poils ou les phalanges... Le psychologue l'a qualifié l'autre jour de « podophile décontracté » ce qu'il n'a pas bien compris, mais le psychologue portait une blouse, alors il devait avoir vraiment raison. Sa deuxième passion : le cheval, c'est vraiment son dada. Il rêve certains jour (ou nuit, il ne sait pas, il n'a pas d'yeux) qu'il galope fièrement, son corps flasque et visqueux flottant dans le vent. Avec son fidèle destrier, ils délivrent un pied, un beau pied, un pied doux et chaud, prisonnier dans un château en forme de chaussette et puis ils l'emmène à l'horizon au ralenti, sur fond de tagada, tagada tchoin tchoin... Parfois il fait des cauchemars aussi. Comme la nuit (ou le jour, il n'a toujours pas d'yeux pardi!) où il avait rêvé que son corps avait acquis des épines ou des piques (tel un cactus oui), il ne pouvait plus avancer entre les crottes de son fumier, il était bloqué ici, pour toujours !!! Mais tout va bien : il n'a ni queue ni tête.
