Les Miller Tome 1: LEIGHTON

14. Leighton

Le dernier client passa la porte du Leigh's. J'étais soulagée que mon service prenait fin. J'avais mal aux pieds chose qui ne m'arrive presque jamais. Je lavai le comptoir et les verres alors que les serveuses nettoyaient la salle. Blake avait emmené la caisse avec lui dans son bureau. Après avoir fini le nettoyage, j'allai chercher mes affaires dans les vestiaires. En passant dans le couloir, j'allai frapper à la porte du bureau de mon frère. Je passai juste la tête par l'encadrement de la porte. Blake releva la tête de son cahier où il note le chiffre du jour. Pour ça, il était un peu de la vieille école.

- Oui?, dit-il.
- Je m'en vais, répondis-je.
- Tu fais attention sur la route. Je ne vais pas tarder à partir à mon tour.
- En fait, j'avais l'intention d'aller voir Hayden. Je sais qu'il est tard et je ne suis même pas sure qu'il est encore réveillé. Au pire, j'entrerai après.
- Ok. Donc s'il est réveillé, il ne faut pas que je t'attende demain matin pour aller courir.
- Tu veux aller courir alors que les trottoirs sont couverts de neige?
- Ils seront surement dégagés. Mais si tu reviens cette nuit, fais quand même attention sur la route.
- Promis. Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Je reculai et fermai la porte du bureau. Puis je me dirigeai vers la porte d'entrée du bar. Dehors, j'enfouis mon nez dans mon écharpe pour affronter le froid. Je saluai Calvin qui me proposa de m'accompagner jusqu'à ma voiture. Mais je refusai puisque je n'entrai pas pour le moment chez Blake. Je me mis à marcher jusqu'au Art'Ink. Je n'étais pas très rassurée de marcher seule dans la rue. Surtout depuis que Lewis a débarqué en ville, il y a deux semaines. De plus, il sait maintenant qu'il peut trouver Hayden soit au Leigh's soit au Art'Ink.
Je fus soulagée quand j'arrivai devant le Art'Ink. Je sortis de mon sac les clés du salon. Hayden avait pensé à fermer la porte à clés. Une fois, j'étais arrivée au salon, un matin, et la porte n'était pas fermée à clés. Une fois à l'intérieur, je fermai la porte à clés derrière moi. Je retirai mon bonnet et mon écharpes. Mes gants étaient déjà dans mon sac. Je croisai les doigts pour que Hayden soit encore réveillé. Si je venais ici, à cette heure-ci, c'était pour finir la conversation qu'on avait commencé dans le couloir près du bureau de Blake.
Je montai alors à l'appartement de Hayden. Dans l'entrée, je posai mes affaires sur le meuble de l'entrée. L'appartement était dans le noir et je ne voyais pas de lumière provenir de la chambre de Hayden. Il devait être en train de dormir. Maintenant que j'étais au chaud dans son appartement, je n'avais plus envie de sortir dans la rue et dans le froid. De plus, j'avais peur de retourner sur le parking du Leigh's pour récupérer ma voiture, toute seule. On ne peut pas dire que les rues ne sont pas fréquentables la nuit mais quand même.
J'allai quitter l'entrée quand Hayden débarqua en boxer avec une batte de baseball. Il me fit sursauter. Le soulagement se lit sur son visage quand il me vit. Il finit donc par baisser sa batte de baseball. Le fait qu'il soit en boxer ne me dérangea pas puisque je l'avais vu plusieurs dans cette tenue même si à une époque, j'aurai rougi.

- Tu viens de me faire peur, dit-il. Je croyais qu'il y avait un cambrioleur qui s'était introduit dans mon appartement. Je ne savais plus si j'avais fermé la porte du salon à clés.
- Ce n'est que moi, répondis-je. Je suis désolée de t'avoir fait peur. Et tu avais bien fermé la porte à clé.
- Qu'est-ce que tu viens faire ici, à cette heure?

Je me tournai vers le meuble sur lequel j'avais posé mes affaires. J'attrapai mon écharpe et mon bonnet que j'accrochai. J'en fis autant avec ma doudoune. Puis je passai à coté de Hayden pour me diriger dans la cuisine. Je pris un verre que je remplis d'eau avant de m'asseoir sur une chaise autour de la table. Je ne répondis pas tout de suite parce que je ne savais pas encre comment lui annoncer ce que je voulais lui dire. J'étais reconnaissante envers Hayden qui ne me bousculait pas pour que je réponde à sa question. Il vint s'asseoir à son tour, en face de moi. Je finis par prendre la parole après quelques minutes de silence pendant lesquelles on entendait le tic-tac de l'horloge accrochée dans la cuisine.