Un soir d'hiver

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  Lors d'un soir d'hiver, la neige tombe en abondance. Je me trouve seule chez moi, mes parents sont sortis avec des amis et ne rentreront que le lendemain.
N'arrivant pas à fermer l'oeil, je me tiens debout à la fenêtre de ma chambre. Dehors, les ombres de la nuit dansent au gré du vent. La neige tombe peu à peu sur les environs, les couvrant d'un lourd manteau blanc.

  C'est en observant ce tapis de neige que quelque chose m'interpelle. Des pas. Des traces de pas détonnent dans ce paysage immaculé. Ces traces se dirigent vers la porte de ma maison. Prise de panique, je m'éloigne avec précipitation de la fenêtre et me dirige vers la porte de ma chambre. Je l'entrouve légèrement, et guette le moindre bruit. Aucun son ne me parvient. Je décide donc de sortir de ma chambre pour vérifier que les traces se soit bien arrêtées devant la porte, mais mon pied a à peine frôlé le seuil, qu'un clapotis me fait baisser la tête. A mes pieds, se trouve une petite flaque d'eau.

  Je referme immédiatement la porte et la barricade. Je cherche désespérément un indice pouvant démentir ma théorie, mais il faut se rendre à l'évidence, l'eau devant ma porte est bien de la neige fondue. Je me mets à trembler sans pouvoir me calmer. Je me réfugie dans un coin de ma chambre, à l'opposé de la porte. Je scrute chaque recoin de la pièce. Je remarque alors un liquide, scintillant au clair de lune, disposé un peu partout dans ma chambre. Je me recroqueville de plus en plus, et tente de calmer ma respiration afin de faire le moins de bruit possible. Le scintillement n'est autre que de l'eau miroitant sous les rayons de lune.

L'angoisse m'envahit de plus en plus.

  Malgré la peur me tiraillant les entrailles, je me lève progressivement et observe minutieusement toute la pièce. A chaque variation de lumière, mon coeur s'affole. Je ne vois rien de suspect autour de moi. Cela devrait me rassurer, mais je n'y parviens pas et mon appréhension s'accentue.

  En passant devant le miroir de ma chambre, mon reflet m'interpelle. Rien n'a changé, hormis une expression méprisante figée sur mon visage. J'essaye alors d'esquisser un sourire, mais cela ne contribue qu'à enlaidir ma figure. Je m'observe avec plus d'attention afin de déceler le moindre changement de mon être, aussi léger soit - il. C'est à ce moment que je remarque que je porte des chaussures. Des chaussures qui dégoulinent sur le sol et forment des flaques d'eau. Je n'ai pas besoin de plus de temps pour comprendre que les traces que j'avais vues ne sont autres que les miennes.

Je ne comprends pas comment ceci est possible, car je ne suis pas sortie de ma chambre.

  En plus de cela, mes émotions et pensées me perturbent. Tout tourne autour de la violence et du sang. Une soif de sang qui prend possession de mon corps. Je désespère en comprenant que je ne suis plus moi - même, et tente de résister avec hargne à cette force invisible qui semble s'être emparée de mon esprit. Rien n'y fait, mon corps ne me répond plus, il est dirigé par cette partie malfaisante de mon cerveau.

  Je me mets alors à crier, même si je sais que ça ne servira à rien. Un râle. Un râle rauque et terrifiant emplit la pièce. Le bruit résonne longtemps dans mes oreilles avant de s'évanouir dans la nuit. Je porte mes mains à ma bouche, terrorisée.

  Alors que tout semble s'écrouler autour de moi quand je comprends que je suis devenue un monstre, un sourire prend place sur mes lèvres. De la satisfaction. Je me réjouis de cette méchanceté qui s'éveille au fond de moi. Elle me procure une joie que je n'avais connue auparavant. Elle est là, puissante et sûre - d'elle, à m'appeler vers les ténèbres de mon âme. Je me sens attirée par cette force, et la laisse envahir mon esprit.

  Lorsque j'ouvre les yeux, que je ne me souvenais pas avoir fermés, j'observe ce reflet qui attire désormais la crainte et la peur. Cet air hautain et méprisable qui me faisait peur quelques instants avant, est toujours plaqué sur mon visage. Il ne me paraît plus horrible du tout, je le trouve même incroyable. Des émotions nouvelles surgissent dans mon corps et y restent gravées. La soif de sang, la satisfaction à l'idée de voir des visages souffrant et terrifiés me réjouissent. Créer le chaos, voilà le devoir que je me suis fixé. Je souris en pensant aux hommes se vider de leur sang et ramper à mes pieds pour implorer ma pitié. J'éclate d'un rire tonitruant et me tourne vers la fenêtre.

  Le monde sera bientôt décimé.

Fin

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J'espère que se premier os vous a plu! N'hésitez pas à commenter! Tous les commentaires à propos déplaisants et malveillants seront supprimés. J'essaierai de poster d'autres os dans ce petit recueil et si vous voulez une suite d'Un soir d'hiver dites le moi en commentaires que je puisse essayer et j'ai bien dit essayer de créer une suite à cette histoire! Bonne Vacances!

☆AubeetEpine☆

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 03, 2020 ⏰

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